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LE PORTRAIT.
l l’avait aperçue, cette belle Marthe
L’Heureux, un soir de moisson,
alors que le ciel était en feu,
et qu’un petit ruisseau à l’eau fraîche
chantait, tout proche dans les herbes
humides… Les faucheurs harassés, le
visage rouge et ruisselant, s’arrêtaient
tour à tour de travailler, et sur le bord
du ruisseau bienfaisant se penchaient
pour boire. Les uns prenaient l’eau dans
le creux de leur main, les autres buvaient
à même, étendus dans l’herbe à
plat ventre, et s’arc-boutant sur les deux
bras. Ils s’essuyaient ensuite le menton
sur leurs manches de chemise, et
riaient de boire ainsi en rampant,
comme on boit le long des sources quand
on est enfant…
Il en venait de tous les champs d’a-