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LA MOISSON NOUVELLE


Comme un malade, aigri d’une trop longue veille,
Il se lève soudain, et marche, frémissant ;
De sa morne torpeur l’habitant se réveille ;
La fièvre des moissons lui passe dans le sang !…

Mais ce réveil hélas ! n’est qu’une courte joie ;
La force d’autrefois ne renaît pas en lui.
Morne, il revient s’asseoir sur le seuil qui flamboie,
Parmi les poules dont le gai plumage luit…

Alors il recommence à vieillir en silence,
Tandis que le jour brille et que le seigle est mûr,
Et son regard éteint suit avec nonchalance
L’ombre tremblante d’une feuille sur le mur…