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yeux éteints, sanglotant près de la lampe qui fume dans la fenêtre petite et carrée… Petites filles de la mer, petites filles aux yeux bleus…

Mais la mer vous reprendra. D’abord, vous la regarderez moins parce qu’elle vous aura fait tant de mal. Vous regarderez moins le large, lui qui vous aura pris votre amour, mais la pêche vous attirera par besoin, par nature. Vous retournerez à vos perches et à vos filets. Oui, la mer vous reprendra ; vous y êtes comme incorporées. La mer vit en vous, et vous vivez en elle. Vous oublierez vos larmes, vous retrouverez votre ancienne joie, du temps où vous pêchiez du poisson au bout d’une île déserte, petites filles de la mer, petites filles aux yeux bleus !…