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LA MOISSON NOUVELLE
Il est un voyageur de l’éternel voyage,
Et son âme est pareille au léger coquillage
Dans lequel on entend gronder toute la mer !…
Et pendant qu’il parlait, que, sans un mot amer,
Il me livrait sa noble et magique pensée,
Et me montrait le fond de son âme blessée,
Je me disais : Tu peux, ô poète charmant,
Nous réjouir de ton rêve, de ton tourment,
Forçat de la beauté, de ton marteau sublime
Tu peux forger le mot, la césure, la rime ;
Faire naître, vivants en des rythmes divers.
Les tercets rayonnants, les poèmes, les vers,
Où tous les cœurs blessés pourront s’écouter vivre,
Plongés dans la douceur amère de ton livre ;
Jamais tu ne sauras rien écrire de mieux
Que ce poème qui pleure au fond de tes yeux !…