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GUATEMALA — GUAYAOI II

droits et gardant néanmoins le cachet espagnol avec leurs madones à chaque coin et leurs églises nombreuses. Les niaisons n’ont pas plus d’un étage, la nouvelle ville étant elle aussi exposée aux tremblements de terre. Ses principaux édifices sont des églises bâties dans le goût italien, l’archevêché, d’anciens couvents occupant une place considérable, l’université contenant une bibliothèque, L’hôpital San Juan de Dios qui possédait autrefois 25,000 esclaves indiens, le musée et le cabinet d’histoire naturelle, l’école polytechnique, l’école normale, la banque nationale établie en 1874, le théâtre etdeux forts, San José et Matamoros. La population se compose surtout de métis qu’on appelle Latinos ; dans les faubourg habitent les Indiens purs sous des toits de paille. La société guatémaltèque se compose de trois classes : el pueblo (le peuple), los décentes (les gens comme il faut) et les nobles qui forment en politique le parti des serviles. Les métis sont au pouvoir depuis 187d ; ils forment la classe moyenne et libérale ; on les nomme en politique los lucios, du nom d’un chef révolutionnaire. Les moyennes mensuelles de la température varient entre 15 et 20°. Le thermomètre oscille entre 5°, 3 et 30°, 4. Par suite du déboisement des environs, le climat a changé : on a vu récemment pour la première fois de la neige à Guatemala : les lièvres des environs d’izabal remontent jusqu’à la capitale

Guatemala a aujourd’hui pour port San José sur le Pacifique, avec lequel elle est reliée par un chemin de fer à voie étroite. Les marchandises à destination de l’Europe passent par San José et doublent le cap Horn. Les voyageurs passent par Saint-Thomas sur l’Atlantique. Il y a un assez grand nombre d’industries à Guatemala : on y fabrique des poteries, desouvragesen bois, desselles, des étoffes communes ; on y trouve des manufactures de cigares, des distilleries de pulque, des raffineries de sucre et d’indigo. Chofardet.

GUATEMALA la Anticua ou plus communément LA ANTIGUA. Ancienne capitale du Guatemala. Elle estsituée à 30 kil. O.-S.-O. de Guatemala, à 1,516 m. d’alt., suite rio Pensatiro, à l’extrémité de la splendide vallée du Gualacate, dans un cirque de montagnes, au pied des volcans d’Agua et de Fuego, par 14°32’ 58" lat. N. et 93° 3’ long O. Elle compte environ 15,000 hab. Ancien centre de production de la cochenille, elle cultive maintenant surtout le café. En 1773, un tremblement de terre la détruisit et y tua 9,000 personnes ; une partie de sa population s’enfuit et fonda la nouvelle capitale. Elle succédait à Ciudad Vieja, ù 5 kil. dans la même vallée, qu’avait détruite une éruption aqueuse. Chofardet. GUATIMOZIN (V. Cuauhtémoc).

GUATUSOS. Indiens du Costa Rica septentrional, dans le bassin du rio Frio, affluent S.-E. du Nicaragua. Ils forment une des quelques tribus d’Indios bravos qui ont réussi à échapper à la domination espagnole. La vallée de rio Frio, protégée partout par de hautes montagnes, leur a permis de se maintenir indépendants : on a vainement tenté d’explorer leur pays. Ils appartiennent à la famille des Nahualt, peuple de souche aztèque.

GUAVIARE. Rivière de l’Amérique du Sud, affluent de l’Orénoque (V. Colombie, t. XI, p. 1010). GUAY (Jacques), graveur en pierres fines, né à Marseille vers 1715, mort après 1793. D’abord élève de François Boucher, il entra en relations avec Pierre Crozat, le célèbre amateur, qui possédait un grand nombre de pierres gravées antiques. C’est la vue de cette collection qui décida sa carrière. Il partit en Italie, visita Florence en 1742, alla à Rome, où le roi lui accorda un logement dans le palais de l’Académie ; c’est dans cette ville qu’il grava de nombreuses pierres fines qui se trouvent reproduites dans le recueil d’estampes gravées par M me de Pompadotir. J. Guay ne composait pas toujours lui-même les sujets de ses pierres gravées ; ainsi il copia des modèles que lui avaient fournis Boucher, Vien et Bouchardon. Il fut le premier graveur en pierres fines admis à l’Académie de peinture et sculpture (1748). Il avait été nommé graveur du roi en 1745 et avait obtenu un logement, dans les galeries du Louvre. Son morceau de réception à l’Académie est une intaille en cornaline représentant Louis XV, sous les traits d’Apollon, couronnant le génie de la peinture et de la sculpture. Cette intaille fit partie de la collection du marquis de Marigny, le frère de la marquise de Pompadour. Nous citerons parmi les œuvres de J. Guay plusieurs pierres fines conservées au Cabinet des médailles, des camées au buste de Louis XV, un camée représentant l’Erection d’une statue équestre de Louis XV (1763), un camée au buste de la Marquise de Pompadour, une inlaille dont le sujet fait allusion à la Victoire de Lawfeldt, une topaze à trois faces qui servit de cachet à M me de Pompadour et plusieurs sujets à sujets allégoriques, la Victoire de Lutzelberg (1758), l’Amour et l’Ame, l’Amour cultivant un myrte, Offrande au dieu Terme, etc. Il convient de citer plusieurs œuvres de Guay qui se trouvent dans des collections particulières, notamment trois intailles en cornaline montées en bagues aux effigies de Louis X V, de Madame de Pompadour et aux deux effigies accolées. La première de celles-ci fut portée par la célèbre marquise ; une intaille également en cornaline, montée en bague au buste de Marie-Antoinette (collection Leturcq) ; sardonyx monté sur une tabatière en or, offrant le portrait de Marie-Antoinette (collection O.-R. de Sivry). Ajoutons que plusieurs intailles ou camées, portant la signature de M me de Pompadour, furent exécutés sous la direction de J. Guay et souvent même en partie gravés par lui. F. M. Bibl. : J.-F. Leturcq, Notice sur Jacques Guau, graveur sur pierres fines du roi Louis XV ; Paris, 1873. GUAY (Gabriel), peintre français contemporain, né à Paris le 15 oct. 1848. Elève de Lequien et de Gérôme, cet artiste produisit de bonne heure des tableaux ingénieusement composés, sagement peints. Il lui a cependant manque jusqu’à présent une œuvre qui le mit hors de pair et affirmât sa personnalité. Les meilleurs de ses tableaux sont : Ulysse suspendu sur le gouffre de Charybde (S. 1873, début) ; le Lévite d’Ephraïm (S. 1878) ; Pot )me des bois (S. 1889)). Le dernier ouvrage exposé par M. Guay est un Portrait (S. 1892).

GUAYANAS. Indiens du Paraguay, sur la rive droite du Parana, entre 25° et 26° lat. S. On les rapproche des Guaranis.

GUAYAQUIL. Ville maritime del’Equateur, à 265 kil. S.-O. de Quito. La route qui la relie à cette ville mesure 380 kil. et est absolument impraticable durant la moitié de l’année. Elle est située à la tête et sur la rive droite de l’estuaire qui prend le nom de rivière de Guayaquil au point où le Uaule et le Babahovo se réunissent, à 160 kil. de la mer environ, par 2° 1 2’ 24 V/ lat. S. et 82° 11’ 34" long. 0. On évalue sa population à 45,000 hab. L’aspect de la ville est assez riant au premier abord ; des quais se déroulent le long du fleuve ; des colonnades lui font face ; mais quand on pénètre dans la ville on s’aperçoit qu’elle est sale, mal bâtie, remplie d’immondices et en grande partie composée de cabanes. La population comprend quelques métis de blancs et d’Indiens (Cholos) qui forment la classe supérieure, mais surtout des Indiens, des nègres et les produits de ces deux races, des Zambos. Elle se compose de deux villes, hCiudadVieja ou vieille ville en pentes, habitées par les classes pauvres, et la ville neuve ou Ciudad Nueva, qui se compose de quatre ou cinq grandes rues parallèles réunies entre elles par des voies plus étroites.

On trouve au marché des oranges, des bananes, l’ananas blanc de Guayaquil réputé pour sa grosseur et son parfum, des cochons, des poules, des singes et les produits tropicaux. Des balsas, radeaux légers, amènent les produits de l’intérieur.

Les grands vaisseaux peuvent accoster aux quais. Le commerce de Guayaquil est assez considérable : la moitié du produit des douanes de l’Equateur est fourni par cette