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LA MOISSON NOUVELLE


II


Que m’importe ! Ici-bas, chaque chose a sa place :
Les fleurs ont le ravin où l’aube douce luit,
Les ruisseaux ont les champs, l’hirondelle a l’espace,
Le lierre a le buisson, le reptile a la nuit !…

Retourne à ton sarcasme, à ton rire stupide,
Retourne à cette nuit dont tes pensers sont pleins !
Jamais tu ne sauras aimer le jour splendide,
Toi que je ne hais pas mais que plutôt je plains !…

Je te plains, ô vulgaire, être de servitude.
Toi qui railles le rêve et qui ris du savoir ;
Je te plains d’ignorer la fièvre de l’étude,
O toi qui vis sans vivre et regardes sans voir…