Page:Lamontagne-Beauregard - Légendes gaspésiennes, 1927.djvu/38

Cette page a été validée par deux contributeurs.
42
LÉGENDES GASPÉSIENNES.

et que chacun qui a des bêtes dans son étable, par amour pour l’Enfant-Jésus né dans une crèche, eut à leur donner ce jour-là une nourriture exceptionnellement abondante et bonne. »… Cette pensée est bien belle, et je souhaite que tous nos bons « habitants » donnent, chaque année, à leurs bêtes un beau repas de Noël… Le Christ lui-même, en naissant dans une étable, n’a-t-il pas voulu consacrer à nos yeux la fraternité de l’homme et des animaux ?…

Aimons les animaux ; traitons-les avec douceur. Sachons les comprendre. Ils n’ont pas de paroles, mais leurs gestes et leurs regards sont parfois éloquents. L’œil d’un animal ne trompe pas : il dit son amour ou sa haine.

Quand, le soir, l’homme revient à la maison, harassé, impatient, son chien fidèle accourt vers lui en sautillant, heureux de revoir son maître. Mais celui-ci, hélas ! souvent le renvoie durement en disant : « Laisse-moi tranquille, va-t-en ! » — Alors, vous voyez la pauvre bête se retirer, bien triste, dans son coin… De temps en temps, elle jette un regard furtif sur ce maître