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LA DAME AUX CAPUCINES.



L a route serpentait, brune et chaude, couverte d’un petit sable roux, dans les hautes montagnes coiffées de sapins à l’épais enchevêtrement. Ces régions gaspésiennes, encore à demi boisées d’arbres magnifiques, sentent partout la sève et les herbes humides. L’air était pur. C’était un de ces clairs après-midis de septembre où l’atmosphère semble saturée des senteurs étranges de moissons et de feuilles séchées. Les nuages, blancs et floconneux, gonflés comme des voiles, passaient avec lenteur au-dessus des forêts sombres, se confondant avec le vol des gros oiseaux sauvages qui planent sur les cimes majestueuses. La route s’élançait dans les terres, s’enfonçait dans les bois, et c’était d’un bout à l’autre un superbe déploiement de paysages accidentés.