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LA MOISSON NOUVELLE
Adieu donc, bois chéris, côteaux baignés d’aurore,
Bosquets retentissants, ravins peuplés d’oiseaux !
Adieu vallons en fleurs, adieu beau lac sonore,
Où, dans l’or du midi, se penchent les bouleaux !
— Mais non, ne pleurons pas, car ces choses divines
Dont nos yeux ont souvent admiré le contour :
Fleuves, ruisseaux, buissons, plaines, forêts, collines,
Peuvent dans notre esprit renaître, tour à tour !
Ah ! qu’importe l’hiver et ses heures moroses !
Et qu’importe novembre après le mois de mai !
Qu’importe un printemps mort si nous eûmes ses roses,
Et qu’importe l’oubli si nous avons aimé !…