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accompagna Christian IV dans ses excursions, notamment dans le voyage en Norvège (1599), dont il a donné une intéressante relation en latin (dans Danske Magaiin, t. II et IV de la 4 e sér.). U fut bailli de Malmœ et grand bailli de Skanie (1603-28). B-s.

GRUBBE (Samuel), philosophe suédois distingué, né à Seglora le 19 févr. 1786, mort à Upsala le 6 nov. 18ÎÎ3. Après avoir sérieusement étudié les littératures classiques, les mathématiques, la physique et surtout la philosophie, il fut docent à Upsala (1806), puis professeur de logique (1813), d’éthique et de politique (1827) jusqu’au "29 déc. 1842, où il reçut le portefeuille du culte. 11 le garda jusqu’en 1844. Il était membre des académies d’histoire (1829), suédoise (1830), des sciences à Stockholm (1837). D’abord disciple de Schelling, il devint bientôt un penseur indépendant et l’un des plus originaux de la Suède. Son exposition orale était aussi limpide et agréable que son style, un peu trop abondant. Malheureusement, ses leçons qui traitent des sujets les plus variés (empirisme, ontologie, philosophie naturelle et intellectuelle, psychologie empirique, esthétique, histoire de la philosophie, morale philosophique, jurisprudence et sociologie philosophique, fondement et essence du droit pénal) ont été rarement publiées par lui. A. Nybkeus et C.-R. Geijer en ont donné un choix (Filosofiske Skrifter i urval ; Lund, 1870-8 i, 7 vol. in-8). B-s.

GRUBENMANN ou GRUBEMANN (Les frères), architectes et ingénieurs suisses du xvtii" siècle, morts en 1798. L’ainé Jean-Ulrich, né à Teufin (canton d’Appenzell), construisit, avec l’aide de son frère Jean, les beaux ponts de bois de Schaffhouse, de Reichenau et de Wittingen, ponts alors extraordinaires par la perfection de leur construction et la grande portée de leurs arches : l’arche unique du pont de Reichenau ne mesure pas moins de 240 pieds de longueur. Ces ponts furent brûlés en 1799 pendant la guerre dont la Suisse fut alors le théâtre. Ch. Lucas. GRUBER ou GRÛBER (Tobias), ingénieur autrichien, né à Vienne le 12 sept. 1744, mort à Prague le 31 mars 1806. Membre de la Société de Jésus, il se fit, après la dispersion de l’ordre (1773), ingénieur hydrographe et occupa de hautes fonctions dans l’administration bohémienne. Il était membre de la Société des sciences de Prague. Il a publié dans les Abhandlungen de cette compagnie île nombreux et très intéressants mémoires. Il a en outre donné à part : Briefe hydrographischen und physikalischen Inhalts nus Krain (Vienne, 1781, in-8) ; Denkschrift iiber Grosse und Kaurri (Prague, 1792, in-4) ; Kritische Uebersicht der Linearperspectiue (Prague, 1804, in-8 ; 2 a éd., 1831), etc. L. S.

GRUBER (Johann-Gottfried), bibliographe allemand, né le 29 nov. 1774, mort le 7 août 1831. Il fit ses études à Leipzig, Gœttingue et Iéna. Rédacteur avec Augusti de la Litteraturzeitung, il obtint, en 1811, une chaire à l’université de Wittenberg. Après l’unification des universités de Halle et de Wittenberg, il alla à Berlin et obtint une chaire de philosophie en 1813. Ses ouvrages, très nombreux et estimés de son temps, sont pour la plupart oubliés. Nous citerons seulement les principaux. Il entreprit avec Ersch la publication de l’Allgemeine Encyclopædie der Wissenschaften und Künste et la continua seul après la mort de son collaborateur. Voici la liste de quelques autres de ses livres : Charakteristik Herders (1805) ; Geschichte des menschlichen Geschlechts (1800) ; Wœrterbuch der altklassischen Mythologie (1810-15) ; Wielands Leben (1815) ; Klopstocks Leben ( 1832) ; enfin il publia : Wielands sæmtliche Werke (1818-28).

GRUBER (Gabriel) (V. Brzozowski).

GRUBISICH (Clément), philologue slave, né à Makarska (Dalmatie) en 1743, mort en 1773. Il étudia à Padoue le droit et la théologie. Il a laissé un traité fort curieux : In originem et historiam alphabeii Slavonici glagoliiici, vulgo hieronymiani disquisitio. Il y propose une interprétation fantastique des origines de l’alphabet glagolitique (V. ce mot). Cyprien Robert, dans son livre le Monde slave (1852, t. H, ch. m), a encore reproduit l’interprétation de Grubisich qui est aujourd’hui complètement abandonnée. L. L.

GRUCHET-le-Valasse. Com. du dép. de la Seine-Inférieure, arr. du Havre, cant. de Bolbec ; 1,842 hab. Stat. du chem. de fer de l’Ouest, ligne de Beuzeville à Lillebonne. Filatures de coton. Les bâtiments de l’ancienne abbaye cistercienne du Valasse, fondée en 1157, reconstruits sous Louis XIV, ont été transformés en usine. Il en subsiste d’importantes parties des xn° et xin e siècles, salies voûtées, colonnes, cheminée, tourelles, pierres tombales, etc. Eglise (ancienne abbatiale) dont le chœur est du xvi e siècle.

GRUCHET-Saint-Siméon. Com. du dép. de la Seine-Inférieure, arr. de Dieppe, cant. de Bacqueville ; 8i3 hab. GRUDE (François) (V. Croix du Maine [La]). G RU DU. Peuple de la Gaule Belgique, mentionné par César (De Bell. Gall., V, 39) parmi les clients des Nervii. Il est difficile de déterminer leurs cantonnements. On a proposé de lire Gradii et de les placer aux environs de Graux dans l’Entre-Sambre-et-Meuse.

BiiiL. : Wauters, Nouv. Etudes sur ta rjéograjihie anc. de la Belgique, pp. 31-43.)

GRU E. I. Ornithologie. — Les Grues, qui, pour Linné, ne constituaient qu’un seul genre (Gros), forment maintenant une famille (Gruidœ) comprenant les genres Gms, Balearica, Anthropoides et comptant une douzaine d’espèces disséminées dans toutes les parties du monde. Par la structure des principales pièces de leur charpente osseuse, par la nature et le mode de coloration de leur plumage, par leurs allures et parleurs mœurs, les Grues se distinguent facilement des Hérons, mais elles offrent certaines affinités ostéologiques avec les Agamis et les Caurales (V. ces mots), auprès desquels G. Cuvier les rangeait dans la première tribu de la famille des Cultrirostres, dans l’ordre des Echassiers. Elles atteignent souvent une très forte taille et présentent des formes élancées. Leur tète, petite et portée sur un cou grêle, est tantôt en partie dénudée, tantôt ornée en arrière d’une huppe et surmontée d’une toulle de plumes d’une nature particulière. Leur bec, moins long que celui des Hérons, est comprimé latéralement et légèrement arqué suivant l’arête supérieure, de chaque côté de laquelle sont creusés les sillons nasaux, en majeure partie couverts par un opercule. Leurs ailes, dont les pennes primaires se trouvent, au repos, plus ou moins cachées sous les pennes secondaires recourbées en faucilles, sont toujours amples et aiguès, tandis que la queue, formée de douze rectrices, est, au contraire, peu développée. Le corps, assez épais, est très haut monté, et les pattes, dénudées jusqu’au-dessus de l’articulation tibio-tarsienne, sont terminées par quatre doigts, dont les trois antérieurs sont robustes, tandis que le pouce, inséré au-dessus du niveau des autres doigts, est si court qu’il arrive à peine à toucher le sol. Enfin, le plumage, qui est tantôt de teinte uniforme, gris ou blanc, tantôt de couleurs tranchées,’ est toujours moins souple et plus résistant que celui des Hérons. Laissant de côté les Grues de Numidie ou Anthropoïdes et les Grues couronnées ou Baléariques (V. ces mots), nous ne nous occuperons ici que des Grues proprement dites, c.-à-d. de la Grue cendrée et de ses alliés. La Grue cendrée (Crus cinerea) habite principalement les régions septentrionales de l’ancien monde, mais visite, dans ses migrations actuelles, le N. de l’Afrique et le S. de l’Asie. C’est un grand et bel oiseau dont la longueur totale, à l’âge adulte, atteint près de 1 m. et demi et qui, dans sa livrée de noces, est d’un gris cendré avec la i ;orge lavée de brun foncé, le bout des ailes noir, la nuque et les joues d’un blanc pur et une plaque rouge sur le vertex, presque entièrement dénudé.

La Grue antigone (Griis antigone L.) a pour patrie l’Asie centrale et méridionale et ne se montre qu’accidentellement dans l’Europe orientale. Elle est de taille plus