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mort, sur la rive, et déjà glacé. Ils étaient tous d’une race de pêcheurs, amoureux de leur métier, audacieux et travailleurs. Qui dira la merveilleuse fascination qu’exerce sur ces hommes la mer traîtresse ? Qui dira la magie de son regard, le charme de son sourire ?… Donc la grand’mère avait reporté sur son petit fils orphelin toute la tendresse de son vieux cœur. Elle qui avait souvent demandé à mourir, trouvait une nouvelle joie de vivre par cet enfant, fleur de son âme et de son sang. Cela lui rappelait les plus belles années de sa vie, alors que, jeune femme, son fils, son beau petit Joseph, jouait autour d’elle et s’accrochait à sa jupe. L’enfant ressemblait à son père. — « Ce sont ses yeux et sa bouche, disait-elle. C’est le portrait de mon pauvre enfant ! » Alors elle le pressait avec force sur son