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la respiration du ciel est comme haletante, on croyait entendre de ses bords un chant de femme doux et plaintif que l’écho prolongeait au loin, et que les divinités de la nuit semblaient écouter.

Le navire était noir et la voile était blanche…

Or, un soir, le beau capitaine qui revenait des mers, dit avoir vu le bateau mystérieux. «  Je l’ai vu venir, voiles hautes, dit-il, droit et fier comme un monarque, et faisant sur la vague profonde un sillage de lumière. Le soleil venait de s’éteindre tout à fait. Les étoiles commençaient à poindre une à une, ainsi que des clous d’or au plafond bleu du ciel. Un brouillard léger flottait à l’horizon et le vent était doux et caressant. J’avais doublé le cap de l’île silencieuse et je dirigeais ma course vers le large, quand je vis passer près de