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musique faite sur des luths invisibles par des fées, et l’eau qui coulait au pied de tes nombreux détours était un gazouillis d’oiseaux… Oh ! le charme magique de tes nuits ! La douceur de la lune qui se mirait dans ton miroir, et la magie des étoiles dansant une ronde lumineuse au-dessus de ton lac enchanteur ! Maintenant ta vie est éteinte ; tu n’as plus que des sanglots…

Anse pleureuse pleure, pleure…

Un soir, un pêcheur revenant de ses filets, vit flotter sur tes eaux deux formes humaines qui semblaient enlacées. C’était un jeune couple qui se tenait étroitement uni et que la mort avait immobilisé. Les longs cheveux bruns de la femme flottaient comme une herbe mystérieuse ; l’homme avait un regard doux et un visage calme ;