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garde ton cœur
Si les beaux messieurs d’une grande ville,
Jolis chapeaux durs et jolis souliers,
Esclaves du luxe et de l’or servile,
Viennent déposer leur cœur à tes pieds ;
Ne les laisse pas te conter fleurette.
Ils ne peuvent point t’offrir le bonheur.
Ah ! garde ton cœur, « faluron lurette »,
Ah ! garde ton cœur pour un moissonneur !…
Car le ciel te veut à la place même
Où doivent germer les blés d’autrefois.
Aux beaux « cavaliers » qui diront : « Je t’aime »,
Réponds fièrement, de ta douce voix :
Ah ! ne venez pas me conter fleurette,
Vous ne pouvez point m’offrir le bonheur !
Je garde mon cœur, « faluron lurette »,
Je garde mon cœur pour un moissonneur !…