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I.UMiY — I.AUKACEES

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pour Henri Pennetier, contre les fausses accusations et perverses calomnies des ministres (Paris, 1578). Il avait d’abord écrit contre ceux qui discutaient l’obéissance due au roi : mais, lorsque la Ligue eut ébranlé le pouvoir de Henri III, il se lit ligueur fougueux ; les Guises l’avaient fait nommer chanoine de Saint-Gervais, à Soissons ; il entraîna cette ville dans leur parti. Appelé par eux à Paris, il devint un des membres des plus ardents du conseil des Quarante, puis des Seize. Suivant de Thou, il fut le principal meneur des assemblées où fut décidé l’assassinat du président Brisson. Après la capitulation de Paris, il se réfugia en Flandre, quoiqu’il eût été compris dans l’amnistie accordée par Henri IV. E.-1I. V. Bibl. : Bavi.i :, Dictionnaire historique et critique ; Bâle, 1741, 1 vol. i il— loi . — Ch. Labittk, De la Démocratie chez les prédicateurs de la Ligne ; Paris, 1841, in-8. LAUNOY (Jean de), théologien et critique français, né au Val-de-Lis (.Manche) le 21 déc. 1603, mort à Paris le 10 mars 1678. Prêtre et docteur de Sorbonne. il devint célèbre par la hardiesse avec laquelle il attaqua les légendes pieuses du martyrologe, ce qui lui valut le surnom de « dénicheur de saints ». Ses œuvres, qui se composent de nombreux écrits de polémique, la plupart en latin, de travaux sur la théologie et sur la discipline, d’histoires du collège de Navarre, des écoles pendant et après Charlemagne, des vicissitudes de la doctrine d’Aristote dans l’université de Paris, ont été réunies après sa mort (Genève, 1731-32, 5 tom. en 10 vol. in-fol.).

LAUPEN. Bourg de Suisse, cant. de Berne, sur la Singine ; 822 hab. Un château, perché sur une colline, domine la localité. Laupen est célèbre par la bataille qui eut lieu sous ses murs, le 21 juil. 1339, entre les Bernois, d’une part, et la noblesse coalisée et les Fribourgeois, d’autre part. La première constitution de Berne, franchement démocratique, favorisait l’émancipation des serfs du joug des nobles et le développement de la République naissante ; ce fut le motif de l’agression de la noblesse des environs qui, sous la conduite du comte de Nadati, vint assiéger Laupen. Les Bernois, commandés par Rodolphe d’Erlach, remportèrent une victoire qui les mit pour toujours à l’abri des attaques de la noblesse.

LAUPIE (La). Corn, du dép. de la Brome, arr. de Montélimar, cant. de Marsanne ; 404 hab.

LAUR (Francis), homme politique et ingénieur français, né à Nevers le 5 sept. 1844. Sorti en 1860 de l’Ecole des mines de Saint-Etienne, conseiller général de Constantine en 1869, commandant du génie pendant la guerre de 1870, il était ingénieur à Saint-Etienne et adjoint au maire de cette ville, lorsqu’aux élections de 1883 il fut élu au second tour député de la Loire. A la Chambre, il prit place à l’extrême gauche et se posa tout de suite en antagoniste de l’administration : à propos de l’affaissement du Pont-Neuf, de l’assassinat du préfet Barrême, etc. En 1886, il prit une grande part aux interpellations sur les événements de Decazeville, réclama du gouvernement le retrait des troupes, otfrit, sans succès du reste, sa médiation entre les ouvriers et la Compagnie et proposa, l’un des premiers, l’exploitation directe de la mine par les mineurs. Au mois de juil. 1887, il déclara, dans un article sensationnel publie par la France, dont il était rédacteur, et signé XX, que, quelques mois auparavant, le général Boulanger, alors ministre de la guerre, avait reçu de 94 généraux et d’une délégation de la droite deux propositions de loup d’Etat. M. Paul de Cassagnac lui ayant opposé dans l’Autorité un démenti formel, il s’ensuivit, entre les deux journaux , une retentissante polémique, qui eut à la Chambre plus d’un écho et qui se termina par des poursuites mutuelles en diffamation : M. de Cassagnac fui condamné, sur la plainte de M. Laur, à 10 fr. d’amende, et M. Laur, sur celle de M. de Cassagnac, à 1,0(10 fr. Le député de la Loire fut, à partir de cette époque, de toutes les manifestations et de toutes les propagandes en laveur du général, dont il devait demeurer l’un des derniers partisans. Aux élections du 22 sept. 1889, il fut élu au second tourdansla troisième circonscription de Saint-Denis, par 10,724 voix contre .S. :;.’. !) à M. Antoine, de Metz. Invalidé, il fut réélu, le 16 févr. 1890, par lt),l9| voix contre 4,953 à M. Lissagaray, socialiste, et 2,163 à M. Boudard, modéré. A la nouvelle Chambre, il se signala par ses interpellations presque quotidiennes et par ses violentes sorties contre ses collègues de la majorité. Le 10 janv. 1892, au cours de l’une des nombreuses scènes de tumulte provoquées dans la salle des séances par cette altitude agressive, le ministre de l’intérieur, M. Constans, contre lequel il venait de reproduire à la tribune quelques-unes des imputations outrageantes de V Intransigeant, se précipita sur lui et le frappa sans ménagement. Assigné en police correctionnelle pour voies de fait, M. Constans fut renvoyé, presque sans débats, des fins de la plainte, faute d’autorisation de poursuites. Vers la même époque, M. Laur fonda une nouvelle feuille : la Guerre aux abus. Il ne s’est pas représenté aux élections de 1893, et il parait avoir renoncé à la politique militante pour se consacrer à des entreprises industrielles. Il a publié Révision de La législation îles mines (1876, in-8 ; 2 e éd., 188’,) ; Géologie el lu/drologie de la plaine du Forez (1882, in-8) ; le Paris-Hanoï-Pékin (1883, in-8) ; la Mine aux mineurs (1887, in-32) ; les Mines et usines en J889 (1890, 4 vol. in-8), etc. Il est un des collaborateurs de la Grande Encyclopédie. L. S.

LAURABUC. Corn, du dép. de l’Aude, arr. et cant. (S.) de Castelnaudary ; 468 hab.

LAURAC. Coin, du dép. de l’Ardèche, arr. et cant. de Largcntière ; 1,033 hab.

LAURAC. Com. du dép. de l’Aude, arr. de Castelnaudarv, cant. deFanjeaux ; 466 hab.

LAURACÉESouLAURINÉES(LaurœeœLindl.,Lattrincœ DC.) (Bot.). Famille de plantes dicotylédones, à pétales périgynes, composée d’arbres et d’arbustes aromatiques à feuilles alternes, plus rarement opposées, coriaces, persistantes et ponctuées, sans stipules. Seuls les Cassylha sont de petites herbes aphylles, parasites, qui ont la manière de vivre de nos Cuscutes. Les fleurs, en général petites, sont hermaphrodites ou unisexuées, ordinairement nombreuses et disposées en grappes simples ou ramifiées de cymes ou de glomérules ; le périanthe simple, calycoïde, à préfloraison imbriquée, est garni, dans son fond, d’un réceptacle charnu, concave, sur les bords duquel s’insèrent les étamines ; celles-ci, deux, trois ou quatre fois plus nombreuses que les lobes du périanthe, portent des anthères introrses ou extrorses, présentant la particularité très caractéristique de s’ouvrir de bas en haut, lors de l’émission du pollen, au moyen de trois ou quatre petits panneaux ou valvules fixésà la partie supérieure. L’ovaire, uniloculaire, ne renferme qu’un ovule anatrope suspendu au sommet de la loge, avec un micropyle supère. Le fruit, d’ordinaire une baie, rarement une drupe ou une achaine, est accompagné, à sa base, par le périanthe et le réceptacle accrescents. La graine, dépourvue d’albumen, contient un embryon très volumineux à cotylédons épais et charnus. — Les Lauracées, répandues surtout dans les régions chaudes du globe, sont divisées en huit tribus : 1° Cinnamomées (genres : Cinnamomum$urm.,Machilus Rumph., Persea (hviin., Aionea AubL, etc.) ; 2° Cryptocaryées (genres : Cryptocarya R. Br., Boldu Feuill., Ravensara Sonner., Aydendron Nées et Mart., Acrodiclidium Nées, Silvia Allem., Endiandra R. Br., etc.) ; 3° Ocotées (genres : Ocotea AubL, NectandraRol., Dicypellium Nées, Sassafras Bauh., Gœppertia Nées, etc.) ; 4° Tétranthérées (genres : Tetranthera Jacq., Actinodaphne Nées, Litsœa Juss., DaphnidiumNees, LmderaThunb.,Lau ?’i«Tourn., etc.) ; 5° Cassythées (genre : Cassytha L.) ; 6° Gyrocarpées (genres : Girocarpus Jacq., etc.) ; 7° Ilugébées genre : Illigera BL) ; 8° Hernandiées (genre : Hernandia Plum.). Les Lauracèes qui ne sont guère représentées aujourd’hui en Europe que par les Lauriers, paraissent