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LÉGENDES GASPÉSIENNES.

le haut des côtes, « la mer » — le golfe Saint-Laurent — apparaissait, infinie, immense et lointaine, semblable à quelque grand désert bleu dont on ne percevrait que de très fuyantes fumées…

Les maisons se succédaient, les unes grandes, les autres petites, toutes maisons de bois à toit pointu, flanquées d’un jardinet ou d’un parterre aux riantes couleurs. Une clôture de pieux séparait les terres entre elles, et souvent on voyait, soit près des maisons ou dans les recoins plus éloignés, par-dessus cette rustique clôture, on voyait des rosiers sauvages ou des lierres se rejoindre et s’embrasser…

Les promeneurs étaient arrivés au tournant de la route, où le chemin laissant la région silencieuse des sombres montagnes redescend vers le village et l’église. Le long clocher s’élevait au-dessus des savanes aux vertes dentelles… Ils passèrent alors devant une grande maison, blanchie à la chaux, simple d’apparence, mais combien gaie et jolie avec son toit retombant en parasol et sa floraison de capucines qui s’étendaient tout autour ! Car en avant