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LEGENDRE - LEGER

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ns. 1846, in-8), dans lequel il décrit avec des aperçus entièrement nouveaux la pneumonie chez l’enfant, l’anasarque scarlatineuse, la méningite tuberculeuse, etc.. D r L. Hn. LEGENDRE (M me Doublet-) (V. Doublet).

LEGENTIL (Charles), homme politique et économiste français, né a Rouen le 9 mars 1788, mort le 1 er oct. 1855. Grand marchand de nouveautés à Paris, il fut élu le 4 nov. 1837 député du III e arrondissement et siégea parmi les conservateurs. Kéélu en 1839, il fut créé pair de France le il juil. 1846. Régent de la Banque de France, Legentil occupait une haute situation dans le commerce français. On lui doit entre autres la création d’un cours de teinture et impression au Conservatoire des arts et métiers, le conditionnement des laines et soies de Paris, etc.

LEGENTIL ue La Galaisière (Guillaume-Joseph-lIyacinthe- Jean-Baptiste), astronome français, né à Coutances le 11 sept. 1725, mort à Paris le 22 déc. 1792. Pris comme assistant par Jacques Cassini à l’Observatoire en 1750, il devint, dés 1753, membre de l’Académie, et fit, à l’occasion des deux passages de Vénus sur le Soleil, de 1761 cl 1769, un Voyage dans les mers de l’Inde, qui dura onze ans et qu’il raconta en deux vol. (1779-81). Les Mémoires de l’Académie des sciences contiennent de lui une trentaine de travaux astronomiques et physiques ; quelques-uns concernent l’histoire de la science. LÉGER (Saint), prélat et homme d’Etat franc, né vers 616, mort le 2 oct. 678. Elevé à la cour du roi Clotaire II, il devint archidiacre de Poitiers, abbé de Saint-Maixent en 653, maire du palais en 656, puis évêque d’Autun en 659. Après la mort de Clotaire III, il entra en lutte avec Ebroïn qui voulait élever au trône Thierry, fit enfermer son rival à Luxeuil et contribua à faire proclamer Cbildéric II roi de Bourgogne. Disgracié lui-même après quelque temps d’influence toute-puissante, il rejoignit Ebroïn à Luxeuil. Tous deux furent délivrés par la mort de Childéric, vers 673, et Léger reprit sa place au palais et dans son diocèse, mais bientôt il fut arrêté à Autun par ordre d’Ebroïn qui lui fit crever les yeux et l’enferma dans un monastère. En 678, Thierry III l’accusa de la mort de Childéric et le fit assassiner.

BiBi.. : L. Drapevron, Essai sur l’origine, le développement et les résultats de la lutte entre la Neustrie et iAustrasie, Ebroïn et saint Léger ; Paris, 1867, in-8. LÉGER (Jean), historien vaudois, né à Villaseca (Piémont ) le 2 févr. 1615, mort à Leyde vers 1670. Il était pasteur à Saint-Jean, lorsque le 18 avr. 1655 un ramassis d’aventuriers, conduits par des capucins, vinrent surprendre les Vaudois (V. ce nom) des vallées piémontaises et commirent des atrocités sans nom, dont la cour de Savoie essaya de se disculper plus tard, quand Léger, en exil, eut publié les faits. Son manifeste motiva l’intervention de Louis XIV et de Cromwell. Léger n’en fut pas moins condamné à mort, par contumace, le 17 sept. 1661, pour crime de lèse-majesté. Il s’était réfugié à Leyde, où il vécut jusqu’à sa mort, comme pasteur de l’Eglise wallonne, depuis 1663. Il a publié l’Histoire générale des Eglises êvangél. du Piémont (Leyde, 1669, 2 t. in-fol.) ; nouv. éd. à Lyon, 1799, en un vol. in-fol.). La seconde partie seule a de la valeur, comme peinture de mœurs par un témoin oculaire et sincère, quoique parfois passionné et toujours diffus. D’importantes pièces justificatives sont reproduites dans le volume. F.-H. K.

LÉGER (Antoine), théologien genevois, né à Genève en 165-2, mort à Genève en 1719. Il fit sa théologie dans sa ville natale, fut pasteur dans la campagne, puis professeur de philosophie dès 1686 et de théologie dès 1713. Il fut recteur de l’Académie (1694-98). Il a laissé un grand nombre de dissertations philosophiques en latin, cinq volumes de sermons et quatre traités de philosophie restés manuscrits. E. K.

LÉGER (François-Pierre-Auguste), acteur et auteur dramatique français, né à Bernay le 16 mars 1766, mort à Paris le 28 mars 1823. Fils d’un chirurgien, il avait la passion du théâtre, et, après avoir fait jouer au Théâtre-Français comique et lyrique (rue de Bondy) deux pièces intitulées l’Orphelin et le Curé et la Folle Gageure, il voulut monter lui-même sur les planches et s’engagea dans la troupe du Vaudeville, qui faisait son inauguration en 1792. Doué d’un esprit satirique, mordant et malveillant, il donna sur ce théâtre, dans le cours de la même année, un vaudeville, l’Auteur d’un moment, où Marie-Joseph Chénier était bafoué à cause de son Charles IX et où lui-même remplissait le principal rôle. Cette pièce causa un scandale dont il faillit être victime et qui pensa faire fermer le théâtre naissant. Cela refroidit un instant ses sentiments ultraréactionnaires. Il continua de faire partie de la troupe du Vaudeville, tout en donnant à ce théâtre et à divers autres nombre de pièces qui obtinrent du succès, entre autres la Papesse Jeanne, l’Homme sans façons, et surtout // faut un état ou la Renie de l’an VI, premier type de ces revues de fin d’année dont depuis lors le public parisien s’est toujours montré si friand. Cependant, après sept années passées au Vaudeville, Léger quitta ce théâtre pour fonder le théâtre des Troubadours qui n’eut pas de succès. Léger renonça alors à l’état de comédien pour accepter l’emploi de greffier de la justice de paix de Saint-Denis, ce qui ne L’empêcha pas de continuer à faire jouer de nombreuses pièces, soit à la Gaité, soit au Vaudeville, soit même à l’Odéon. Il perdit son emploi à la Restauration, en retrouva un autre dans l’administration du Timbre, ou il ne sut pas se tenir. Léger a fait jouer, soit seul, soit en collaboration, plus de quatre-vingts pièces (surtout des vaudevilles), parmi lesquelles il faut signaler, comme ayant obtenu le plus de succès : Mon Cousin de Paris, le Petit Orphée, Un Tour de jeune homme, liste et Zeste, Monsieur Partout, etc. Arthur Pougin.

LEGER (Louis-Paul-Marie), linguiste et historien français, né à Toulouse le 13 janv. 1843. Après avoir terminé de brillantes études au lycée Lonis-le-Grand, il se mit, dès 1863, à étudier, sous la direction de M. Chodzko, la langue et la littérature polonaises. L’amitié de M. Joseph Fricz (V. ce nom), alors exilé à Paris, appela son attention sur une autre nation slave, celle des Tchèques de Bohème, et lui révéla, dans son ensemble, la grande famille des peuples slaves. Son premier voyage scientifique, en 1864, eut pour but la Bohème, qui devint aussi l’objet de ses deux premiers ouvrages. Le célèbre évêque Strossmayer étant venu à Paris lors de l’exposition de 1867, M. Léger se lia avec lui, fut invité à l’inauguration de l’Académie d’Agram, et fit la même année un voyage d’études chez les Slaves méridionaux. Ses thèses de doctorat, soutenues en 1868, eurent pour sujet, l’une la Conversion des Slaves au christianisme, l’autre la Chronique du moine Nestor. En 1868, M. Duruy chargea M. Léger d’un cours libre à la salle Gerson (cours annexes de la Sorbonne), où il enseigna avec succès, jusqu’à l’été de 1870, la grammaire russe et l’histoire littéraire des Tchèques, des Polonais, des Serbes. Pendant la Commune, il fut appelé à Prague pour diriger dans cette ville un journal français. En 1872 et 1874, il fut chargé de deux missions scientifiques en Russie. En 1880, il fut envoyé à Moscou pour représenter la France à l’inauguration de la statue du poète Pouchkine. En 1874, il avait été nommé chargé du cours de russe à l’Ecole des langues orientales vivantes. En 1882, il visita à nouveau les Slaves méridionaux et la Bulgarie. En 1885, il fut nommé le premier titulaire de la chaire de langues et littératures slaves au Collège de France. M. Léger enseigne également la langue russe à l’Ecole supérieure de guerre et à l’Ecole libre des sciences politiques.

Les principaux ouvrages de M. Léger sont : De Nestore, rerum Russicamm scriptore (1868, in-8) ; Cyrille et Méthode, étude historique sur la conversion des Slaves au christianisme (1868, in-8) ; le Monde slave, voyages et littérature (1873, in-18) ; Nouvelles Etudes