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Caquetage


Dans un modeste village, habillé de verdure, enveloppé de silence. Au fond des cours réchauffées par le soleil de midi, des coqs chantent, des poules gloussent. Les chats, paresseux, s’étirent sur les vieux perrons de bois. Tandis que des odeurs de cuisine s’échappent des portes ouvertes, deux voisines caquettent sur leur seuil. Elles ne sont pas pressées. N’ont-elles pas le temps de causer pendant que le pot-au-feu mijote sur le poêle et que les légumes poussent dans le jardinet ? À la campagne, tout vit dans le calme, choses et gens. Rien ne les presse, rien ne les excite. Là, l’horloge n’indique pas d’un doigt rigide, d’un doigt de fer, les secondes, les minutes et les heures. Lentement, silencieusement, le soleil de Dieu se lève sur les moissons, et la rosée baigne l’herbe des plaines. Tout vit, tout se meut sans secousse et sans bruit, et