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LAYNES - LAYS

former la Daterie ; Laynès déclina bientôt cet ollice, et se retira à la maison professe. Après la mort de Loyola [Si juil. 1556), il l’ut choisi comme vicaire général pendant la vacance, et une congrégation générale fui indiquée pour le mois de novembre. .Mais, a cause de la guerre qui survint entre le pape <’t le roi d’Espagne, eelte minoration ne put avoir d’effet qu’en 1558. Le - juil., Laynès fut élu général. — Pendant la vacance, Paul IV avait ordonné de soumettre les constitutions de la Société à un nouvel examen ; après l’élection, il voulut réduire à trois années la durée du généralat, et imposer aux jésuites les offices de chœur établis dans les autres ordres. Laynès céda momentanément sur le dernier point ; mais il sut éluder les deux autres jusqu’à la mort du pape. Alors la Compagnie reprit tous ses usages. Le plan des Constitutions appartient incontestablement à Loyola, mais on a prétendu que Laynès avait collaboré à la rédaction. Ce fait est fort douteux, et il nous semble qu’on peut affirmer avec exactitude que Loyola est le seul auteur des Constitutions. Néanmoins, il est certain que la première édition fut imprimée sous le généralat de Laynès. En outre, dans la congrégation qui l’avait élu et qui ne prit tin que le 10 sept. 1558, il lit annexer aux Constitutions les Déclarations, qui étaient son œuvre et celle de Salmeron. Les Déclarations ont été ainsi investies de la même autorité que les Constitutions ; en redite, elles jouissent d’une autorité supérieure, car elles en déterminent le sens et fixent la pratique. La même congrégation adopta une résolution conférant au général le droit exclusif de prescrire des règles à l’ordre.

Au mois de sept. 1564, Laynès alla en France, avec le cardinal Hippolyte d’Esté, légat du pape. Le voyage avait deux objets : négocier l’admission de son ordre en France, empêcher la conciliation que le chancelier de L’Hôpital s’efforçait de ménager entre les catholiques et les réformés. Accompagné de Polanque, son admoniteur, il assista à l’assemblée de l’Eglise gallicane réunie à Poissy, et il obtint d’elle une approbation restreinte pardes conditions sévères, qu’il accepta, estimant qu’il importait avant tout de l’aire autoriser, à un titre quelconque, l’introduction des jésuites : ils sauraient bien s’affranchir tôt ou tard des conditions imposées à leur admission. L’assemblée de l’Eglise de France approuva leur Compagnie, par forme de société et de collège, non d’ordre religieux nouvellement institué, et à la charge de prendre un autre titre que celui de Société de Jésus. L’évèque diocésain aurait toute superintendance, juridiction, correction et l’acuité d’expulsion sur les frères de cette Société. Ils devaient n’entreprendre, ni au spirituel ni au temporel, aucune chose préjudiciantauxévèques, chapitres, curés, paroisses et universités ; mais se soumettre entièrement au droit commun, renonçant à tous privilèges contraires portés par les bulles. Un édit daté de Poissy homologua cet acte, et l’année suivante (13 févr. 1362), le Parlement enregistra l’édit. Avec une audacieuse habileté, les jésuites firent graver sur le frontispice du collège de Clermont : Collegium Societatis Nominis Jesu, se servant précisément du mot Nominis pour éluder la prohibition du nom qu’ils reprenaient. — Dans les premières conférences du colloque entre catholiques et calvinistes, qui avait été adjoint à l’assemblée de Poissy, Laynès écouta les discussions sans y prendre part ; mais, le 26 sept., il répondit à Pierre Martyr et prononça en italien un discours, dans lequel il représentait le danger de traiter avec ceux <ioi son’ hors de l’Eglise : il ne fallait ni s’approcher d’eux m iu " car ils étaient des serpents et des loups. 11 termina en faisant entendre à Catherine de Médicis que tolérer les hérétiques, c’était mettre en péril son salut et la couronne de son fils. Après la clôture du colloque, il séjourna encore pendant quelque temps à Paris, agissant auprès du peuple par ses prédications, auprès de la Sorbonne et de la cour par ses démarches, pour démontrer à tous que la moindre concession faite aux calvinistes perdrait la religion et le royaume. Il s’opposait surtout à ce qu’on leur permit de posséder des temples et des lieux d’assemblée ; il adressa même à la reine un mémoire fort habilement composé sur ce sujet ; il y disait que pour contenter la partie la plus faible et la plus mauvaise, elle so rendait odieuse à la partie la plus nombreuse et la plus saine du royaume... Si les catholiques étaient poussés au désespoir et s’ils pensaient à changer de gouvernement, ils pourraient faire plus de mal que les protestants mécontentés.

Lorsque le concile de Trente, après dix années d’interruption, reprit ses sessions (18 janv. 1562), Laynès y soutint que l’Eglise romaine a plus de puissance à elle seule que toutes les autres Eglises réunies ; elle peut exercer sur elles un droit de réforme, que celles-ci ne possèdent point à son égard... Le pape est investi d’une autorité égale à celle de Jésus-Christ... Lui seul a reçu le suprême privilège de l’infaillibilité, pour la foi, les mœurs et tout ce qui concerne la religion. Un concile n’acquiert le nom et les vertus d’un concile œcuménique que lorsqu’ils lui sont reconnus par le pape ; le pape seul lui adresse des propositions, et il n’a qu’à y donner son assentiment. Le pape se garda bien de proposer au concile des définitions reproduisant ces doctrines, que le zèle persévérant des jésuites devait faire prévaloir trois siècles plus tard. — Œuvres : Prolégomènes sur l’Ecriture sainte ; — quatre livres Sur la Providence et la Trinité ; — traités Sur le Change et V usure ; — Sur la Pluralité des bénéfices ;

— Sur la Parure des femmes ; — Sur le Royaume de Dii-ii ; — Sur l’Usage du calice. E.-H. Voi.let. Biul. : Ribadeneira, Vies de saint Ignace, de Laynès, de Salmeron et de saint François Borgia ; Madrid, 1594, in-l’ol., traduction en latin par A. Soho’tt ; Anvers. 1598.

— Crétinbau-Joly, Histoire do la Compagnie de Jésus ; Paris, 11S59, in-12.

LAYON. Rivière du dép. de Maine-et-Loire (V. ce mot). LAYRAC. Corn, du dép. de la Haute-Garonne, arr. de Toulouse, cant. de Villemur ; 377 hab.

LAYRAC. Com. du dép. de Lot-et-Garonne, arr. d’Agen, cant. d’Astaffort, agréablement située sur un plateau élevé, au confluent de la Garonne et du Gers ; 2,609 hab. Stat. de la ligne de chemin de fer d’Agen à Tarbes. Elle reçut, dans la seconde moitié du xm c siècle, des coutumes reconnues par de nombreux coseigneurs dont tous les droits furent bientôt après absorbés par les abbés. L’établissement d’un prieuré de bénédictins à Layrac remontait à la fin du xi° siècle. La ville se fortifia au moyen âge, non sans inquiéter les habitants d’Agen dont la juridiction était limitrophe. Pendant les guerres de religion du xvi e siècle, Layrac soutint le parti de la Réforme et devint, depuis l’avènement de Henri IV, une sorte de place de refuge administrée par des gouverneurs énergiques, Pierre de Mérens et le baron de Moncaut. Ses remparts et son château furent démolis par ordre de Louis XIII, en 1622.

— L’ancienne chapelle du prieuré, aujourd’hui église paroissiale (mon. hist.), est un des édifices romans les plus remarquables de l’Agenais. G. Tholin.

LAYRAUD (Fortuné-Joseph-Séraphin), peintre français, né à La Roche-sur-le-Buis (Drôme) le 13 oct. 1834. Entré à l’Ecole des beaux-arts en 1856, à l’atelier de L. Cogniet et de Robert-FIeury, il remporta, en 1863, le grand prix de Rome. Il a peint un grand nombre de portraits, entre autres ceux de Pierre Dupont (1861), de VAbbé Liszt (1870), de M Ue Rousseil (1873), de Do m Fernand de Portugal, de M m > la Comtesse d’Edla (1878). En 1882, il produisit une véritable sensation avec son grand tableau Inès de Castro. Il dirige actuellement l’Académie des beaux-arts de Valenciennes. G. A.

LAYRISSE. Com. du dép. des Hautes-Pyrénées, arr. de Tarbes, cant. d’Ossun ; 161 hab.

LAYS-sur-le-Doubs. Com. du dép. de Saône-et-Loire, arr. de Louhans, cant. de Pierre ; 502 hab. LAYS (François Lay, dit), chanteur français, né à La Rarthe-de-Neste le 14 févr. 1758, mort à Ingrande le