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GROSSESSE — GROSVENOR

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mais l’exécution d’une telle condamnation est suspendue jusqu’à l’accouchement, si la femme condamnée se déclare enceinte. Son état peut et doit être vérifié alors même qu’elle aurait passé l’âge ordinaire où la conception peut se produire.

A l’état de grossesse peuvent se rattacher des questions parfois délicates, intéressant l’ordre public. Telle est, pour ne citer qu’un exemple, celle de savoir si la femme grosse est soumise, à cause même de cet état physiologique et pathologique, à des sensations qui obscurcissent sa raison, et peut subir des impulsions qui la privent en tout ou partie de sa responsabilité. Toutes les questions de ce genre rentrent dans le domaine de la médecine légale. E. Dramard. Bibl. : Droit civil. — Sourdat, Traite général de la. responsabilité, 1870, 2 vol. in-8. — Ancelot, Bertauli>, Dissertations, dans la Revue critiquent. XI, p. 1 et t. XII, p. 22. — Demolomue, dans le Recueil des Arrêts de Cacn, t. XIV, p. 586. — Moreau, dans Sirei/, 18fi5, 1, 33 ; dans Dalloz, 1862, 2, 12 !>.

GROSSES Fermes (V. Fermiers généraux).

GROSSE-Teste, évèque de Lincoln (V. Greathead [Kobert]).

GR0SSET0. Ville. — Ville d’Italie, ch.-l. d’une prov. de Toscane, située sur la rive droite de l’Ombrone ; 4,000 hah. environ. Enceinte bastionnée, cathédrale avec une façade de marbre multicolore, bibliothèque importante de 25,000 volumes. Elevage et commerce de bestiaux. Un puits artésien, d’une grande profondeur, creusé en 1833, remédie au manque d’eau potable. Au N.-E. de la ville sont les ruines de la cité étrusque de Rusellœ (V. ce mot). Province. — Province de Toscane, riveraine de la Méditerranée, comprise entre les prov. de Pise au N., de Sienne au N.-0., de Rome au S.-O. ; 4,586 kd. q. de superficie ; 414,295 hab., c.-à-d. 25 hab. au kil. q. ; la province est la moins peuplée d’Italie à cause de l’extrême insalubrité de la maremme qui en occupe une grande partie. L’O. de la province est montagneuse et s’élève jusqu’à 1 ,667 m. au mont^Amiata ; les bois de châtaigniers sont nombreux. Les deux principaux fleuves côtiers sont l’Ombrone et l’Albegna. Les îles Giglio et Giannutis, ainsi que le promontoire Argentario, appartiennent à la province. Le chemin de fer de Rome à Pise court le long de la cote à travers la maremme. Les principales villes sont Grosseto et Orbitello. GROSSETO-Prit.na. Coin, du dép. de la Corse, arr. d Ajaccio, cant. de Sainte-Marie-el-Sicche ; 624 hab. GROSSGLOCKNER (V. Glockner).

GROSSI (Tommaseo), poète italien, né à Rellann le 20 janv. 1791, mort à Milan le 10 déc. 1853. Destiné d’abord à l’état ecclésiastique, il y renonça de bonne heure pour se consacrer à la littérature. En 1848, il a célébré en beaux vers l’affranchissement de sa patrie. Ses œuvres les plus connues sont : Ildeyouda (1820), poème demi-romantique, demi-classique qui fut très admiré ; / Lombardi alla prima crociato ; Marco Visconti, roman historique dont il existe des traductions françaises, allemandes et anglaises ; Ulrico c Lida, nouvelle pleine de naturel et de charme. La poésie de Grossi s’attache surtout à la nature de son pays natal ; elle est élégante et douce et s’élève parfois jusqu’au pathétique.

GROSSISSEMENT ues instruments d’optique. Dans tout instrument d’optique, on appelle grossissement le rapporl des diamètres apparents de l’objet vu avec ou sans l’instrument, dans les mêmes conditions d’accommodation de l’œil. Ces conditions sont en général celles qui correspondent à la distance minima de la vision distincte parce que c’est dans ces conditions que l’œil perçoit, sous le plus grand angle, tous les détails de l’objet et de l’image. On trouvera, pour chaque instrument d’optique, la formule dounant les grossissements et les procédés expérimentaux qui servent à le déterminer empiriquement (V. Loupe, Lunette, Microscope, etc.). A. Joannis.

GROSSO. Rivière de la Corse (V. ce mot). GROSSŒUVRE. Com.du dép. de l’Eure, arr. d’Evreux, cant. de Saint-André ; 429 hab.

GROSSOUVRE. Coin, du dép. du Cher. arr. de Saint-Amand, cant. de Sancoins ; 501 hab.

GROSSULAIRE (Miner.). Variété calcique de grenat (V. ce mot).

GROSSULARIÉES (Grossulareas DC.) (Bot.). Groupe de végétaux Dicotylédones, longtemps considéré comme une famille distincte, mais que les auteurs les plus récents (II. Bâillon, Hist. des PL, 111, p. 366) rattachent à la famille des Saxifragacées, dans laquelle il forme une simple tribu (Ribesiées), caractérisée par les (leurs isostémones et le fruit infère, charnu-pulpeux (V. Groseillier). GROSSWARDEIN. Ville de Hongrie (V. Nagï Vavad). GR0STÊTE (Claude), sieur de La Molhe, pasteur protestant, né à Orléans en 1647, mort à Londres le 1 1 ocl. 1715. Docteur en droit en 1664, il fut reçu avocat au parlement de Paris l’année suivante, puis il se tourna vers la théologie et devint pasteur à Lizy-en-lirie (1675). La révocation do l’édit de Nantes (1685) le chassa de France et le priva de ses biens. De 1694 à sa mort, il fut l’un des pasteurs de l’église de la Savoie à Londres. Parmi ses ouvrages, dont les frères Haag (France protestante, t. V, p. 371) donnent la liste, on peut indiquer pour l’intérêt historique : Nouveaux Mémoires pour servir à l’histoire des trois Camisars, etc. (Londres, 1708, in-8). GROSVENOR. Ancienne famille anglaise du Cheshire, qui descend de Gilbert le Grand Veneur, neveu de Hugues le Loup, comte de Chester, compagnon de Guillaume le Conquérant. Parmi ses membres, nous citerons : Sir Robert Grosvenor, qui assista à la bataille de Poitiers, servit en Guyenne et en Normandie et prit part à l’expédition d’Espagne de 1367. Il fit avec le prince Noir le siège de Limoges (1370) et participa à l’expédition d’Ecosse de 1385. 11 devint sheriffdu Cheshire en 1389 et mourut le 12 sept. 1396.

Sir Thomas, né en 1656, mort en juin 1700, siégeaau Parlement pour Chester sous les règnes de Charles II, de Jacques II et de Guillaume III. Il épousa, en 1676, Marie Davies, dont la fortune considérable fit la splendeur de la maison de Grosvenor.

Sir Richard, petit-fils du précédent, né le 18 juin 1751, mort près de Londres le 5 août 1802, représenta Chester au Parlement en 1755. 11 rendit des services à Pitt qui le fit créer, en 1761, baron Grosvenor d’Eaton et, en 1784, vicomte Belgrave et comte Grosvenor. Il avait épousé en 1764 Henriette Vernon qui eut des complaisances pour le duc de Cumberland, frère de George III. Sur la plainte de Grosvenor, le prince fut condamné à 10,000 £ de dommages-intérêts. On a de lady Grosvenor un joli portrait par Gainsborough.

Thomas, neveu du précédent, né le 30 mai 1764, mort près de Richmond le 20 janv. 1831, entra dans l’année en 1779. Il servit en Flandres, en Hollande, participa à l’expédition du Ilelder en 1739, à celle de Copenhague en 1807, à celle de Walcheren en 1809. Général en 1819, il fut promu feld-maréchal en 1846. Il représenta Chester au Parlement de 1795 à 1825. En 1823, il fut élu par Stockbridge qu’il représenta jusqu’en 1830. C’était un libéral.

Robert, fils de Richard, né à Londres le 22 mars 1767, mort à Eaton le 17 févr. 1845, siégea au Parlement pour Fast-I.oe, sous le nom de lord Belgrave, de 1788 à 1790. Lord de l’amirauté en 1789, il fut élu par Chester en 1790 et représenta cette ville jusqu’en 1802. De 1793 à 1801, il fut commissaire du bureau du contrôle. Devenu comte Grosvenor à la mort de son père, il entra à la Chambre haute et fut créé marquis de Westminster au couronnement de Guillaume IV (1831). Il fut un des partisans les plus fidèles de Pitt, fit partie de la ligue contre les lois céréales et vota le bill de réforme parlementaire. Puissamment riche, Grosvenor a fait construire le quartier de Londres connu sous le nom de Belgravia. Il a écrit un volume de poésies en anglais et en latin : Charlotte, an elegy and olherpoems (Londres, 1795, in-4).