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CORDEMOY — CORDIA

CORDEMOY (Louis-Géraud de), fils du précédent, abbé de Fenières (Auvergne), controversisteet historien français, né le 7 di’C. 1651, moitié 7 févr. 1722.11 remplit diverses missions en Saintonge pour convertir les protestants et tint à Paris pour le même objet des conférences théologiques contradictoires. Ses principaux ouvrages sont : traite de l’invocation des Saints (Paiis, 1680, in— 1 2) ; Récit de lu conférence île Luther avec le Diable, traduit du latin avec des remarques (Paris, 1081, in— 8) ; Lettres aux nouveaux catholiques de l’isle d’Arvert en Saintonge, etc. (Paris, 1697, in-4) (en réponse aux lettres de Jurieu contre {’Histoire des variations) ; Traite centre les Soeiniens (Paris, 1697, in-12) ; Traité des saintes reliques (Paris, 1719, in-12). 11 collabora à VHistoire de France de son père, dont il écrivit les chapitres sur Louis V et les derniers Carolingiens. La continuation qu’il commença par ordre de Louis XIV après la mort de son père, et qu’il prolongea jusqu’à la mort de Henri I er (10(i0) est restée manuscrite, sans dommage pour l’histoire ni pour les lettres. L.-G. Pélissier. Bibl. : Mercure de France, 1722. — Lelong, Bibliothèque de la France.

CORDES (Corduœ). Ch.-l. de cant. du dép. du Tarn, arr. de Gaillac ; 2,099 liai). L’emplacement actuel de Cordes était oeccupé au début du xin" siècle par un vieux château dit de Saint-Marcel que Simon de Montfort occupa en 1211 et détruisit l’année suivante. Dix ans plus tard, Raimond VII, comte de Toulouse, désireux de reconstituer son domaine direct en Albigeois, fondait sur les ruines de l’ancien château une bastide ou ville neuve qu’il appelait Corduœ, en souvenir de la ville de Cordoue en Espagne. La charte de londation, publiée par Compayrè, ne stipule que des libertés civiles, et exempte les habitants de la nouvelle ville de beaucoup de droits onéreux ; le taux de ceux qu’elle laisse subsister est soigneusement fixé. La ville de Cordes ne tarda pas à devenir assez importante. Dès 1227, les environs sont ravagés par Humbert de Beaujeu, lieutenant du roi de France dans le Midi ; en 1243, les consuls prêtent serment au roi et garantissent l’observation de la paix de Lorris par le comte de Toulouse. En 1249, la ville passe sous la domination du comte Alphonse de Poitiers. L’histoire de Cordes au xiu e siècle est surtout marquée par de longs démêlés avec. l’Inquisition. Elle ne fut relevée de l’excommunication et de l’interdit que le 29 juin 1321. Elle était gouvernée par ses consuls, six, puis quatre (après 1389) ; au xviu e siècle on lui donna un maire perpétuel. — A dater du xiv e siècle, Cordes supporte sa part des charges et des malheurs du pays ; de 1331 à 1355, elle s’entoure de murailles. En 1499, les Etats de Languedoc y siègent. Pris par lesreligionnaires en 1568, Cordes leur échappe, subit un siège meurtrier en 1574, embrasse le parti de la Ligue, puis se soumet à Henri IV en mai 1595. Fidèles à la cause royale en 1620 et 1622, les habitants prennent part au siège de Saint-Antonin ; un complot pour livrer la place aux protestants en 1625 échoue. Signalons encore les pestes ou épidémies de 1629-1630 et’ 1631-1632. — La ville de Cordes, assez commerçante au moyen âge, avait dès le xm e siècle quatre foires par an assez suivies ; on y construisit une halle, encore existante au xiv e siècle. Siège d’un juge royal, chef-lieu d’un archiprètré, puis d’une claverie du diocèse d’Albi, Cordes était également le cheflieu d’un territoire assez étendu appelé la jurade ou les jurades.

L’église Saint-Michel (xiv e -xv e siècle), paroisse de la ville, devint en 1329 le siège d’une collégiale fondée par Jean Bergounhiou, prêtre ; les statuts de cette congrégation furent approuvés par Clément VII le 4 juil. 1531 ; elle végéta obscurément jusqu’à la Révolution. Citons aussi la chapelle de Saint-Louis, construite en 1321 à titre d’expiation par ordre des inquisiteurs et aux frais de la ville, et reconstruite en 1457. — Cordes est un centre principalement agricole ; on y trouve pourtant des mégisseries, des brasseries. Patrie d’Alexis Littré, médecin célèbre, attache au Châlelet (1658-1725), connu surtout comme anatomiste. Cordes est fréquemment visité aujourd’hui par les archéologues. En effet, il serait difficile de trouver ailleurs une plus belle réunion de constructions civiles de l’époque gothique. Beaucoup des maisons datent du xin 8 ou du xiv e siècle et sont admirablement conservées. Elles ont été étudiées avec grand soin par M. Rossignol (Congrès archéologique, session de 1863, pp. 430 et suiv.) ; on trouvera dans ce volume la gravure de plusieurs de ces maisons. Les noms par lesquels on les désigne aujourd’hui : maison du grand veneur, maison du grand écuyer, paraissent de pure fantaisie. L’église, à chevet droit, date de la fin du XIII e siècle ; elle a été réparée au xiv°. L’hôpital, fondé par les consuls, était, dès 1270, desservi par les trinitaires ; on y joignit peu après une maladrerie. L’hôpital subsista jusqu’en 1790. Restes de fortifications. A. MOLINIER.

Bihl. : I). Vaissette, Histoire de Languedoc, nonv. éd., passim, à partir «lu t. VI. — Compayrè, Etudes historiques sur l’Albigeois, pp. 389-A05. — Rossignol, Monographies communales du département du Tarn, t. III, pp. 8- 105. — Pour l’archéologie, le Congrès arclièologique cité plus haut, Bulletin monumental, t. XXIX et XXX, et Vieil. i.i.t-le-Duc, Dictionnaire d’architecture, t. VI, p. 275. CORDES-Tolosanes (Corduœ-Tolosanœ). Com. du dép. de Tarn-et-Garonne, arr. de Castelsarrasin, cant. de Saint-Nicolas de la Grave, sur une colline escarpée, dominant la plaine de la Garonne, à 70 m. d’alt. ; 586 hab. De nombreux vestiges romains, des tumulus, des grottes celtiques, les souterrains de Croquelardit assignent à cette localité une très haute antiquité, qu’explique son admirable position , commandant la rive gauche du cours de la Garonne. — Sur le territoire de la com. de Cordes, au confluent de la Gimone et de la Garonne, on voit de beaux restes de l’abbaye de N.-D. de Belleperche (6.- il/, de Bella-Pertica) , de l’ordre des bernardins de Citeaux, fondée vers le commencement du xn e siècle, par Géraud de Salles et les seigneurs de Castelmayran, transférée, en 1166, sur le terrain dit La Honor de la Roqua que les moines appelèrent Bella-Pertica. L’abbaye fut affiliée à l’ordre de Citeaux par saint Bernard, en 1147. L’ancienne église, construite dans la crémière moitié du xiu e siècle, en style gothique, fut dédiée en 1263. Très éprouvé par les guerres de religion, le monastère fut ruiné en 1372 par Géraud de Lomagne, dit de Terride ; l’église et une grande partie des cloitres et des dortoirs furent abattus. Tous les moines furent précipités dans la Garonne. Seul, le prieur Laurens Aubin se sauva à la nage et se réfugia à Castelsarrasin, emportant une riche croix d’argent ornée de joyaux. Il ne reste des édifices primitifs que les caves et une partie de la salle capitulaire. Une partie des constructions modernes est encore debout. E. Rébouis. CORDES (Jean de), érudit et bibliophile français (1570- 1643) (V. Descordes [Jean]).

CORDES (Wilhelm), paysagiste allemand, né en 1824 à Lubeck, mort en 1869 à Weimar. On vante la poésie et la finesse de ses paysages.

Bibl. : Seubert, Allg. Kûnsller Lexicon ; Francfort-s.le-Main, 1882.

CORDESSE (Scordissa, Cordissa, Cordisia). Com. du dép. de Saône-et-Loire, arr. d’Autun, cant. de Lucenay- 1’Evêque, sur l’Arroux ; 204 hab. Mines de schiste bitumineux. Moulin. Traces de voie antique. Il a été découvert en 1770 sur le territoire de cette commune des débris de colonnes, des morceaux de marbre et de mosaïque, des tuiles et des poteries gallo-romaines. La terre de Cordesse, après avoir été, au moyen âge, un fief indépendant, a été ensuite réunie à la baronnie de Saint-Loup. Cordesse a été chef-lieu de canton sous la Révolution. L-x. COR DEY. Com. du dép. du Calvados, arr. et cant. N. de Falaise ; 166 hab.

CORDIA (Cordia Plum.) (Bot.). Genre de Borraginacées, qui a donné son nom au groupe desCordiées. Ce sont des arbres ou arbustes à feuilles alternes, à fleurs régulières,