Page:Lamontagne-Beauregard - Récits et légendes, 1922.djvu/119

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 119 —

Mais quand j’ouvris les bras, tu n’étais plus là. Je t’appellerai jusqu’à la fin de mes jours, jusqu’à ce que mes yeux se soient séchés et que ma bouche soit morte. Car, comme la soif de beauté met dans l’âme de l’artiste son éternel désir des sommets, de même la soif d’amour met dans mon âme l’éternel désir de te voir »…

Ainsi parlait le beau capitaine pleurant sa bien-aimée.

Jamais il ne l’a revue. Mais de l’avoir aperçue, par un soir brumeux de novembre, son âme, brûlée de joie, est inondée de lumière, et sa figure est celle d’un prédestiné.

Le navire était noir et la voile était blanche…