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L’ANSE PLEUREUSE

Anse pleureuse pleure, pleure…

Pleure la mort des deux amants qui sont endormis sur tes bords. Tu étais, autrefois, l’anse rieuse qui reflétait en gazouillant les tendres rayons de l’aurore. Sur tes rives où les aulnes se penchent en grosses touffes vertes, au travers des herbes parfumées chantaient les rossignols et les merles. Ils chantaient la fraîcheur de tes feuillages, la beauté de ton murmure, la clarté de tes eaux. Ils chantaient la joie de vivre, la force d’aimer dans le magnifique épanouissement du printemps. Le vent dans tes feuilles était comme une