Page:Lamirault - La Grande encyclopédie, inventaire raisonné des sciences, des lettres et des arts, tome 13.djvu/725

Cette page n’a pas encore été corrigée

- "03 -

CYNOCÉPHALE

de fruits et de racines. Leur force les rend redoutables et leur morsure est des plus dangereuses. On en connaît actuellement neuf espèces que leurs caractères permettent de répartir en quatre groupes ou sous-genres. Le sousgenre Mormon (Lesson)ou Mandrilla (Desmarest), carac-Cynocéphate Mandrille (Cynocephalus mormon). térisé par sa queue très courte, rudimentaire, comprend deux espèces qui sont les plus grandes et les plus fortes du genre : le Mandrille Choras {Cynocephalus maimon), atteint la taille des plus grands Chiens, et par conséquent égale presque le Chimpanzé, mais avec des proportions très différentes. La face est allongée et les joues, de chaque côté du nez, sont marquées de quatre ou cinq sillons, colorés en bleu chez le mâle adulte : l’extrémité du nez est d’un rouge vif. Les callosités des fesses sont bleues. Le pelage est d’un brun olivâtre plus clair dessous, avec une petite barbe jaunâtre au menton. Les membres sont trapus, fortement musclés, très robustes. La femelle est plus petite et plus faible : son museau n’atteint pas le développement qu’il présente chez le mâle, et ne se revêt jamais de couleurs aussi vives ; par contre ses parties génitales, comme celles du mâle, se gonflent et deviennent d’un rouge vit au moment du rut. Les jeunes, des deux sexes, ressemblent aux femelles : ils ont le museau moins saillant avec les joues noires, faiblement teintées de bleu, et diffèrent assez du mâle adulte pour que Buffon en ait fait une espèce à part. Le Mandrille habite l’Afrique occidentale, notamment l’intérieur du Gabon. Ses mœurs à l’état de liberté sont peu connues. Les individus pris jeunes que l’on amène en Europe, supportent bien la captivité et se montrent assez dociles pendant les premières années. Mais dés qu’ils revêtent les caractères de l’adulte, ils deviennent brutaux et intraitables et se font remarquer dans les ménageries par leurs mœurs libidineuses. Leur gardien doit toujours se méfier d’eux, car leurs canines produisent des blessures profondes et souvent mortelles. — Le Mandrille leucophe ou Drill {Cyn. leucopkœus), a la taille, et à peu de choses Tête de Drill.

près, les proportions du précédent, nuis en diffère par sa face dépourvue de sillons et noire avec le bord de la mâchoire inférieure rouge chez le mâle adulte. Cette face noire et ses proportions robustes lui donnent une certaine ressemblance avec le Gorille, surtout de face, mais le museau est aussi allongé que dans l’espèce précédente. Il habite également l’Afrique occidentale.

Le sous-genre Chœropithecus (Reichenbach) comprend quatre espèces de grande taille à formes trapues et robustes comme les précédentes, mais à queue de la longueur du tronc. Chez toutes, la face est noire avec les paupières couleur de chair ; les poils du derrière de la tête sont plus ou moins allongés. — Le Chacma {Cyn. porcarius) a Cynocéphale chacma.

le pelage d’un brun noirâtre. Il habite l’Afrique australe sans qu’on soit bien fixé sur les limites exactes de sa patrie, notamment dans la colonie du Cap. On en trouve sur la montagne de la Table, mais il est possible que ces individus descendent de Chacmas amenés de l’intérieur et rendus à la liberté comme pour les magots du rocher de Gibraltar. Les mœurs ressemblent à celles des Mandrilles, et les adultes ne sont ni moins brutaux ni moins dangereux. Les colons de l’Afrique australe les redoutent beaucoup à cause des ravages qu’ils font dans les champs cultivés. Cependant quand il sont pris jeunes on les dresse assez facilement à rendre quelques services ou simplement à remplacer les chiens de garde en avertissant de l’approche des étrangers. — Le Papion anubis {Cyn. anubis) parait Tête de Papion (Cynocéphale sphinx).

remplacer l’espèce précédente, dans l’Afrique occidentale, notamment à la Côte d’Or (Accra). Le pelage est moins foncé et moins long, surtout a la tète, que celui du Chacma. Le Doguera {Cyn. doguera) ou Babouin de Ruppel, représente les précédents en Abyssinie. Sa face est plus claire, tirant sur la couleur chair. Heuglin en a rencontré des bandes nombreuses vivant sur les grands arbres qui couvrent les montagnes du Simèn, puis dans la province de Takadehet le long du lîahr-el-Abiad. Le Papion sphinx {Cyn. sphinx) ou Papion de Buffon se distingue par son pelage beaucoup plus clair, tirant sur le roux. Il habite le Sénégal. On voit souvent cette espèce dans les ménageries