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LA MOISSON NOUVELLE


ARBRES DES GRÈVES




Arbres des grèves, pauvres êtres que la brise
Torture, et qu’un cruel destin retient captifs,
Arbres emprisonnés qu’aiguillonne et que brise
Le sel des ouragans, dans l’ombre des récifs.

Quand le printemps revient sur votre écorce sombre
Plaquer son vermillon et son ocre qui luit,
Qui croirait que parfois, ô beaux géants de l’ombre,
Un muet désespoir vous étreint dans la nuit ?