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CxllIGNARD — GUIGNOL

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au collège de Clermont. Chatel avait fait ses études dans ce collège ; dans les interrogatoires qu’il subit, il déclara que ses maitres lui avaient enseigné que tuer un prince hérétique est une action méritoire devant Dieu. On trouva chez Guignard des écrits qu’il avait donnés pour thèmes à ses élèves et où on lisait : « Henri III est un Sardanapale, le Béarnais un renard, Élisabeth une louve, le roi de Suède un griffon, l’électeur de Saxe un porc Jacques Clément a fait une action méritoire, inspirée par le Saint-Esprit... Ores que converti, le Béarnais serait traité plus doucement qu’il ne le mérite, si on lui donnait la couronne monacale dans quelque couvent bien réformé, pour y faire pénitence.... Si on peut guerroyer le Béarnais, qu’on le guerroye ; si on ne le peut guerroyer, qu’on le fasse mourir. » Guignard prétendit que ces écrits étaient antérieurs à l’entrée de Henri IV à Paris, et que le crime qu’on y pouvait trouver était couvert par le pardon que le roi avait alors accordé à ses ennemis. Mais des ordonnances sévères avaient aussi défendu de conserver des écrits injurieux du roi et prescrit de les détruire. En conservant ceux qu’il avait composés, non seulement Guignard s’était rendu coupable de lèse-majesté ; mais il semblait bien qu’il avait fourni une preuve de persévérance en sa haine contre le Béarnais. Le P. Jouvency, dans l’Histoire de son ordre, le met au rang des martyrs. E.-H. V.

GUIGNARD (Jean-Baptiste) (V. Clairval). GUIGNARD (Gaston), peintre français contemporain, né à Bordeaux. Elève de Ferry, Humbert et Gervex, il a exposé en 1883 un Convoi dans les marais de Quiberon en 4795 et les Lagunes de Guyan-Mestras (Gironde) ; en 1885, la Libre Pâture ; en 1886, Braconnage et Novembre ; en 1889, Embarquement de bestiaux. GUIGNE. Fruit du Cerasus julianaSev. (V. Cerisier). GUIGNECOURT. Corn, du dép. de l’Oise, ajr. de Beauvais, cant. de Nivillers ; 168 hab.

GUIGNEMICOURT. Corn, du dép. de la Somme, arr. d’Amiens, cant. de Molliens-Vidame ; "241 hab. GUIGNEN. Corn, du dép. d’Ille-et-Vilaine, arr. de Redon, cant. de Guichen ; 3,274 hab. Eglise en partie romane, sous le chœur de laquelle s’étend une crypte à demi remplie d’eau par une source abondante. Dans l’église, tombeau de Jean de Saint-Amadour, seigneur du commencement du xvi e siècle, représenté à genoux. GUIGNES ou GUIGNES-Rabutin. Corn, du dép. de Seine-et-Marne, arr. de Melun, cant. de Mormant ; 1,098 hab.

GUIGNES (Joseph de), savant orientaliste français, membre de l’Académie des inscriptions (1754), né à Pontoise en 1721 , mort en 1800. Il fut l’homme de son temps qui savait le mieux le chinois. II publia des mémoires dans le Recueil de l’Académie des Inscriptions, publia l’Histoire générale des Huns, Turcs, Mogols et autres Tartares occidentaux. II voyait dans les Chinois une ancienne colonie égyptienne.

GUIGNES (Chrétien-Louis-Joseph), fils du précédent, né a Paris en 1759, mort en 1845, consul de France à Canton. Après un séjour de dix-sept années en extrême Orient, il publia deux ouvrages : Un Voyage à Pékin, et un Dictionnaire chinois, français et latin (1813, in-fol.).

GUIGNET (Adrien), peintre français, né à Annecy le 24 déc. 1817, mort a Paris le 19 mai 1854. Il fut d’abord placé chez un géomètre arpenteur, puis il travailla dans l’atelier de Blondel jusqu’en 1839. Après avoir longtemps lutté contre la misère, il se fit connaître avantageusement par des toiles dans lesquelles il imita Salvator Rosa et Decamps et acquit bientôt un talent personnel. On cite son Moïse exposé sur le Nil et Agar dans le désert ( 1 840) ; Un Combat de barbares dans un défilé (1842) ; Salvator Rosa parmi les brigands (1844) ; Joseph expliquant les songes de Pharaon (1845) ; Xerxès pleurant sur son armée et Condottieri après un pillage (1846) ; Don Quichotte faisant le fou et Un Mauvais Riche (1848). II a exécuté, dans le château de Dampierre, des peintures tout à fait remarquables. Ce sont : le Festin de bail bazar ; la Défaite d’Attila par Âetius ; les Jardins d’Armide, qu’il ne put achever. — Son hère Jean-Baptiste, né à Autun en 1807, mort à Viriville (Isère) en 1857, élève de Hegnault et de Blondel, s’est surtout distingué comme portraitiste.

GUIGNEVILLE. Coin, du dép. du Loiret, arr. et cant. de Pithiviers ; 537 hab.

GUIGNEVILLE. Com. du dép. de Seine-et-Oise, arr. d’Etampes, cant. de La Ferté-Alais ; 206 hab. GUIGNIAUT (Joseph-Daniel), helléniste et archéologue français, né à Paray-le-Monial le 15 mai 1794, mort à Paris le 12 mars 1876. Il entra à l’Ecole normale en 1811, professa au lycée Charlemagne, fut nommé en 1818 maitre de conférences à l’Ecole normale, dont il devint directeur en 1830. En 1835 il fut appelé à la chaire de géographie de la faculté des lettres de Paris. En 1837 H fut élu membre de l’Académiedes inscriptions et belles-lettres ; il en devint secrétaire perpétuel en 1860. On a de lui : Dissertations sur la Vénus de Paphos et sur le dieu Sérapis, son origine et son histoire, publiées à la suite du Tacite deBurnouf, uneédition du Prométhée d’Eschyle (Paris, 1829) ; ses thèses de doctorat : la Théogonie d’Hésiode et De ’Ep ;j.ou seu Mcrcurii Mythologia (1835). Il a collaboré au Globe, au Lycée, à Y Encyclopédie des gens du monde, à la Revue de pholologie, à la Revue archéologique, au Rulletinde la Société de géographie. Mais son ouvrage le plus considérable est intitulé Religions de l’antiquité considérées principalement dans leurs formes symboliques et mythologiques (Paris, 1 823, 10 vol. in-8). C’est une traduction développée et annotée de la Symbolique de Fr. Creuzer. Dire que ce livre est l’expression la plus complète de l’école symbolique, c’est dire qu’il a vieilli ; mais il n’en reste pas moins une œuvre magistrale, et silesthéories relativesà l’origine des mythes, adoptées par Guigniaut, sont abandonnées, son livre est encore utile à consulter pour tout ce qui concerne les formes extérieures des religions antiques et les monuments figurés. 11 a d’ailleurs réédité en 1841 (2 vol. in-8) la galerie mythologique de Millin sous le titre de Nouvelle Galerie mythologique. M. Prou.

Bihl. : Wallon, Notice sur la oie et les travaux de M. J.-D. Guigniaut, dans Mémoires de l’Institut (Acad. des Inscript.), t. XXXI, pp. 459-492. — Maury, dans Revue politique et littéraire, n° 43, 22 avr. 187G. GUIGNICOURT. Com. du dép. de l’Aisne, arr. de Laon. cant. de Neufchàtel ; 555 hab.

G U I G N I CO U RT-sur-Vence. Com . du dép. des Ardennes, arr. de Mézières, cant. de Flize ; 366 hab. Stat. du chem. de fer de l’Est, ligne de Reims à Charleville. — Beau château appartenant à la famille de Wignacourt. GUIGNIER (Cerisier).

GUIGNOL. L’une des marionnettes françaises les plus populaires et les plus célèbres, mais une marionnette locale, si l’on peut dire, et qui ne s’est jamais éloignée du lieu où elle a vu le jour. De même que Punch est né à Londres, Casperl à Vienne, Meneghino à Milan et Stenterello à Florence, Guignol est né à Lyon, et, comme chacun d’eux, il est resté le type de la terre natale, qu’il ne pouvait abandonner sans cesser en quelque sorte d’être lui-même. Guignol est un enfant du terroir, il personnifie l’ouvrier en soie, le canut lyonnais ; il en reproduit le langage, l’esprit, les habitudes, si bien que, hors de Lyon ou de son voisinage immédiat, il perdrait la plus grande partie de sa saveur et de son originalité. On s’est souvent demandé quelle est l’origine de Guignol, l’âge qu’il a, d’où lui vient son nom, quel est l’inventeur de ce type curieux, gouailleur par nature, bon enfant, satirique, à la fois sceptique et naïf, parfois un peu pratique, mais toujours amusant et gai, fertile en saillies, et ayant souvent dans sa petite tète de bois plus d’esprit naturel que n’en montrent certains comédiens en chair et en os. Il parait certain que l’existence de Guignol à Lyon ne remonte pas au