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de ses champs. Comme c’est joli à voir cette blanche habitation dans la lumière du matin ! On dirait la retraite d’un savant, loin du monde, ou d’un poète, près du ciel… C’est la retraite d’un colon. Mais un colon est un savant aussi et un poète… C’est un savant qui comprend le mystère sans l’approfondir, un poète qui, sans le savoir, crée la poésie et la beauté. C’est toi, ô colon, qui fais naître le rythme des épis et les strophes des blés, et la nature serait en deuil si tu ne la célébrais par la gloire des faucilles !…

Quand vous découvrirez, dans les replis de la montagne, perchée comme un nid d’aigle, simple et majestueuse, la demeure du colon, quand vous passerez devant la maison du défricheur, amis, inclinez-vous. Le colon est un être sublime comme le héros des champs de bataille. Il a ses com-