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attachés à leur terre, enracinés au sol comme les vieux arbres qui les ont vus naître. Et leur cœur, comme le mien, ce soir, se fond dans l’amour du pays natal.

Homme de mon pays, regarde un peu ce ruisseau qui coule, ce foin qui embaume, cette maison qui fume, ce soir qui tombe… Écoute ces cris d’oiseaux dans les bois profonds, écoute le vent rugir dans la cime des pins, et l’orignal clamer son sauvage amour. Écoute l’eau des rivières gazouiller sur les penchants des montagnes et les bouleaux bruire sur le bord des grands lacs… Ouvre ton âme aux souffles du sol natal, et jamais tu ne voudras chercher ailleurs tes chansons et tes amours !…

Paysages de mon pays, hautes montagnes bleutées, blondes collines, aux versants dorés, petite maison de bois panachée d’une fumée grise, plaines fertiles où vont les chevaux et les bœufs ; forêts au noir feuillage, aux inaccessibles profondeurs ; visions de calme et de beauté, paysages de mon pays, entrez dans mon âme, entrez dans mon rêve, et pour toujours !