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CORDOIJE — CÔRDOVA

sont tort chauds et où, par suite, les habitants souffrent un peu de la lièvre. La pureté ordinaire de l’atmosphère, la beauté du ciel, la puissance de la végétation en font un pays privilégié. La contrée montagneuse, c.-à-d. au N. de la province, est couverte par le massif de la sierra Morena, aux formes généralement ondulées, et par le plateau de Los Pedroches (464 m. d’alt.) ; un grand nombre de rivières y coulent dans des vallons pittoresques et vont se jeter après de nombreux détours dans le Guadiana ou le Guadalquivir. Dans la partie plane, au S., il y a quelques collines comme celles de Lucena, Cabra et Priego. Les rivières qui parcourent la province sont : le Guadalquivir, qui la traverse de l’E.-N.-E. à l’O.-S.-O. ; son affluent, le Genil ; le Guadalmez, grossi de la Luja, qui va se jeter dans le Guadiana. La province de Cordoue a des richesses minérales. Si le Guadalquivir ne charrie plus de l’or comme les anciens le disaient du Bétis, «lu moins il y a encore dans son bassin des mines de houille, de cuivre et surtout de plomb ; malheureusement, l’exploitation en est très peu active et ne pourra donner de résultats que lorsqu’on aura beaucoup amélioré les moyens de communication. Cela est encore nécessaire pour que le pays tire parti de ses ressources agricoles. La partie septentrionale est très riche en arbres, en chênes verts, en blé (surtout le district de Santa Helena), plantes médicinales et pâturages. Le miel, la cire et l’huile en sont les principaux produits ; la propriété est très divisée. La partie méridionale, où l’on voit çà et là des plantations d’orangers et des vignobles, n’est pas cultivée comme elle pourrait l’être ; beaucoup de terres demeurent en jachère ; d’autres sont abandonnées comme terres de parcours aux troupeaux, situation qui tient surtout à ce que cette région appartient presque tout entière à quelques grandes familles. L’industrie est presque nulle ; le commerce, qui se borne à l’exportation des olives, des fruits, des chevaux et des mulets, se fait par le chemin de fer sur Madrid et sur Mâlaga, ou par les bateaux du Guadalquivir. La région où est située Cordoue jouit d’un climat très sain (il y a toutefois quelques fièvres par suite des chaleurs extrêmes de l’été) ; est parsemée de belles plaines et de vallons pittoresques où se cachent des couvents, presque tous déserts, et des ermitages ; elle est aussi très productive (blé, orge, pois chiches, olives renommées, ainsi que figues, raisins, légumes, miel et cire) et renferme de magnifiques pâturages, où l’on élève des bœufs, des taureaux de courses, des chevaux célèbres pour la beauté des formes et la vigueur, des ânes, quelques moutons et chèvres. La province est divisée en dix-sept districts (Aguilar, Baena, Bujalance, Cabra, Castro del Rio, Côrdoba (deux districts), Fuente Ovrejuna, llinojosa del Duque, Lucena, Montilla, Montoro, Posadas, Pozo Blanco, Priego de C6rdoba, Rambla et Rute) et soixante-douze communes ; sa population est de 400,110 hab. E. Cat.

Bibl. : Luis Ramirez y Las Casas Deza, Indicador cordobës 6 sea resumen de las nolicias necesarias à los viajerosy curiosos, etc. ; Cordoue, 1837, in-8. —Du même, Descripciôn de la catedral de Corduba ; Cordoue, 1S53, in-12.

CORDOUE (Gonsalve de) (V. Côrdova y Aguilar). CORDOVA (République Argentine) (V. Côrdoba). CORDOVA (Fernando de), savant espagnol, né en 4422, mort à la fin du xv c siècle. Il servit avec distinction contre les Maures sous Jean II, séjourna quelque temps à Paris où l’étendue de ses connaissances le fit passer pour sorcier, puis à Rome où il fut en faveur auprès des papes Sixte IV et Alexandre VI. C’est dans cette ville qu’il publia en 1478 une introduction au traité d’Albert le Grand sur les animaux. Il passait pour un des hommes les plus savant» de son temps, connaissait les langues orientales et européennes, s’occupait de médecine, de musique, de mathématiques et d’astronomie. On lui doit, outre le travail déjà mentionné, un commentaire de VAlmagcste de Ptolémée, et à la Biblioteca National de Madrid il y a deux manuscrits de lui, l’un de recettes de chirurgie (plein de superstition ) et un autre, De Artificio omnia et investigandi d inveniendi naturœ scibilia. La vie de ce savant a été écrite par J. Remon, Vita de Fernando de Côrdova y bocqnegra (Madrid, 1717, in-4). E. Cat.

CORDOVA (Fernando-Fernandez de), général et homme d’Etat espagnol, né en 1794, mort en 1860. En qualité de lieutenant général, il réprima, le 7 oct. 1841, la révolte à Madrid. En 1849, il commanda le corps expéditionnaire espagnol en faveur de Pie IX et prit part au siège de Gaète. Capitaine général de la Nouvelle-Castille en 4850, de Cuba en 4851, il fut nommé directeur général de la cavalerie en 4853. Son attitude énergique contre l’insurrection madrilène du 47 juil. 4854 l’obligea de se réfugier en France, mais il retourna reprendre son poste en 4856.

CÔRDOVA, général colombien,né à Antioquia (Colombie) en 4797, mort à Santuario (Colombie) le 47 oct. 4829. Il était fils d’un riche négociant, attaché à la cause espagnole, ce qui ne put l’empêcher, après le soulèvement de Caracas (4810), de se jeter dans le parti de l’indépendance. A peine âgé de quinze ans, le jeune Côrdova courut s’engager à Bogota, dans la guérilla d’un des lieutenants de Bolivar, l’émigré français de Servier, à qui son père offrit vainement 10,000 piastres (54,000 fr.) pour le renvoyer à Antioquia. Il se fit remarquer bientôt par sa bravoure, son audace entreprenante et aussi sa cruauté. Après la mort de son chef (8 août 4813), il s’enrôla dans une autre bande et fit la guerre, durant plusieurs années, dans les llanos, où il devint la terreur des Espagnols. Bolivar, qu’il aida puissamment à remporter la victoire décisive de Boyaca (8 août 1819), le nomma colonel et le chargea de débusquer de certaines provinces les troupes qui tenaient encore pour la métropole. Côrdova s’empara d’Antioquia, y retrouva son père qu’il rançonna impitoyablement en lui extorquant sous menace d’expulsion les 10,000 piastres jadis promises à de Servier, et s’y rendit bientôt si odieux par ses exactions que le dictateur dut le rappeler. Peu après, il commandait dans la région de la Magdelena, prenait à l’abordage et coulait bas la flottille de Morales dans le port même de Tenerife et enlevait d’assaut cette place. Ce hardi coup de main lui valut le grade dégénérai de brigade. Envoyé ensuite au Pérou, il concourut, avec son intrépidité ordinaire, à la victoire d’Ayacucho, qui assura l’indépendance de ce pays (9 déc. 4824) et lut tout aussitôt nommé général de division. Il dut, il est vrai, l’évacuer par suite du soulèvement de Bustamente et fut mis en jugement à Popayan pour un assassinat dont il était accusé. Il fut acquitté (18*26). Il sauva Bolivar lors du complot de sept. 4828, mais bientôt il entra en conflit avec le dictateur, s’attachant au parti fédéraliste (V. Colombie [Histoire]). Au mois d’août 4829, il prit les armes, parvint à s’emparer de la ville de Medellin et réunit deux ou trois cents hommes, avec lesquels il osa tenir la campagne contre trois lieutenants de Bolivar. Ceux-ci ne tardèrent pas à le cerner et le défirent à Santuario. Côrdova, blessé dans le combat, tomba au pouvoir des vainqueurs et fut tué. CÔRDOVA (Luis-Fernandez de), général et diplomate espagnol, né à Cadix en 4799, mort à Lisbonne le 29 avr. 4840. Tout jeune, il joua déjà un rôle important dans l’histoire de son pays. Ce furent les troupes commandées par lui qui proclamèrent en 4820 la constitution de 4842 ; mais il fit presque immédiatement volte-face, et, de concert avec Ferdinand VII, il [provoqua le soulèvement des gardes (7 juil. 4822), qui avorta. Obligé de fuir, Côrdova vint à Paris, et alla bientôt rejoindre V armée de la Foi, organisée dans la Navarre par Quesada. Il leva alors lui-même un corps de troupes qu’il fit passer en Andalousie et qui aida l’expédition française à raffermir le trône de Ferdinand. Côrdova entra ensuite dans la diplomatie et devint secrétaire d’ambassade à Paris en 1825, chargé d’affaires à Copenhague en 1827, ministre plénipotentiaire à Berlin en 4829, ambassadeur a Lisbonne en 4832. Il soutint avec ardeur la cause de la reine Isabelle et combattit les carlistes d’abord comme divisionnidre (1834), puis comme