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CORDOBA — CORDON

gouverneur de cette région , il lui donna le nom de Nueua indalucia ou Nouvelle-Andalousie. Plus tard, en 1707, Philippe V, roi d’Espagne, désignait la ville de Côrdoba comme siège du gouvernement de Tucuman. Ce gouvernement se composait des territoires devenus aujourd’hui les provinces de Côrdoba, Tucuman, Salta, Jujuy, La Rioja, Catamarca, Santiago del Estero et d’une partie du Chaco.

Administration et Finances. — Ainsi que les autres provinces de la tédéralion argentine, celle de Côrdoba jouit d’une autonomie politique complète. Le pouvoir est exercé par un gouverneur et un sous -gouverneur élus pour trois ans. Les lois sont promulguées par un Sénat composé de 25 membres et une Chambre de députés élus au suffrage à raison de 1 député par 8,000 hab. ou pour une traction non intérieure à 4,000 hab. Chaque département a à sa tète un fonctionnaire désigné sous le nom de « chef politique », et dépendant directement du gouverneur de la province. Ces jonctions sont toutes gratuites. La province est divisée en 25 départements. Les dépenses budgétaires pour 1888 étaient évaluées à 2,044,165 piastres, et les recettes à 2,218,872 piastres. Dans la même année, l’Assemblée législative provinciale autorisait un emprunt de 50 millions de trancs qui fut effectué sur le marché de Paris, et destiné à garantir les émissions de la banque nationale et les actions de la banque provinciale. Une grande partie du produit de cet emprunt fut aussi aHectée à des travaux publics. On compte, dans la province, comme principaux facteurs de crédit : la banque provinciale au capital de 25 millions de piastres, dont les succursales dans les départements sont nombreuses ; la banque hypothécaire de la province dont le capital actuel dépasse 1 million de piastres. La banque nationale, celle de Londres et du rio de la Plata, et enfin la banque hypothécaire nationale, ont des succursales dans la province. Au 1 er janv. 1889, la dette extérieure s’élevait à 19,049,760 piastres, et la dette intérieure à 527,503 piastres. Population. — En 4887, le recensement donna un chiffre de 350,447 hab. à la province, tandis qu’en 1880 il atteignait seulement 275,800 hab. En 1887, la population étrangère était représentée par 10,000 individus environ disséminés dans les villes, mais surtout dans les colonies. Côrdoba possède une université fondée en 1613 par le père Fernando de Trejo Sanabrea. On compte trois facultés : celle de droit et de sciences sociales ; celle de sciences physico-mathématiques et celle de sciences médicales. Il y a une école normale de professeurs, et une autre d’application. En 1887, 11 écoles graduées supérieures ont été fondées. Dans la même année, on comptait 10,200 élèves des deux sexes, recevant l’instruction dans 160 écoles, sous la direction de 140 instituteurs et 147 institutrices.

Géographie économique. — La propriété foncière de la province peut être évaluée à 200 millions de piastres environ. L’élevage est représenté par 2,864,000 tètes de bétail, dont 1,240,000 pour l’espèce bovine, etl,500,000 environ pour l’espèce ovine. L’agriculture, négligée dans les premiers temps, commence à prendre un très grand développement. En 1888, on calculait que l’étendue cultivée atteignait 400,000 hect. Depuis, ce chiffre n’a tait qu’augmenter. En 1887, la production du blé a donné 250,000 quint., le mais, 230,000 et la luzerne 2,850,000. La production des arbres fruitiers de toutes sortes est également très importante. La culture de la vigne se développe aussi avec rapidité. Georges Guilaine. Bibi.. : Santiago J. Albarracin, Bosquejo historico, politico y économico de laprovincia deCôrdoba (Rev. sudaméricaine), 1889.

CÔRDOBA (Pedro de), peintre espagnol qui travaillait à Cordoue, qu’on suppose sa ville natale, vers 1470. La cathédrale possède de lui un panneau formant retable, signé et daté de 1475, représentant l’ Assomption de la Vierge, avec six saints au bas du tableau et deux donataires agenouillés. L’un de ces personnages représente le chanoine Diego Joaquin de Castro , mentionné dans une inscription placée au-dessous du panneau comme l’auteur de la commande. Cette intéressante peinture est claire, délicate et traitée à la manière d’une enluminure. Les tètes sont vivantes et bien dessinées et les étoffes, décorées d’ornements d’or en excès, rappellent par leurs plis et leurs cassures les draperies habituelles aux peintres des écoles du Nord,. P. L.

CÔRDOBA (Juan de), linguiste espagnol, né à Cordoue en 1503, mort à Oaxaca en 1595. De condition noble, il embrassa la carrière militaire après avoir étudié le latin, servit dans les Pays-Bas et en Allemagne, devint portedrapeau, fit avec ce grade, sous Vasquez de Coronado, l’expédition de Cibola en 1510 ; puis il entra dans l’ordre de Saint-Dominique à Mexico (1543), fut ordonné prêtre (1548) et envoyé au couvent d’Oaxaca. tl fit, comme procureur de son ordre, deux voyages à Rome et en ramena des missionnaires. Elu provincial en 1568, il gouverna avec tant de rigidité que le chapitre de Yanguitlan le déposa (1570). II se retira dans son pauvre prieuré de Tacuechahuaya. On lui doit une Grammaire et un Dictionnaire de la langue zapotèque (Mexico, 1578, in-8). La première a été réimpr. par Nie. Léon (Morelia, 1886) ; on ne connaît plus un seul exeinpl. du second. Beauvois. CORDON. I. Passementerie (V. Lacet, Passementerie, Ruban).

IL Ordres. — Large ruban qui soutient la croix d’un ordre de chevalerie et qui se porte : le cordon de commandeur au cou ; celui de grand-croix en baudrier de l’épaule gauche au flanc droit ; grand cordon, de l’épaule droite au flanc gauche. Cette disposition varie selon les ordres qui n’ont que des grands-croix ou des grands cordons ; le grade le plus élevé veut la croix au côté gauche. On appelait jadis cordons bleus les chevaliers de l’ordre du Saint-Esprit, cordons rouges les chevaliers de Saint-Louis, et cordons noirs les chevaliers de Saint-Michel.

Cordon de Saint-François. Ceinture de corde garnie de nœuds. Elle est portée par divers ordres qui reconnaissent saint François pour fondateur. — Il y a une confrérie du Cordon de Saint-François comprenant non seulement des religieux, mais des personnes de l’un et l’autre sexe. Les membres de cette confrérie doivent porter le cordon et réciter tous les jours cinq Pater, cinq Ave, cinq Gloria Patri.

III. Médecine. — Cordon ombilical. 1° Anatomie. Le cordon ombilical est une tige molle et flexible qui relie le placenta au corps de l’enfant pendant la vie intra-utérine, (’.'est par son intermédiaire que le fœtus reçoit du sang maternel les principes liquides, solides ou gazeux, qui servent à sa nutrition et à son accroissement. C’est habituellement sur la partie centrale du placenta que se fait l’insertion du cordon ; elle peut se montrer cependant près de la circonférence de celui-ci (insertion en raquette) ou mieux sur les membranes (insertion vélamenteuse). Du côté du fœtus, l’insertion normale a lieu à l’ombilic ; dans certains cas on peut voir le cordon adhérer à la tète ou sur une partie quelconque du tronc, mais il est rare que la vie soit compatible avec cette anomalie qui accompagne presque toujours d’autres monstruosités fœtales. La longueur du cordon est essentiellement variable ; ordinairement elle est de 45 à 60 centim., ainsi qu’il résulte de nombreuses mensurations faites à la Maternité de Paris ; elle peut cependant atteindre l m 20, l m 50 et l m 78 (cas de Neugebauer) comme aussi être si réduite qu’on a cru pouvoir en nier l’existence. Dans les deux cas, il peut en résulter danger pour l’enfant. Le cordon est-il trop court ? l’accouchement est retardé et il peut se produire un décollement prématuré du placenta et par suite une hémorragie grave pour la mère et pour l’enfant. Le cordon est-il trop long ? il peut alors s’enrouler autour d’un membre et en déterminer l’atrophie et même l’amputation ; il peut surtout amener la mort s’il forme des circulaires trop serrés autour du cou de l’en-