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CYCLAMEN — CYCLE

Cyclamen europneum L.

culaires, rougeâtres en dessous, vertes et souvent maculées de blanc en dessus, et à des pédoncules grêles, plus ou moins allongés, terminés chacun par une fleur penchée. Le calice est quinquépartit , la corolle brièvement tuberculeuse, avec le limbe

divisé en cinq lobes lan-

céolés, dressés et con-

tournés en spirale avant

l’anthèse, puis réfléchis.

Le fruit est une capsule

qui s’ouvre à la matu-

rité en cinq valves pour

laisser échapper les

graines, qui sont albu-

minées. L’espèce type,

C.europceumL., qu’on

appelle vulgairement

Cyclame, Arthanita,

Pain de pourceau, croit

dans les bois mon-

tueux , en France et

dans plusieurs contrées de l’Europe. On la cultive très fréquemment dans les jardins et les serres pour ses jolies fleurs odorantes, roses, purpurines ou blanches. Il en est de même des C. persiaun Mill., C. CotvmMWL et C. repandum Sibth. qui ont fourni, par les semis, de très belles variétés. Ed. Lef.

IL Thérapeutique. — Le rhizome de cvclame, quoique mangé sans inconvénient par les cochons, d’où le nom de « pain de pourceau », n’est pas sans danger pour l’homme. Il renferme un principe irritant, la cyclamine. Frais , le rhizome agit comme un drastique puissant et même comme un poison acre et irritant, provoquant de la gastro-entérite, des selles sanguinolentes, parfois des convulsions et la mort. Onl’aefflployécommepurgatif, emménagogue, résolutif, etc. ; le suc de cvclame faisait la base de l’onguent [d’arthanita qui en frictions sur le ventre agit comme purgatif et vermifuge. Les propriétés dangereuses du rhizome de cyclame disparaissent par la dessiccation et on peut en retirer une fécule alimentaire abondante. L’action de la cyclamine a été étudiée par un grand nombre de physiologistes, mais tandis que les uns lui attribuent une action curarisante ou directe sur le système nerveux central, pour d’autres, l’action est purement celle d’un irritant local avec propagation de proche en proche dans les tissus et intoxication du sang. 11 n’a jamais été question d’une application thérapeutique de la cyclamine. Les pêcheurs calabrais se servent du suc du rhizome de cyclame pour prendre le poisson ; celui-ci engourdi vient surnager et sa capture est aisée. D r L.Hiv. CYCLAMINE. I.CmMiE.-Form.jK ; PW.

La eijclaminr ou arthanitine est un glucoside trouvé par Saladin dans le Cyclamen europœinn, isolé à l’état de pureté par de Luca ; d’après Mutschler, elle serait identique avec la primuline et probablement aussi avec la saponifie. On la prépare en épuisant par l’alcool à 70° bouillant les tubercules de la plante ; par concentration, elle se dépose sous forme d’une poudre blanche, qu’on purifie par plusieurs cristallisations dans l’alcool, en présence du noir lavé. A l’état de pureté, elle est formée d’aiguilles enchevêtrées, groupées concentriquement ; elle est hygrosoopique, soluble dans l’alcool et la glycérine, insoluble dans l’éther el le chloroforme ; sa solution aqueuse, qui est opalescente, mousse comme l’eau de savon et se coagule a 60-70°, ou encore sous l’influence du chlore et du brome. L’eau bouillante, les acides dilués, l’émulsine la dédoublent en glucose dextrogyre et en cyclamirétine d’après de Luca, une solution aqueuse se transforme lentement en glucose et en mannitc, ce dernier principe se retrouvant seul dans les fermentations prolongées. L ’acide sulfurique dissout la cyclamine ; la solution rouge est-elle additionnée d’eau, il se précipite de la cyclamirétine, corps identique, d’après Mutschler avec la sapogénine. Tandis que la cyclamine ne fond qu’à 236°, en brunissant, la cvclamiretine fond à 198°. Ed. Bourgoin. 11. Thérapeutique (V. Cyclamen).

Bibl. : Klinger, Joum. ch. met., t. VI, 417. — De LûCÀ, Compt. rend., t. XLIV, 723 ; t. XLVII, 295, 328. — Mi rscHLER, Soc. ch., t. XXIX, 77.

CYCLAMOR (l)las.). Grand anneau plat qu’on désigne parfois sous le nom d’orle rond ; il n’est jamais en nombre dans l’écu.

CYCLANTHÉES (Cyclaniheœ Poit.) (Bot.). Groupe de Végétaux Dicotylédones, considéré par les uns (V. Van Tieghem, Tn de Botanique^ p. 1358) comme une famille distincte ; parles autres (V.Endlicher, Gen.pZa«f.,p.243) comme une tribu de la famille des Pandanées, caractérisée par les feuilles flabellées, partîtes ou pinnées et par les fleurs ordinairemement pourvues d’un périanthe. Ce petit groupe renferme principalement les genres CarludovicaR. et Pav. et Cyelanthns Poit., dont l’espèce type, C.bipartitiis Poit., originaire de la Guyane, est cultivée dans les serres chaudes de l’Europe. Ed. Lef.

CYCLAS (V. Lucina et Cvrena).

CYCLE. I. Astronomie (V. Année).

II. Chronologie. — Un nomme cycle une période de temps après laquelle certains phénomènes astronomiques se reproduisent dans le même ordre. Le mois lunaire et l’année solaire forment ainsi des cycles ; mais en général on a réservé le nom de cycle à des périodes plus étendues. Dans la plupart des calendriers on a essayé de combiner le cours du soleil qui règle les saisons avec celui de la lune qui avait donné lieu à la divison de l’année en mois, et qui de plus déterminait, dans presque toutes les religions, la date de certaines fêtes. Pour cela on devait rechercher des rapports qui permissent de coordonner l’année solaire et l’année lunaire. C’est ce qui a donné naissance aux principaux cycles.

Chez les Grecs où les fêtes d’institution ancienne se célébraient à des dates en relation avec les phases de la lune, — tandis que, par suite de remaniements successifs, l’année avait été amenée à être en concordance avec le cours du soleil, — Méton observa que dix-neuf années solaires comprenant deux cent trente-cinq lunaisons, après dix-neuf années les mêmes phases de la lune revenaient aux mêmes dates. Il suffisait donc de fixer les dates des fêtes lunaires dans une période de dix-neuf ans une fois pour toutes. Le cycle de Méton fut adopté par les Grecs en l’an 433 av. notre ère. Il fut remplacé environ un siècle plus tard par le cycle de Callippe qui, pour plus de précision, do&na à son cycle une durée de soixante-seize années comprenant neuf cent quarante lunaisons. Le calendrier ecclésiastique chrétien eut besoin de recourir à des artifices analogues pour régler la célébration des principales de ses fêtes religieuses empruntées au calendrier lunaire des Juifs, et dont il fallait déterminer la date dans le calendrier solaire Julien. On imagina successivement des cycles plus ou moins imparfaits de huit, de seize, de quatre-vingt-quatre ans ; mais celui qui prévalut fut le cysîe de dix-neuf ans, emprunté aux Grecs par l’Eglise d’Alexandrie, et qui finit par être adopté au ix e siècle dans toute la chrétienté. Il était nommé, par les anciens computistes, eifculus decemnovennalis ou nombre d’or ; on n’est pas d’accord sur l’origine et l’explication de cette dernière dénomination qui n’a pas cessé d’être employée dans le comput ecclésiastique et figure encore sur nos calendriers. On en avait fixé le point de départ à l’année de la naissance de Jésus-Christ, par conséquent l’an premier de notre ère correspond à la deuxième année du cycle de dixneuf’ ans. Les Israélites ont également adopté, depuis l’an 338 de notre ère, ce cycle de dix-neuf ans qui est devenu la base de leur Calendrier ; il ne diffère du précèdent, que par le point de départ : le nombre d’or 1, ou première année du cycle de dix-neuf ans, correspond à l’an 17 du CVole des Juifs ; c’est, a ce dernier q l’on applique plus spécialement le ii ru da cycle lun iir<