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GUIBOIT.T — GUICHARD

augmentée par H. Planchon, a paru en 48G9. On doit aussi à Guibourl un Manuel légal des pharmaciens et des élèves en pharmacie. La liste des travaux de Guibourt se trouve au commencement de la sixième édition de son Histoire des drogues simples (p. xvi). C. M. GUIBRAY. Hameau et faubourg de Falaise (Calvados), célèbre par une foire importante, fondée au xi e siècle, qui s’y tient chaque année du 10 au 25 août et où se fait un important commerce de bestiaux, et surtout de chevaux. Fabrique de bonneterie. Eglise en partie romane et en partie du xiu° siècle. Ruines d’anciennes fortifications. GUICCIARD1NI (Francesco), célèbre historien italien, né à Florence le 6 mars 1482, mort à Florence le 23 mai 1540. D’une ancienne famille du pays, il fit ses études de droit à Padoue. A l’âge de vingt-trois ans, il fut nommé professeur de droit à Florence, mais se consacra bientôt tout entier au métier d’avocat : son éloquence, qui donne un tour antique aux discours de son histoire, lui valut dès l’abord de nombreux succès. Peu de temps après, il fut envoyé en ambassade à la cour de Ferdinand le Catholique ; sa mission dura deux ans, et il la remplit à la satisfaction de sa patrie. Le pape Léon X, qu’il avait reçu en 1515 à Cortone, lui donna alors le titre d’avocat consistorial, l’appela à Rome et le chargea du gouvernement de Modène et de Reggio (1518), puis il le nomma commissaire général de ses troupes en Lombardie. Les papes Adrien VI, puis Clément VII, maintinrent la même faveur, et ce dernier lui confia l’administration de la Rômagne : ce pays était alors le pays le plus indisciplinable d’Italie et même d’Europe ; cependant Guicciardini accepta cette difficile mission. D’un caractère inflexible, il parvint à pacifier la Romagne, désolée par les guelfes et les gibelins et les déprédations des bandes de brigands ; il envoya au supplice les chefs de parti comme les chefs de bande, puis s’occupa de l’administration de la province, où il fit construire des routes et des édifices.

Nommé lieutenant général des troupes du saint-siège, il fit ses preuves de capitaine en défendant Parme, assiégée parles Français ; puis Clément VII l’envoya en mission, car il venait de se réconcilier avec la France. Revenu à Florence, il se vit confier par ses compatriotes le commandement des célèbres bandes noires qui avaient obéi à Jean de Médicis : Guicciardini se montra digne de ce héros. Rappelé encore par le pape Clément VII pour pacifier Bologne, il s’acquitta admirablement de cette nouvelle mission, et la mort même du pape, qui fut remplacé par Paul III, ne troubla pas la paix. Il revint enfin dans sa patrie et commença, en 1534, à rédiger sa grande histoire d’Italie, qui l’a rendu célèbre. S’occupant cependant toujours des affaires de Florence, il modéra la jeunesse emportée d’Alexandre de Médicis, à qui il sut conserver la protection de Charles-Quint qui tenait Guicciardini en haute estime. Après l’assassinat d’Alexandre par son cousin Lorenzo, le 6 janv. 1536, Guicciardini intervint auprès de ses concitoyens qui voulaient donner à l’Etat la forme de république si fatale à Florence, et fit élire Cosme de Médicis duc de Florence. Ce grand acte fut le dernier de la vie publique du célèbre historien. Il mourut quatre années plus tard, et l’on répandit, comme à la mort de tous les personnages illustres à celte époque, quelques bruits d’empoisonnement. — Guicciardini, marié a Marie d’Alamanno Salviati (1506), n’eut pas de fils ; de ses sept filles, trois épousèrent les principaux représentants de la noblesse florentine ; les autres moururent jeunes. On ne possède pas grands renseignements sur la vie privée de Guicciardini, qui était extrêmement réservé ; d’un caractère inflexible, il portait dans ses traits comme dans ses actions les signes de son austérité.

Son principal titre de gloire est son Istoria d’Italia, qui comprend les événements qui se sont passés de 1492 à 1530. Elle parut à Florence en 1560, obtint en cinquante ans dix éditions différentes, fut traduite en français, en latin, en espagnol, en anglais, en allemand, etc. La meilleure édition que l’on en possède est celle de Rosini, parue à Pise en 819 (10 vol.). Botta en a publié une dans sa Storia d’Italia (1832, 6 vol., et Milan, 1875, 4 vol.). L’histoire de Guicciardini a été continuée par J.-B. Adriani sous le titre de Istoria de" suoi lempi (Florence, 1853) ; cette suite comprend les événements de 1536 à 1574. Une traduction française parut, en I73X, a Paris. VIstoria d’Italia se signale par son impartialité ; la fin de l’ouvrage n’est pas aussi soignée que les cinq premiers livres, car l’auteur fut surpris par la mort au milieu de son œuvre. Parmi les reproches qu’on lui fait, il faut signaler la longueur extrême de ses récits, par exemple la guerre de Pise qui occupe une place disproportionnée dans l’ouvrage ; on critique encore l’étendue invraisemblable des harangues qu’il met dans la bouche de ses personnages. Cependant l’accord est unanime pour le placer à un rang très haut parmi les historiens, aussi bien anciens que modernes.

— On a publié, en 1854-68, à Florence, 10 vol. X Opère ittediti île Guicciardini. Ph. Berthei.ot. Bibl. : Pozzetti, Opuscoli lelterati di Bologna, 1820, 3 vol. — Benoist, Elude sur Guichardin, écrivain et homme d’Etal ; Marseille, 1862. — L.-V. Kanke, Zur Kritik neuerer Geschichlschreiber ; Leipzig, 1875. — Gioda, Guicciardini e le sue opère inédite ; Milan, 1880. GUICHAINVILLE. Com. du dép. de l’Eure, arr.etcant. d’Evreux ; 385 bab.

GUICHARD (Claude), érudit savoyard, né à Saint-Rambert (Bugey) en 1545, mort à Turin le 15 mai 1607. Secrétaire d’Etat, grand référendaire et historiographe de Savoie, son principal ouvrage est : Funérailles et diverses manières d’ensevelir des Romains, Grecs et autres nations tant anciennes (pie modernes (Lyon, 1581, in-1). GUICHARD (Charles-Théophile) (V. Guischardt). GUICHARD (Octavie) (V. Belot [M me ]).

GUICHARD (Jean-François), littérateur français, né à Chartrette, près de Melun, le 5 mai 1731, mort à Chartrette le 23 févr. 1811. Il fut employé dans diverses administrations et occupa ses loisirs à composer des poésies et des pièces de théâtre. Il se prétendait élève de Piron et, en effet, certains de ses contes sont assez licencieux. Citons : les Apprêts de noces (1758, in-12), pièce représentée sur le théâtre de La Rochelle ; l’Amour statue (1759, in-8), pièce en un acte en prose, mêlée d’ariettes ; le Bûcheron ou les Trois Souhaits (1763, in-8), comédie en un acte ; Epiyrammes (1809, in-8), dirigées contre le critique Geoffrov ; Fables, contes et autres poésies (’i, 2 vol. in-12) ; Voyage de Chantilly (1760, in-12). GUICHARD (Victor), homme politique français, né à Paris le 18 août 1803, mort à Paris le 11 nov. 1884. Fils de Guillaume-Louis-Marie, qui fut député au conseil des Cinq-Cents et au Corps législatif (an VIII à 1807). Grand propriétaire agricole dans le dép. de l’Yonne, il y fut le chef de l’opposition contre la monarchie de Juillet. Maire de Sens en 1848, il fut élu le 13 avr. député de l’Yonne à FAssemblée constituante. Membre de la gauche, il fit acte de vigueur en se mettant à la tête de la garde mobile pour expulser les envahisseurs de la Chambre le 15 mai. il ne fut pas réélu à la Législative et figura parmi les proscrits du 2 décembre. Au 8 févr. 1871, il fut élu député de l’Yonne à l’Assemblée nationale. Membre de la gauche et partisan de M. Thiers, il rapporta le budget des cultes en 1873. Elu député de Sens le 20 févr. 1876, il devint vice-président de la commission du budget, fit partie des 363 et fut réélu avec eux le 14 oct. 1877. En 1877, il déposa un rapport sur le budget des cultes qui fit beaucoup de bruit et donna lieu à une discussion animée, car il y réclamait l’application intégrale du Concordat et dénonçait les agissements des congrégations. Et en 1880 il prit la tête du mouvement contre « les concessions de M. de Freycinet au parti ultramontain dans l’application des lois existantes aux congrégations non autorisées ». Il fut encore réélu le 21 août 1881. Il a publié quelques ouvi Manuel du juré (Paris, 1828, in-8). en collaboration avec J. Dubochet) ; Manuel de politique (1842, in-12 ; nouv.