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IM — JANISSAIRE

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in-18) ; les Amours du chevalier de Fosseuse (1867, in-18) ; Circé (18(37, in-18) : l’Interné ( 1869, in-18) ; Petits Romans d’hier et d’aujourd’hui (1869, in- 18), etc. On retrouve un écho des événements contemporains dans divers écrits de circonstance : Fontainebleau, Versailles, Paris (1837, in-18), relation des fêtes du mariage du duc d’Orléans ; le Prince royal (1842, in-18) ; le Roi est mort (1850, in-8) ; la Muette, le Château et les désastres (1871, in-18), etc. Enfin Janin a écrit ou signé le texte de plusieurs publications illustrées, telles que : Un Hiver it Paris (1842, in-8) ; la Normandie historique, pittoresque et monumentale (1842, in-8), et son pendant, la Bretagne historique, pittoresque et monumentale (1844, in-8) ; les Petits bonheurs de la vie (1856, in-8) : les Symphonies de l’hiver (1858, in-8) ; la Révolution française (4862-65, 2 vol. in-4), etc. Janin avait, [mur se constituer des titres sérieux au fauteuil académique, traduit ou plutôt paraphrasé à sa manière Horaee (1860, in-12), et réuni, sous le titre de lu Poésie el l’éloquence à Rome (1863, in-8), diverses études sur les classiques latins, mais il échoua, en 1865, contre Prévost-Paradol et s’en consola en publiant son spirituel Discours de réception à la porte de t Académie française. Elu cinq ans plus tard en remplacement de Sainte-Beuve, il eut lui-même John Lemoinne pour successeur. Sa bibliothèque, très vantée de son vivant et qu’il dut tour à tour léguer à sa ville natale, à l’Institut et à l’Arsenal, a été dispersée en 1877 après la mort de sa veuve et causa quelque déception aux amateurs. Sous le titre d’OEuvres choisies (1875-78, 12 vol. in-18), A. de La Fizelière avait rassemblé quelques-uns des écrits cités pius haut, ainsi qu’une partie de la correspondance d’un écrivain qui ne méritait peut-être ni les louanges excessives que lui ont prodiguées ses contemporains ni l’injurieux oubli dont il a payé cette célébrité éphémère. M. Tx. Biiîl. : A. Piédagnel, Jules Jani7i, 1881, in-18, 3- éd., augm. d’une bibliographie. — Sainte-Beuve, Causeries du lundi, t. II et . — G. Planche, Portraits littéraires.

— Albéric Second, le Tiroir aux souvenirs, 1885, in-12. JANINA (en turc Iauina). Nom d’un vilayet turc et de sa capitale en Albanie (Epire). Borné au N. par les vilayet» de Scutari et de Monastir, à l’E. par celui de Selfidjé, au S.-E. par les provinces grecques de Trikala et d’Arta, au S. et à l’O. par la mer ionienne, le vilayet de Janina comprend six sandjaqs : Bérat, Korétsa, Tépélen, Molista, Janina et Prèvésa. C’est une contrée couverte des ramifications du Pinde. La côte tout entière du sandjaq de Janina est masquée par l’île de Corfou . Elle est bordée de dunes broussailleuses et d’étangs dont le voisinage est absolument nuisible en été pour les villages. Il n’y a pas de port. Très à l’E., dans l’intérieur, au pied des monts Mitchikéli qui forcent l’Arta à couler vers le S., et du côté opposé à cette rivière, s’étend le lac de ianina, long d’environ 20kil. et large de 4 kil., dans une partie de son étendue seulement. Cette nappe d’eau peu profonde (jamais plus de 10 m.), alimentée par plusieurs ruisseaux, se divise en deux bassins que réunit un canal marécageux et semé d’îles, et n’a pas d’écoulement visible. Mais on lui suppose des issues souterraines. Le bassin N. (Laptchista) déverse ses eaux dans un goulfre énorme, et donnerait naissance au Kalamas. Le bassin du S. laisse couler ses eaux, à l’étiage, dans un autre goulfre par un canal étroit, et formerait plus au S. le Louros. Quand le niveau est moins bas, quatre trous ouverts dans les rochers reçoivent l’eau et la conduisent à l’issue souterraine d’où naît le Louros. La rivière cachée se révèle par de petits lacs semés à la surface du sol. — Sur la rive 0. du lac, en face d’une petite île, est bâtie la ville de Janina, par 39°47’ lai. N. et 1 8°41’ long. E., sur un contrefort du Mitchikéli avançant en presqu’île au milieu des eaux. Janina est entourée d’une muraille flanquée de châteaux forts. Les maisons spacieuses et bien bâties, à un seul étage, sont distribuées en rues étroites et mal pavées, sauf deux artères principales. On y remarque le konak du pacha, la mosquée d’ Arslân-Aghd qui date de 1712. Il reste 6 églises sur 16 qui existaient avant 1720. La ville compte environ 16,000 hab., aux deux tiers chrétiens. Il y a une forte proportion de juifs (plus de 3,000). Janina est presque entièrement grecque. Elle abonde en souvenirs historiques. Elle s’élève au milieu d’une contrée couverte de ruines de cités pélasgiques ; à quelque distance se trouvent au bord du lac même les restes de llella et à 18 kil. au S.-O. les ruines de Dodone. En 5 1 , après l’invasion des Goths, la ville déjà construite prend le nom de Joannina, sous le patronage de saint Jean. En 1 181,Boémond, bâtard de Robert Guiscard, l’enlève : en 1431, les Turcs l’occupent, vingt-deux ans avant la prise de Constantinople. Enfin, cette ville est célèbre grâce au fameux Ali-Pacha de Tépélen qui y avait établi un lycée, une bibliothèque et des écoles. Janina contenait alors 40,000 hab. Arthur Guy.

JANIN ET (Jean-François), graveur français,- né à Paris en 1752, mort en 1814. Il appliqua un procédé spécial de gravure en couleurs (V. Gravure) ; parmi ses œuvres, on cite des Vues île Paris, les portraits de Henri f et de Sully d’après Fr. Pourbus, les Comédiens d’après Watteau, etc.

JANISLAW (Kotwicz), prélat polonais du xiv e siècle. Il mourut en 1340.11 fut archevêque de Gniezno. Il couronna le roi Wladyslaw Lokietek, présida le synode d’Uniejow et contribua à introduire l’Inquisition en Pologne. JANISSAIRE. Les janissaires formaient en Turquie une milice analogue à celle des prétoriens de Rome ou des strélitz moscovites. Véritable armée permanente dont la création précéda de cent quinze ans le premier essai de ce genre qui fut fait dans les Etats européens, elle dura cinq siècles, de 1334 à 1826. Son histoire est intimement liée à celle de la Turquie ; après avoir été la terreur de l’ennemi du dehors et avoir conduit l’empire ottoman à l’apogée de sa puissance, ce corps d’élite, devenu une non-valeur militaire et la pierre d’achoppement de toutes les réformes, finit par être la terreur des sultans eux-mêmes et une perpétuelle menace de ruine pour le pays.

Au début de la monarchie ottomane, sous le règne de son glorieux fondateur Osman Khàn (1281-1326), l’armée turque consistait en une horde d’irréguliers, pasteurs à l’ordinaire, guerriers quand sonnait l’appel aux armes. Ces soldats volontaires ne savaient que combattre à cheval ; l’infanterie n’existait pas. Ils n’en étaient pas moins redoutables, grâce à leur intrépidité et à leur admirable discipline. La seule troupe permanente était la garde particulière du sultan (qapouqouli). Déjà maître d’un territoire vaste et peuplé, puis rendu ambitieux par le succès, Orkhàn (1326-60) songea à organiser ses forces militaires sur un pied nouveau. Il enrôla par voie de sélection des mercenaires turcs qu’il prit à sa solde et dont il forma un corps de fantassins (yaya ou pit/adè). Mais bientôt les prétentions insolentes et l’insubordination de cette soldatesque le forcèrent à modifier cette tentative d’organisation militaire. C’est pourquoi il résolut, de concert avec son vizir Ala ed-Din et le qazi-asker Djàndéréli, de créer une nouvelle milice qui, ne se recrutant pas parmi le peuple, lui fût étrangère, ne put exciter de séditions, fut enfin entièrement dévouée au sultan, dont elle tiendrait tout. La loi du devehirmé (recrutement) fut édictée ; elle concluait à l’enrôlement, au fur et à mesure que la nécessité se présenterait et une fois par an, d’un millier de jeunes gens chrétiens parmi ceux qui avaient accepté la sujétion ottomane. Ces recrues, cantonnées dans Brousse, furent élevées dans la religion de l’Islam et reçurent une rapide instruction militaire ; chaque homme fut habillé d’un vêtement d’uniforme en drap grossier et eut pour paye une aspre (aqtchè) (Ofr. 08) par jour ; comme ration, deux pains, 100 drachmes (320 gr.) de riz, 200 de viande et 30 de beurre. Le sultan étant considéré comme le père nourricier de cette milice, les grades des officiers et des sous-officiers empruntèrent leur dénomination aux principaux emplois de la cuisine : le commandant fut appelé tenorbadji-bachi