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CORDONNERIE
[aires annuels pavés aux ouvriers et ouvrières en chaussures atteignait presque ’200 millions. Enfin, voici le tableau du commerce de la France avec les colonies et l’étranger, pour la cordonnerie, pendant l’année 1889 : IMPORTATIONS
Quantité s de paires importées Pays de provenance S £$£. Parterre Allemagne 1,493 » 158,308
Relgique 150 » 41,224
Angleterre 460,860 127,437 »
Autriche » » 87,241
Suisse » » 83,893
Maroc 14,343 » »
Autres pays 26,285 61 3,832
Totaux 503,133 127,498 374,498 EXPORTATIONS
Belgique 100 » 142,168
Angleterre 36,307 218,364 »
Suisse » » 149,081
Possessions anglaises d’Afrique 91,777 » » Chine 53,965 » »
Australie 114, 8 1 3 » »
Etats-Unis (océan Atlantique) 32,495 13,174 » Nouvelle-Grenade 106,679 142,230 » Brésil 258,089 72,023 »
Uruguay 129,779 640 »
République Argentine 320,290 8,855 » Saint-Thomas 2,679 62,602 »
Possessions espagnoles d’Amérique 48,369 12,741 » Algérie 474,750 » »
Guadeloupe 94,883 135 »
Autres pays 390,628 60,118 42,769 Totaux 2,155,603 ’ 590,882 334,018 totai Valeur
T0TAL actuelle
159.801
41,374
588,297
87,241
83,893
14,345
30,178
1,005,129 8,041,320 fr.
152,268
254,671
149,081
91,777
53,965
114,813
45,669
248,909
330,112
130,419
329,143
65,281
61,110
474,750
95,018
493,515
3,080,503 71,467,658 fr-
Fabhication i>e la chaussure. — Nous n’insisterons pas sur la fabrication à la main, et nous ne décrirons que la fabrication mécanique, qui du reste s’unit parfois à la première pour confectionner des chaussures dites de fabrication mixte. La confection d’une chaussure exige d’abord une série d’opérations dites préparatoires, exécutées sur les deux pièces principales : la tige et la semelle. La tige, formée de cuir ou d’étoffe, ou de l’union de ces matières, se compose de parties découpées sur des patrons variés, cambrées sur (les formes convenables, cousues entre elles par des piqûres et garnies d’ornements, de boutonnières, etc. ; la semelle où l’on peut comprendre le talon, formée de pièces de cuir, fort ou faible, cambrée et fixée au bord de la tige. Ces premières opérations comprennent le découpage du cuir, le cambrage des tiges et des semelles et l’assemblage des diverses parties de la tige. Découpage. On découpe les semelles et les rondelles à talons dans du cuir fort ; les empeignes, les contreforts, les tiges dans des peaux plus souples. Le balancier, dont on se servait primitivement pour cette opération, offre un inconvénient ; il peut donner lieu à un léger déplacement excentrique, soit de l’outil .découpeur, soit de la matière tranchée. Il y a un instrument qui est bien préférable, c’est la presse à plateau descendant verticalement à un point déterminé, réglé une fois pour toutes, agissant sans choc par simple pression sur l’outil découpeur, qui sera moins vite détérioré. Cette machine peut donner trente coups à la minute.
Cambrage. Les semelles une fois découpées, il faut les cambrer, c.-à-d. leur donner la forme qu’elles offrent dans les chaussures. Pour cela, on les serre, à l’aide d’une presse à levier, entre un moule et un contre-moule présentant le galbe que l’on veut obtenir. Pour le cambrage des tiges, la machine Nardi est justement réputée ; elle peut cambrer trois rents tiges par jour à peu de trais. Piqûre des tiges. Cette opération s’exécute tout simplement au moyen d’une machine à coudre, appropriée à cet usage. Il est nécessaire, en effet, lorsqu’on veut coudre des matières dures et épaisses, de donner plus de puissance aux divers organes de la machine et d’en modifier l’installation. C’est ainsi qu’au lieu de présenter une table plane séparant l’aiguille et la navette, elle offre, au-dessus de cette table, un organe, cylindrique ou recourbé en bigorne, contenant la navette et permettant d’enchâsser dessus les tiges et les chaussures.
Les diverses parties de la chaussure préparées isolément, on les assemble par l’opération dite montage. Il s’agit de tendre l’empeigne et de la fixer sur la semelle. On a le choix, pour ce travail, entre diverses machines. L’une est dite magnétique ; elle tait tout, sauf la tension de la tige, exécutée par l’ouvrier. Au contraire, la machine Lemercier tend la tige, et c’est l’ouvrier qui pose les pointes, ou semences, à l’aide d’un outil à ressort. Une machine imaginée par M. Huré réalise à la fois les deux opérations, tension et fixage.
Pose de s talons. Sauf les talons Louis XV, sur le devant desquels on rabat une certaine portion des semelles, tranchées en deux lames, les talons sont formés en général d’une série de rondelles de gros cuir superposées, collées et clouées entre elles, qu’il faut fixer à la chaussure. On emploie pour cela deux modes : ou on les fixe à l’aide de clous entrant par l’extérieur de la chaussure, ou on fait pénétrer les clous par la surface extérieure du talon, qu’ils traversent en entier, pour aller se river à l’intérieur de la chaussure. Ces travaux s’exécutent à l’aide de machines assez simples, analogues à des marteaux-pilons. Pour le second système, M. Mac Kay a imaginé une machine très ingénieuse, d’un prix assez élevé, il est vrai, mais qui permet certaines simplifications dans le découpage de préparation, et qui peut rendre de grands services. Finissage. La chaussure ainsi établie doit, avant d’être livrée au consommateur, subir un travail de finissage qui consiste d’abord à coller la contre-semelle intérieure, recouvrant la couture ou la rivure, puis à ébarber le talon et les