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LA MOISSON NOUVELLE


Depuis que, de la terre aux racines profondes,
Et des sombres lointains du monde reverdi,
Sortent l’humble brin d’herbe, et les gerbes fécondes,
Et la fleur souriant dans les feux du midi ;

Depuis, que nous voyons s’entr’ouvrir un pétale,
Que le jour brille, que l’oiseau refait son nid,
Depuis que le printemps magnifique s’étale,
Les hommes ont crié leur soif de l’infini.

L’homme, sans cesse, bat de l’aile vers les cimes,
D’un but mystérieux il est illuminé
Et l’artiste, vivant de ses élans sublimes.
Cherche à donner un corps à son rêve obstiné.