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I KCKMM — LEGENDRE

tin où le grec a remplacé le latin a partir du moyen Age, et dans les pays soumis à la domination musulmane oti l’arabe a été naturellement la langue numismatique. Les idiomes vulgaires n’onl été employés d’une façon courante que dans les temps modernes, et ce n’est qu’au xiV siècle qu’ils ont supplante le latin ; encore lesouvenirde l’usage du latin s’est-il conservé dans quelques devises et formules. Au moyen âge, les légendes rédigées en français, en allemand, en danois et en slave smit toujours des exceptions. Cette rapide étude des légendes monétaires suffit à montrer la variété et l’importance des renseignements qu’elle fournissent à l’histoire, surtout à l’histoire des temps antiques pour lesquels aucun autre document contemporain ne nous est parvenu, on sur lesquels nous n’avons que les témoignages d’écrivains postérieurs et souvent peu précis. Les légendes des monnaies sont laconiques ; mais leur précision rachète leur laconisme. Ce sont îles auxiliaires préeieux pour quiconque veut rétablir la géographie de l’antiquité, dresser les généalogies des familles souveraines, retracer l’histoire économique, étudier la paléographie et la linguistique. M. Prou.

Bibl. : Numismatique. — J. Eckhel, Doclrina numorum veterum, t. I, p. lxxxvii. — F. Lbnormant, les Légendes dans (a numismatique ancienne, dans .Revue archéologique, nouv.sér.. 1866, t. XIV, p. 91. — Barclay Y. IIead, Historin numorum, p. lxiii. — Pbrcï G irdner, The Types of Greek Coins, p. 22. — Mommsbn, Histoire de la monnaie romaine, trad. de Blacas, t. II, p. 172. — Engel et SER-RURE, Traité de numismatique du moyen âge, t. I, p. i.v. LE GENDRE (Jean) (V. Gendre).

LEGENDRE (Nicolas), sculpteur français, né à Etampes le 7 août 1619. mort à l’aris le 28 oct. 1674. Cet artiste a contribué à décorer l’Institut, deux églises de Paris, Saint-Paul et Saint-Nicolas-du-Chardonnet, et le château de Vaux, près de Melun. Lu 1664, il fut reçu à l’Académie avec une Madeleine pénitente, en terre cuite, qui est à l’Ecole des beaux-arts.

LEGENDRE (Louise, homme politique français, né à Versailles le 22 mai 1752, mort à Paris le 18 déc. 1797. Au moment de la Révolution, il exerçait la profession de boucher dans la rue des Boucheries-Saint-Germain. Acteur dans presque toutes les journées, assidu aux séances du district des Cordeliers. puis de la section du Théâtre-Français, un des fondateurs du club des Cordeliers et, en même temps, membre de la Société des Jacobins, ami intime et enthousiaste de Danton, il se montra républicain dès la fuite à Varennes et fut compromis dans l’affaire du Champ de Mai- (juil. 1791). On le vit à l’attaque des Tuileries, le 10 août 179-2, et on ne le vit pas dans les massacres de septembre. Député de Paris à la Convention, il vota pour la mort de Louis XVI. Envoyé en mission à Lyon avec Basire et Rovère (25 févr. 1793). il essaya d’y tenir la balance égale entre Chalier et les modérés. Revenu à Paris en avril, il fut d’abord, à l’exemple de Danton, conciliant envers les Girondins, puis il s’exaspéra contre eux et les poursuivit de ses invectives. D’août à oct. 1793, il fut en mission dans la Seine-Inférieure, avec Louchet et Delacroix (d’Eure-et-Loir), au sujet des subsistances. Le 11 germinal an II, il parut à la tribune pour prendre la défense de Danton et des autres députés arrêtés pendant la nuit. Il demanda qu’on les entendit à la barre avant de les envoyer au Tribunal révolutionnaire. Mais l’âpre réponse de Robespierre le glaça d’effroi ; il se rétracta et, ’ par peur, abandonna son ami. A cette époque, sa femme mourut de peur. Après le 9 thermidor, il déploya un zèle fiévreux contre les robespierristes survivants, alla lui-même fermer la salle des Jacobins. Député aux Anciens, où il parla souvent contre les royalistes, il mourut le 13 frimaire an VI, probablement d’un cancer à l’estomac. Cet illettré fut un orateur. Son collègue Paganel a dit de lui : « Il était peu propre à éclairer 1’ assemblée, mais il l’étonna souvent par ces mouvements inspirés qui se communiquent avec rapidité. Les élans de son esprit et les traits heureux de son éloquence furent quelquefois tels qu’il forçait l’Assemblée entière à l’écouter avec la plus favorable attention. Il la pénétrait, sans préparation et sans ait, îles sentiments véhéments dont il était rempli lui-même, el l’on remarquait a peine les vices de son éloculion.. Cet orateur n’avait de commun que le ton, le geste et le langage. Il s’élevait quelquefois au-dessus des lioinnies d’une grande renommée par la noblesse de ses sentiments, par des idées futés el quelquefois sublimes. » F.-A. A. Hun.. : K.-A. iVui.ard, les Orateurs de la 1 rqi^tative et de la Convention, t. Il, pp 248 a

LEGENDRE, dit de lu fièvre, conventionnel français, né près de Nevers, mon vers 1822. Maître de forges, il embrassa les idées révolutionnaires, fut élu député de la Nièvre à la Convention. Il y vota la mort du roi, fut réélu aux Cinq-Cents jusqu’en mai 1799. Il a publié en 1795 un historique delà Convention. Exilé en 1816, il passa en Suisse.

LEGENDRE (Adrien-Marie), mathématicien français, né à Toulouse le 18 sept. 1752, mort à Paris le 10 janv. 1883. Remarqué par d’Alembert à la suite de la découverte de quelques propositions de dynamique, il obtint une chaire a l’Ecole militaire, entra à l’Académie en 1783, professa à l’Ecole normale, fut nommé au Bureau des longitudes, puis (1816) examinateur d’admission à l’Ecole polytechnique. La Restauration le priva d’une pension de 3,000 fr. parce qu’il n’avait pas voté, dans une élection de l’Académie, pour le candidat du gouvernement. L’ouvrage de Legendre qui a eu le plus de succès a été sans contredit ses Eléments de géométrie, dont la première édition est de 1794 (la douzième parut en 1823) et qui a été classique pendant un siècle. Mais Legendre a fait des travaux de premier ordre dans son Traité des fonclions elliptiques et des intégrales eulériennes (1827, 2 vol. ; 1832, 3 vol.), et dans sa Théorie de* nombres (1830, 2 vol., rééd. d’un Essai donné dès 1798 et de suppléments parus en 1816 et 1825). Il a été réellement un initiateur pour les fonctions elliptiques : dès 1794, il publiait un Mémoire stir les transcendantes, et en 1811 et I8l9des Exercices de calcul intégral, etc., qui contiennent l’essentiel de sa méthode, tandis que, dans son dernier volume de 1832, il pouvait insérer les travaux d’Abel et de Jacobi. On lui doit encore : Exposé des opérations faites en France en 1181 pour la conjonction des observatoires de Paris et de Greenwich (1792), travail fait avec Cassini et Méchain ; Nouvelle Théorie des parallèles (1803) ; Nouvelle Méthode pour la détermination des orbites des comètes, contenant la première application de la méthode des moindres carrés (1805 ; suppl., 1805, 1820) ; divers Mémoires dans les Recueils de l’Académie des sciences, notamment sur l’attraction des sphéroïdes homogènes, sur la théorie des nombres et le calcul intégral. T.

LEGENDRE (Alexandre-Joseph), homme politique français, né à Pont-Audemer le 10 nov. 1782, mort à Paris le 19 mai 1861. Avocat, il fut élu, comme libéral, député de l’Eure le 26 sept. 1829 et fut réélu jusqu’en 1834, date à laquelle le ministère réussit à le faire échouer grâce à une pression électorale formidable. Legendre se présenta sans succès à toutes les électionsjusqu’en 1842. Dupont de l’Eure le fit alors nommer à Brionne. Il échoua de nouveau en 1846 et fit dans l’arr. du Neubourg une campagne libérale qui attira l’attention. Nommé commissaire du gouvernement provisoire dans l’Eure (1848), il fut élu représentant de ce département le 23 avr. Membre de la gauche, il vota en silence et ne fut pas réélu à la Législative. Membre du conseil général de l’Eure, il y fit une très vive opposition à Louis-Napoléon jusqu’en 1851. LEGENDRE (François-Laurent), médecin français, né à l’aris en |S|2, mort à Paris le 9 janv. 1858. Elève de Biett, il fut reçu docteur avec une thèse remarquable, Sur les Syphilides (1841), et nommé médecin des hôpitaux en 1847, après avoir publié un important ouvrage : Recherches... sur quelques maladies de V enfance (Pa-