LE DISPARU.
es nuages gris roulaient dans le
ciel calme et jetaient sur la mer
des ombres remuantes. Quelques
étoiles se reflétaient dans l’eau, et
quand une légère brise passait, tout
reflet disparaissait. Le soir commençait
de fraîchir lentement. Les maisons — pour la plupart maisons de pêcheurs
— se distinguaient à peine de
la masse des monts qui dominent, en
arrière, toute la rive gaspésienne. Le
petit village d’Échouerie tombait, peu
à peu, dans la tranquillité nocturne.
Paisible le jour, il l’était davantage la
nuit. Seul le flic-flac de la vague se
faisait entendre, toujours régulier et
monotone, dans cette solitude qui semble
n’avoir pas de bornes. Dans cet
horizon clair s’étendant à l’infini, il ne
résonne aucun bruit de chemin de fer,