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frère Louis de prendre femme et de se mettre résolument à la tête des travaux de la ferme. Je promis de rester là bien des années encore pour l’aider. (Et j’y tiens de toute mon âme à cette promesse !). N’aurions-nous pas été coupables de laisser périr cette œuvre si péniblement et si courageusement commencée par nos chers disparus ? Le succès a couronné les efforts passés et présents. La forêt recule devant notre labeur persévérant, et la pauvre maison d’autrefois est devenue une grande et solide demeure où il fait bon vivre.

D’un côté c’est le jardin débordant de verdure et ombragé par d’énormes peupliers qui croissent libres dans la lumière. Ici c’est le four à pain, là c’est le poulailler et le fournil. Plus loin, c’est une longue étable toute neuve. En face brille le champ principal qui fait une grande trouée dans la forêt et qui s’étend presque à perte de vue. Oui, tout cela est beau à regarder, tout cela annonce le bonheur…

De temps en temps de nouvelles terres apparaissent autour de nous. Parfois une autre maisonnette s’élève au milieu d’un petit terrain et l’on voit une famille s’y installer. Dans quelques années nous formerons un groupement important.