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LE PETIT FILS

Il avait grandi sur les grèves, au soleil, à l’air vif, droit et souple comme une herbe marine. Pieds nus, tête nue, sur le sable et dans la vague, le fils de Joseph Lamont était devenu un beau gas au teint d’or, aux cheveux épais, aux yeux profonds comme la mer. Sa grand’mère, la vieille Marie qui l’avait élevé, l’adorait. Son père, pêcheur de la côte gaspésienne, s’était noyé par une tempête d’automne, et le chagrin avait emporté sa mère l’année suivante. Comme le grand’père qui avait péri de la même façon trois ans auparavant, on avait trouvé le père de Louis,