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GUA — GUADAGNI

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in-8. — Brantôme, Paris, 1864-82,11 vol. in-8. — Joubert, Un Mignon de Henri III, Bussy ; Angers, 1885, in-8. GUA de Malves (L’abbé Jean-Paul de), savant français, né à Carcassonne vers 1712, mort à Paris le 2 juin 1786. Il s’appliqua plus spécialement à l’étude des mathématiques et fut professeur de philosophie au Collège de France. Il était membre de l’Académie des sciences de Paris (depuis 1741) et de la Société royale de Londres. En 1754, il tenta l’exploitation des mines d’or du Languedoc. Il y perdit plus de la moitié de sa fortune. Ce qui lui restait fut englouti, partie dans d’autres spéculations malheureuses, partie dans un procès de famille, et il mourut dans l’indigence. Il aurait projeté le plan de V Encyclopédie avant Diderot, qui n’aurait fait que reproduire ses idées en les modifiant sur certains points et en les développant (V. Encyclopédie, t. XV, p. 1009). Outre plusieurs mémoires de mathématiques pures parus dans le recueil de l’Académie des sciences (1741 et 1783), il a publié : Usage de l’analyse de Descartes pour découvrir, sans le secours du calcul différentiel, les propriétés ou affections principales des lignes géométriques de tous les ordres (Paris, 1740, in-12). 11 est également l’auteur de quelques traductions d’ouvrages anglais. L. S.

Biul. : Condorcet, Eloge de l’abbé de Gua, dans l’Histoire de l’Académie des sciences de Paris, année 1786, p. 63.

GUACHARO (Ornith.). On appelle vulgairement Guacharo une espèce d’Engoulevent (V.ce mot) qui est désignée, dans les catalogues ornithologiques, sous le nom de Stcatornis caripensis et qui constitue le type et l’unique représentant de la tribu des Steatornithinœ de Ch.-L. Bonaparte. Cette espèce, originaire de la Colombie, mérite en effet d’occuper une place à part dans la famille des Caprimulgidés, en raison de ses caractères zoologiques et de ses mœurs. Le bec du Stcatornis caripensis est aplati, Steatornis caripensis

fendu jusqu’au delà des yeux et garni à la base de soies raides de même que chez les autres Engoulevents, mais la mandibule supérieure se termine, comme chez un Rapace, par un crochet précédé de deux dents émoussées. Les yeux sont gros, comme chez les Oiseaux de nuit, et se trouvent abrités par des paupières garnies de sortes de cils ; la gorge est un peu dénudée ; les tarses n’offrent à leur surface que quelques plumes clairsemées ; les doigts, complètement indépendants les uns des autres, sont ornés d’ongles de forme ordinaire et dépourvus de denticulatiens ; les ailes sont un peu moins développées, mais la queue est aussi longue que chez l’Engoulevent d’Europe ; enfin le plumage, au lieu de présenter, comme dans cette dernière espèce, un mélange confus de gris, de noir, de brun et de blanc, est coloré en roux vif sur les parties supérieures, un roux plus clair sur les parties inférieures du corps, ou l’on remarque quelques taches blanches et noires. A la suite de ces caractères extérieurs, on peut mentionner encore certaines particularités qui sont fournies par le tube digestif, telles que l’absence de jabot, la nature très musculeuse des parois du gésier, le développement de l’intestin, etc. Ces particularités sont en rapport avec le régime de l’oiseau qui se nourrit exclusivement de fruits ou bien d’insectes comme la plupart des Engoulevents. Pendant toute la journée les Guacharos se tiennent cachés dans des cavernes ou des fentes de rochers, et c’est seulement après le coucher du soleil qu’ils se mettent en quête de leur nourriture. Ils volent rapidement et sans effort, tandis que sur le sol ils se meuvent avec beaucoup de difficultés. Leurs œufs, d’un blanc pur, sont déposés sur la terre nue ou plutôt sur une épaisse couche de guano formée par l’accumulation des excréments de plusieurs générations. Cette couche, durcie à l’air, parsemée de plumes de graines et de noyaux, et creusée d’une dépression, a été souvent prise à tort pour le nid du Guacharo. Les petits sont d’une extrême voracité et font une énorme consommation de fruits que leurs parents ne cessent de leur apporter. Aussi deviennent-ils extrêmement gras et sont-ils l’objet d’une chasse très active de la part des Indiens qui tirent une huile excellente de la graisse de ces oiseaux. Des dépôts adipeux se trouvent d’ailleurs aussi autour des viscères des adultes et, pour le dire en passant, c’est à la présence de ces dépôts que le Guacharo doit son nom allemand de Fatvogel, son nom anglais de Fatbird et son nom générique de Steatornis. E. Oustalet.

Bibl. : Al. de IIumbolt et A. Bonpland, Voyage aux régions équinoxiales ; Relation historique ; Paris, 1811, t. I, p. 40’J. — AI. de Humboldt, Recueil d’observations de zoologie et d’analomie comparée ; Paris, 1811, t. II, p. 131), et Ann. du Muséum, 1834, t. XV. — Gray et Mitchell, Gênera ofBirds, 1844, t. I, p. 44, pi. 13, fig. 2. GUACHAROS (Cueva de). Célèbre grotte de l’Amérique du Sud, dans le Venezuela, située près de Caripe, bourg de l’Etat de Maturin, à 80 kil. E.-S.-E. de Cumana et 22 kil. N. d’Aragua. Elle s’ouvre sur le rio Caripe, tributaire du San Juan, qui se jette dans le golfe de Paria ou golfe Triste. Humboldt a fait une description fameuse de la grotte de Guacharos : elle s’enfonce d’abord de 470 m. environ en ligne droite, puis vient une grotte plus petite de 210 m. de profondeur. La grotte est habitée par des oiseaux de nuit, les guacharos (V. ce mot). GUACHETA. Ville de Colombie, Etat de Cundinamarca, dép. de Ubeta ; 5,500 hab. Grâce à sa position à 2,700 m. au-dessus du niveau de la mer, cette ville jouit d’une tem pérature très modérée (14°). Le territoire sur lequel est situé Guacheta fut un des premiers occupés par les conquérants espagnols de la première moitié du xvi e siècle. GUACO (Thérap.). D’après Guibourt, les plantes, nommées Guaco, ne seraient autres que des Aristoloches. De Humboldt a décrit une espèce qui est produite par une Composée du groupe des Eupatoriées (V. Mikania). Quoi qu’il en soit, le Guaco a été introduit dans la thérapeutique européenne comme antidiarrhéique, antirhumatismal, antirabique, etc. En réalité, c’est un aromatique amer qu’on prescrit en infusion (20 gr. pour 1,000 d’eau bouillante), en décoction, en teinture (2 à 3 gr.). C’est un médicament d’une efficacité douteuse. D r Cab. GUADAGNI. Grande famille florentine qui compte douze gonfaloniers et seize prieurs. Exilés, ils vinrent se fixer à Lyon et se consacrèrent au commerce. Parmi les membres les plus connus de cette famille, il faut citer : Bernardo, qui, en 1530, contribua à l’expulsion des Médicis, mais fut banni après leur retour, en 1537.

Tomaso I e ’, qui s’établit à Lyon, y acquit une grosse fortune et prêta de l’argent à François I er , qui, en récompense, le nomma son maître d’hôtel.

Guillaume I e ’, né en 1530, mort en 1598, qui servit dans les armées du roi contre les Espagnols et contre les protestants à l’intérieur. Protégé de Catherine de Médicis, il lui fournit des hommes d’armes pour la Saint-Barthélémy et fut envoyé par Henri III, en récompense de ses services, comme ambassadeur en Allemagne et à Venise. Devenu gouverneur du Lyonnais, du Forez et du Beaujolais, il fut