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LAZULITK — LEADER

eompagnent du rutile, du disthène, etc., dans des gréa métamorphiques, etc. A. Lacroix.

LAZZARI, architecte italien (V. Bramante [Donato]). LAZZARI (Michèle), archéologue italien, d’une famille originaire de la Dalmatie, né à Venise en 1694, mort en 177(1. Après avoir l’ait ses études chez les jésuites, il s’adonna à l’étude des mathématiques, puisa relie de l’histoire et spécialement de l’épigraphie et delà numismatique. On a de lui : Inquisitio in epistolam Scipionis Maffeii marchionis ad Gisbertum Cuperum de fabula equestris ordinis Constantiniani (Venise, 172.’i, in-i) ; Confutasàoni di alcunierroridel doit, don Benurdino Zantutti nellastoria del regnode’ Longobardi (Roveredo, 17i6, in-i) : Appendice a’ discorsi apologetici sopra la ciità di Asolo e ilsuo vescovado (Ferrare, 1752, in-i-) : Due Lettere di M. Lazzari al marchese Soleni traite dai mss. délia Libreria di S. Michèle di Murano (dans Iscrizioni Veneziane raccolte ed illustrais du F. Cicogna, vol. III, fasc. 12, p. 50). Il a inséré divers mémoires épigraphiques et numismatiqnes dans la Raccolta Calogeria’na (t. IX. XV, XX et XI) et dans la Nuova Raccolta (t. et XX). Il a composé quelques poésies. LAZZARI NI (Gregorio), peintre italien, né a Villanuova, près de Venise, en 1635, mort à Venise en 1740, suivant Zanetti, ou en 1755, suivant Longhi. Son maître fut le Génois Francesco Rosa. D’ailleurs il ne conserva pas longtemps la couleur noire et enfumée de ce dernier, et, en s’inspirant des grands maîtres vénitiens, il essaya de retrouver une harmonie de tons plus claire et plus chantante, donnant ainsi un exemple dont devait profiter son élève Tiepolo. Lazzarini passa de son temps pour un des plus grands peintres de l’Italie entière : Lanzi l’appelle encore le Raphaël de Venise. Il est difficile aujourd’hui de comprendre cet enthousiasme, car, si le dessin de Lazzarini est correct et sa couleur moins sombre que celle de ses prédécesseurs immédiats, il est encore bien froid et bien maniéré. Ses œuvres principales sont à Venise : Six A llégories sur le monument du doge Francesco Morosini, de Pèloponnésiaque, dans la Sala rlello Scrutinio ; Saint Lorenzo Giustiniani faisant l’aumône (église San Pietro in Gessate) ; la Manne dans le désert (église San Giovanni e Paolo) ; l’Adoration des Mages (église San Clémente ) ; à Murano, le Veau d’or (église San Michèle) ; à Vicence, Scènes de la vie de sainte Catherine (chœur de l’église Santa Caterina). E. Bx.

Bibl. : Lanzi, Storia pitlorica dell’Ilalia ; Milan, t. V.

— Zanetti, Délia Pittura veneziana, libri V ; Venise, 1771, in-8. — Longhi, Compendio délie vite di Pitlori Veneziani istorici del présente secolo ; Venise, 1762, in-l’ol. LAZZARINI (Domenico), poète italien, né à Morrovalle, près de Macerata, le "20 août 1608, mort à Padoue le 2-2 juil. 1734. Elève des jésuites de Macerata. professeur à cette université (1000), puisa celle de Padoue (1711), il se fit un nom en ramenant ses compatriotes à leurs classiques, de Dante à Politien, et en combattant avec acharnement l’enseignement des jésuites. Ses œuvres sont faibles : Ulisse il giovone, tragédie (1720) ; La Sanese, comédie (1734) ; Poésie (1730, sonnets, canzoni, vers grecs, latins, etc.) ; Tobin, drame sacré, etc.

LAZZARINI (Giovanni-Andrea), écrivain et peintre italien, né à Pesaro en 1710, mort à Pesaro en 1801. Il apprit la peinture dans l’atelier de Mancini, et il continua à exercer cet art après avoir reçu la prêtrise. Savant plus encore que peintre, il a montré cette préoccupation de ressusciter l’antiquité, qui fut celle de beaucoup d’hommes de son temps, dans deux tableaux qu’il peignit pour Frédéric IL roi de Prusse : Cincinnatus à la charrue et la Mort d’Archimède. 11 a exécute également nombre de tableaux de sainteté, dont le plus admiré par Lanzi est celui de la chapelle Fantuzzi, à Gualdo, près de Rinuni. Lazzarini a laissé des descriptions intéressantes des œuvres d’art conservées à Osimo et à Pesaro et six Dissertations sur l’invention, la composition, le dessin, le coloris, Vexpression ei l’architecture ; ses œuvres complètes ont été publiées à Pesaro en 1806. E. Bx.

Bibl, : Lanzi, Sloria pitlorica dell’Ilalia, t. II. — Tiew do, Biografia deqli Italiani illuslri del secolo XVIII* e di con temporanei : Venise, S ’J~, t. IV. LAZZAR0 (Andréa di) (V. Cavalcanti).

LAZZARONI. On a donné ce nom, évidemment dérivé de celui de saint Lazare, à la populace paresseuse et encombrante des rues et des quais de Naples. Gens sans profession et sans domicile, vivant en partie de la charité publique, les la/zaroni restent insoucieusement étendus au soleil et couchent la nuit à la belle étoile dans de grands paniers d’osier. Leurs besoins sont très restreints, et les quelques sous qu’ils gagnent par jour soit à faire des c missions, soit en vendant les poissons qu’ils pèchent à la ligne, soit en mendiant, suffisent à leurs besoins. Ils étaient fort nombreux au siècle dernier, et formaient alors une population turbulente et dangereuse, évaluée à près de 40,000 individus. Au reste, ils ont donné la note des excès auxquels ils étaient capables de se porter lors de l’insurrection de 1647 contre l’Espagne où ils acclamèrent pour chef Masaniello(. ce nom) et la campagne du général Championnetdans le royaume de Naples (1798). Armés par le roi, ils s’emparèrent de Naples et y commirent mille exactions. Ouand la ville se fut livrée aux Français, Championnet se hâta de désarmer cette troupe dangereuse, et proclama la république. ■ — Ils ont formé une grande partie des forces de la Camorra (V. ce mot), si longtemps maîtresse de Naples. Ils ont, comme elle, en grande partie disparu devant les transformations de Naples (V. ce mot). Le vagabond qu’on rencontre encore dans les rues de la ville n’est plus le lazzarone d’autrefois, si fièrement drapé dans sa paresseuse misère. On a souvent prêté une certaine poésie à cette vie insouciante et libre, assez voisine de celle des cyniques de l’antiquité. Musset les a chantés sommeillant sur la pierre, nus ou déguenillés :

Ne les écrase pas, ils te laisseraient faire ; Ne les méprise pas, car ils te valent bien. Lucien Saint.

LEA. Atll. gauche de la Tamise (V. Grande-Bretagne, t. XIX, p. 156, et Londres).

LEA, romancier suédois (V. Wettergrund).

LEADBEATER (Mary Shackleton, Mrs.) femme auteur anglaise, née à Baliitore en déc. 1758, morte à Ballitore le 27 juin 820. Fille de quakers, elle a décrit dans ses poésies et dans divers ouvrages les mœurs de ses coreligionnaires, la vie provinciale en Irlande, les événements auxquels elle a assisté, comme le sac et les massacres de Rallitore en 1798. Elle a aussi laissé un Journal intéressant et des Annales de Ballitore, qui vont de 1766 à 1823 et sont le meilleur de ses écrits. Ses œuvres ont été rassemblées sous le titre de The Leadbeater Papers (1862, 2 vol.), par Richard-Davis Webb qui a écrit une vie de l’auteur. Mary Leadbeater fut en relations amicales avec Purke, J. Reynolds et George Crabbe. R. S. LEADE (Jane), mystique anglaise, née dans le comté de Norfolk en 1623, morte en 1704. Jane Leade avait pour les spéculations du philosophe mystique Rœhm une profonde admiration. Comme lui, elle se croyait l’objet d’une faveur spéciale de la Providence, avec laquelle elle communiquait directement. Elle eut de bonne heure des révélations et des visions : une de ses convictions les plus chères était que la sagesse divine lui était apparue sous les traits d’une vierge. Elle passa sa vie à composer des petits traités pour propager la doctrine mystique de la communion immédiate de l’àme avec Dieu. Elle réussit à former un certain nombre de disciples, dont le plus connu est John Pordage, à la fois alchimiste, astrologue, médecin et théosophe. Ses écrits sont, parait-il, inintelligibles pour les non-initiés. LEADER. On donne, en Angleterre, ce nom à l’homme politique autour duquel, dans les débats du Parlement, viennent se grouper ceux qui ont la même opinion et qui tendent au même but. C’est toujours l’homme le plus émi-