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LÉGENDES GASPÉSIENNES.

mieux, et cette femme me fit alors le simple récit que je vous répéterai avec la plus grande exactitude. Je ne crois pas en avoir oublié un seul mot. Donc, écoutez l’histoire de la Dame aux Capucines » :

— Mon Père, dit-elle, pratique depuis longtemps la médecine à Montréal, et c’est là que je suis née. Mais la famille de ma mère se trouve dans une des plus belles paroisses de la vallée de Matapédia. J’y ai passé une grande partie de mon enfance, auprès de ma grand’mère, une petite vieille toute mignonne et jolie, aussi intelligente que bonne. Elle vivait là avec deux de ses fils, puis sa bru et leurs enfants. C’était le bien paternel. La terre était immense et la maison ressemblait aux vieilles demeures seigneuriales. Elle était longue et basse, avec une galerie tout le tour et des lucarnes à petit pignon. À l’intérieur tout était grand et spacieux. Au bout de la cuisine se trouvait une large cheminée de pierre grise. C’est là, près du feu qui brille et qui réchauffe, que ma grand’mère me prenait sur ses genoux et me contait toutes sortes