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(lUIAKD — GUIBEUT

M. Bené Vallerv-Badot a publié ses Poésies (Paris, A889, in— l(i) avec ; une notice.

GUIART (Guillaume), poète chroniqueur français, sous Philippe le Bel. Il prit paît à la guerre de Flandre ; ses blessures l’obligèrent à quitter le métier des armes. C’est alors qu’il songea à écrire pour répondre aux attaques dont les Français avaient été l’objet dans les écrits flamands. Il travailla d’abord d’après des récits oraux et ses propres souvenirs, puis sur le conseil d’un ami il alla consulter les archives de l’abbaye de Saint-Denis, et en 1306 recommença son œuvre sur un nouveau plan. En 1313 il habitait à Paris la paroisse de Saint-Médard où il était « ménestrel de bouche». Son œuvre est intitulée Branceh de royaulx lignages. C’est une chronique comprenant "21 ,510 vers, composée à la gloire de Philippe le Bel et où est racontée l’histoire des rois de France depuis Louis VII ; ce n’est que postérieurement à 1296 que cette chronique fournit des renseignements originaux sur les événements dont l’auteur avait été témoin ou qu’il tenait de la bouche de ses contemporains. Ce poème a été publié en entier pour la première fois par Buchon (Paris, 1828, 2 vol. in-8). Du Cange avait déjà donné à la suite de son édition de Joinville (pp. 131-161) la partie relative à saint Louis. Une nouvelle édition complète a été donné en 1863 par M. Delisle dans le Recueil des Historiens de France (t. XXII, pp. 171-300.) M. P.

Bir.L. : Legrand d’Aussy, la Branche aux royaux lignages, dans Notices et extraits des manuscrits, t. V, p. 238. — N. de Waili.y, Notice sur Guillaume Guiart, dans Bibliothèque de l’Ecole des Charles, 1846, 2»sér., t. III, p. 1. — Delisle, Rec. des Ilistor. de France, t. XXII, p. 171. GUIBAUD (Eustache), oratorien, né à Hyères en 1711, mort en 1794. Œuvres principales : Explication du Nouveau Testament, principalement à l’usage ’des collèges (Paris, 1783, 8 t. en 3 vol. in-8) ; Morale en action (Paris, 1797, in-12).

GU IBÉ(Hubert), né àVitré,mortà Rome le9sept. 1513. Il était neveu de Landais, célèbre trésorier de l>retagne. 11 devint évéque de Tréguier en 1183, de Bennes en 1502. Envoyé en mission auprès de Jules II, il devint cardinal en 1506, évéque de Nantes en 1507 et légat d’Avignon en 1511. Il soutint le pape dans sa lutte contre Louis XII, qui confisqua ses bénéfices, et il prit part au concile de Latran en 1512.

Bibl. : Gallia Christiana, t. XIV. — D. Morice, Hist. de Bretagne.

GU1BERMESNIL. Com. du dép. de la Somme, arr. d’Amiens, cant.de Hornov ; 161 hait.

GUIBERT, antipape de 1080 à 1100. Hâtait né à Parme, de la noble famille Corregia, qui prétendait descendre des comtes d’Augsbourg et qui était dévouée à la cause des empereurs ; il possédait déjà une grande réputation de science et d’éloquence lorsque Henri IV le prit pour chancelier. Il fut nommé archevêque de Bavenne sous Alexandre II cl consacré par lui. Les conciles de Mayence et de Brixen ayant renouvelé la déposition de Grégoire VII, les évèques du parti de Henri IV élurent Guibert pour le remplacer (juin 1080). Il prit le nom de Clément III. Grégoire pressa Robert Guiscard de l’expulser de Bavenne et d’y installer le successeur qu’il avait désigné ; mais Guibert défendit et garda son siège. En 1084, il fut amené à Rome par Henri IV, qu’il couronna empereur, après s’être fait couronner pape. Il maintint son titre jusqu’à sa mort, c.-à-d. pendant plus de vingt années avec des alternatives de succès et de revers qui sont relatées dans les notices sur les quatre papes dont il fut le rival : Grégoire VII, Victor III, Urrain II, Pascal H. E.-ll. V. GUIBERT, écrivain ecclésiastique belge, né vers 1120, mort en 1208. Il fut abbé de Florennes et de Gernbloux. Il composa deux poèmes sur saint Martin, une Viedésainte Hildegarde et écrivit de nombreuses épitres, dont la plupart figurent dans l’Arnplissima collectiode D. Marlène. Leur importance historique est faible.

Bibl. : A. Wauters, Notice sur Guibert de (iemhloux, dans la Biographie nationale^ Belgique, t. VIII. grande encyclopédie. — XIX.

GUIBERT (Etienne), avocat de Limoges, mort vers Hi’A'i, connu parun instructif commentaire sur la coutume de Limoges, In />atrios Lcrnovicum mores commentant (ms. lat. 1288 des nouv. acq. de la Bibl. nat.), composé en 1028 et dédié au maréchal de Schomberg, gouverneur du Limousin.

Bibl. : L. Guibert, les Commentaires d’Etienne Guibert sur (a coutume de Limoges, dans le Bull, de la Soc. arch. du Limousin, t. XXXI, p. 329.

GUIBERT (Charles-Benoit, comte de), général français, né à Montauban en 1715, mort à Paris le 8 déc. 1786. Entré en 1731 dans la compagnie des cadets gentilshommes de Metz, lieutenant au régiment d’Auvergne en 1732, il ne quitta ce corps qu’en 1753, après y avoir obtenu les grades d’aide-major en 1738, de capitaine en 1739, de major en 1714, de lieutenant-colonel en 1746. Brigadier le 20 févr. 17(51, maréchal de camp le 16 avr. 1767, lieutenant général le 1 er janv. 1781, il se distingua aux batailles de Dettingen (27 juin 1743) et de Baucoux (14 oct. 1746), au sièged’IIulst (1747). Fait prisonnier à Bosbach (5 nov. 1757), un séjour de dix-huit mois en Prusse l’initia aux réformes militaires de Frédéric IL Aide-major de nos armées d’Allemagne de 1758 à 1760, puis major général dans celle du maréchal de Broglieen 1761, ii fut désigné par le duc de Choiseul pour travailler aux nouvelles ordonnances sur le service des places et de campagne (1 er mars 1768). Il avait été, en 1782, nommé gouverneur des Invalides et grand-croix de l’ordre de Saint-Louis en 1784. Sa femme, Suzanne Bivail, personne de grand mérite, lui survécut. Eugène Asse.

Bibl. : E. Fores tié, Biogr. de. Tam-el-Garonne ; Montauban, 1855. — Lettres de M"« de Lespinasse, éd. E. Asse, 1870, in-12, pp. 10, 80, 108, 155. — Chronol. des maréchaux, lieutenants généraux, publiée par le ministère de la guerre.

— Almanachs roi/aux. — Luynes, Mém., XVI, 246. — Toui.ongeon, Eloge vérid. de Guibert ; Paris, 1790, in-8. — Pajol, Guerres sous Louis XV ; Paris, in-8, II, 231. GUIBERT (Jacques-Anloine-Hippolyte, comte de), général, littérateur et tacticien français, né à Montauban le 1 1 nov. 17 43, mort le 6 mai 1790. Guibert avait treize ans lorsqu’il accompagna en Allemagne son père, major général de l’armée que commandait le maréchal de Broglie. Pendant les campagnes de 1756, Guibert se fit remarquer par la sagesse de ses observations. Il prit part à la conquête de "la Corse ; il se distingua au combat de Porto Nuovo et obtint la croix de Saint-Louis avec une commission de colonel. Guibert publia en 1773 son Essai général de tactique. En 1775, il fut un des collaborateurs les plus actifs du comte de Saint-Germain, devenu ministre de la guerre. En 1788, Guibert fut nommé maréchal de camp, puis inspecteur divisionnaire pour l’infanterie dans la province d’Artois. En 1787, il avait été nommé rapporteur du conseil d’administration du département de la guerre. Ce poste lui valut nombre de mécomptes, parce que l’opinion publique attribua au rapporteur les imperfections des propositions du conseil : aussi lorsqu’il se présenta aux élections des Etats généraux en 1789, l’assemblée du bailliage de Bourges refusa de l’entendre. II en mourut de chagrin l’année suivante. Outre l’Essai général de tactique (2 vol.), publié en 1772, réédité en 1774 et en 1804, Guibert a publié plusieurs ouvrages militaires importants. Dans la Défense du système de guerre moderne, également en deux volumes, il défend l’ordre mince contre l’ordre profond : il y analyse les plus belles opérations militaires de Turenne, de Luxembourg et de Frédéric II ; enfin il y étudie les moyens propres à augmenter l’état militaire de la France. Dans les Observations sur la constitution politique et militaire des armées de Sa Majesté Prussienne avec, quelques anecdotes de la vie privée de ce monarque, suivies de l’état militaire de la Prusse en 1774 (Amsterdam [Paris], 1778, in-12), Guibert poursuivit les idées émises dans les deux ouvrages précédents. Il convient de parler aussi de VElogc de’Catinat, œuvre historique remarquable écrite en 1773, en vue d’un concours de l’Académie française, 35