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SIMPLE HISTOIRE.

les bonnes oranges ! Oh ! les belles bananes ! Oh ! les « patates » blanches des Montagnes Vertes ! »…

Les ombres s’allongeaient de plus en plus sous les rangées d’arbres effilés, et déjà le ciel devenu terne annonçait la fin de l’après-midi. Le parc, plongé dans une sorte de brume rayonnante, ressemblait à ces vieux tableaux dont on ne distingue plus les contours. Une brise tiède et caressante effleurait légèrement toutes choses. Des couples passaient et repassaient ; d’autres s’arrêtaient et disparaissaient sur les bancs enveloppés de feuillage.

Quand je levai les yeux une jeune fille et son « ami » étaient assis à mes côtés. C’était une petite brunette au menton allongé, aux yeux singulièrement doux et brillants. Son costume dont la couleur avait été transformée par le temps, était d’une très grande simplicité, mais un fichu de fine dentelle blanche encadrait joliment ce délicat et charmant visage, tout rayonnant de bonté. Lui, était grand et mince, les joues saillantes, le sourire bon enfant, l’air d’un honnête ouvrier.