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COMBAS — COMBATTANT

COMBAS. Coin, du dép. du Gard, arr. de Nîmes, cant. de Saint-Mamert ; 439 hab.

COMBAT. I. Art militaire. — Le combat est la lutte qui s’engage entre deux troupes ennemies, quel que soit leur effectif, et qui se termine ordinairement par la retraite de l’une d’elles ; quelquefois même les deux adversaires se retirent en même temps en s’attribuant la victoire ; le combat est alors indécis. Les batailles livrées par les années modernes se composent des combats partiels engagés par les divisions et corps d’armée. C’est donc le combat de ces grandes unités qu’il faut prendre pour type d’une étude sur le combat, en traitant successivement de l’offensive et de la défensive.

Offensive. Prenons le cas d’un corps d’armée marchant sur une seule route. La cavalerie d’exploration (V. Colonne), après avoir refoulé la cavalerie ennemie, manœuvre sur les ailes ; la cavalerie de sûreté rejette les vedettes de l’ennemi jusque sur les avant-postes d’infanterie et opère rapidement la reconnaissance du terrain. Elle démasque le front dès que l’infanterie de l’avantgarde entre en ligne. Celle-ci s’arrête et prend position, dès qu’elle rencontre une résistance sérieuse. Le commandant du corps d’armée, accompagné de son chef d’état-major, des généraux de division, des commandants de l’artillerie, de la cavalerie et du génie, fait la reconnaissance de la position. Le combat livré par l’avant-garde a forcé l’ennemi à se déployer. L’artillerie de la première division et l’artillerie de corps devançant au trot le gros de l’infanterie, prennent position à hauteur de l’avant-garde ; elles sont bientôt rejointes par celle de la deuxième division et engagent la lutte avec l’artillerie ennemie. Pendant ce temps, les bataillons d’infanterie du gros prennent leur formation de rassemblement à droite et à gauche de la route, sur les emplacements indiqués par le général en chef. Celui-ci fait procéder à la préparation de l’attaque par l’artillerie qui doit écraser l’ennemi de ses feux de masse, pendant que la cavalerie manœuvre sur les ailes pour déterminer l’étendue de la position ennemie. Lorsque le commandant du corps d’armée juge que la préparation de l’attaque est suffisante (et elle peut durer plusieurs heures), il ordonne l’attaque générale. Les bataillons de première ligne s’avancent sur les objectifs désignés ; ils enlèvent les villages, les fermes, les bois, les hauteurs qui couvrent le front ou les flancs de la position ennemie (car l’attaque de front est ordinairement combinée avec une attaque de flanc), et la deuxième ligne vient occuper ces points d’appui qu’elle met en état de défense. 11 importe, en effet, en prévision d’un retour offensif de l’ennemi, de s’assurer la possession du terrain conquis.

Dès que les troupes chargées de l’attaque de flanc entrent en ligne, le commandant du corps d’armée donne le signal de l’assaut. La chaîne suivie de près par les réserves se porte avec la plus grande vigueur sur la position ennemie, pendant que tous les tambours et les clairons battent et sonnent la charge. L’artillerie tache d’agir par surprise sur ses flancs et sur ses derrières. En cas de succès, la troisième ligne occupe la position, les troupes qui ont donné l’assaut se reforment et poursuivent l’ennemi concurremment avec la cavalerie. Si l’assaut ne réussit pas, la retraite a lieu sous la protection de l’artillerie et des points d’appui occupés pendant la marche en avant. Sous la protection des troupesde troisième ligne qui forment l’arrièregai’de, le reste du corps d’armée cherche à rompre le combat et a reprendre sa formation de marche, pour se dérober le plus vite possible a la poursuite de l’ennemi. Défensive. La ligne de défense est déterminée par la configuration du terrain, mais il n’est pas nécessaire de l’occuper uniformément. Si le temps le permet, on renforce la position par des ouvrages de fortification et la mise en état de défense des points d’appui (bois, villages, etc.) qu’offre la position. Les obstacles que présente le terrain en avant du front et sur les flancs sont occupés par des postes détachés qui ont pour mission de GRANDE ENCYCLOPÉDIE. — XL

rompre l’élan de l’assaillant. La position est divisée en secteurs répartis entre les divisions, brigades, régiments et bataillons. Elle est couverte par des avant-postes et par la cavalerie. Dès que les colonnes ennemies, après avoir refoulé les troupes de couverture, arrivent à bonne portée, l’artillerie ouvre le feu, pour les forcer à se déployer. Bientôt la lutte d’artillerie s’engage et dès que le point d’attaque de l’ennemi est connu, toutes les batteries font converger leurs feux de ce coté. Dès que l’assaillant prononce son mouvement en avant, l’infanterie, agissant autant que possible par des feux de salve, cherche à rompre son élan, de concert avec l’artillerie. Au moment de l’assaut, elle prononce des contre-attaques sur le flanc de l’ennemi ; la cavalerie doit aussi profiter de ce moment pour essayer de ramener l’assaillant qui arrive généralement en désordre. Si l’attaque échoue, le défenseur prendra vigoureusement l’offensive ; si elle réussit, il se retirera sous la protection de sa deuxième ligne qui, pendant le combat, n’a pas dû. cesser de fortifier ses positions. E. F.

IL Marine. — Combat naval (V. Bataille navale). III. Ancien droit. — Combat judiciaire (V. Duel). IV. Droit féodal. — Combat de fief (V. Fief). COMBATTANT (Ornith.). Les Combattants (genre Machetes Cuv.) font partie de la famille de ïotanidés (Voy. ce mot) et. de la catégorie des petits Echassiers de rivage (V. Echassiers). Ils ne constituent, dans la nature actuelle, qu’une seule espèce, Machetes pugnax L., qui par ses caractères tient le milieu entre les Chevaliers et les Bécasseaux (V. ces mots). Le bec dans cette espèce est droit, à peu près de la longueur de la tète, marqué d’un sillon sur les deux tiers environ de son étendue et légèrement renflé à l’extrémité comme chez les Bécasseaux ; les narines sont percées sur les côtés de la base du bec ; les ailes longues et aiguës dépassent l’extrémité de la queue, qui est arrondie ; les tarses sont grêles ; le pouce est très réduit et le doigt médian, lui-même assez court, se trouve réuni au doigt externe par une membrane aussi développée que chez les Chevaliers. Le plumage varie beaucoup suivant le sexe, l’âge et la saison. Ainsi les jeunes avant la première mue ont les plumes des parties supérieures du corps d’un brun noirâtre, avec de larges bordures rousses, les plumes de la gorge et de l’abdomen d’un blanc pur, celles de la poitrine d’un gris roussàtre, les grandes pennes des ailes brunes , les petites couvertures supérieures bordées de blanc roussàtre, le bec noir et les pieds verdàtres. Les adultes des deux sexes, en automne et en hiver, portent un manteau brun, varié de noir et de roux et ont le dessous du corps blanc, avec des taches rousses sur le haut de la poitrine. Les femelles en été sont d’un brun cendré en dessus, avec des taches rousses ou noires sur la tète et le dos et d’une teinte roussàtre en dessous, avec le ventre blanc ; elles ont le bec noir et les pattes d’un brun jaunâtre ou verdàtre. Enfin les mâles, au printemps et en été, ont généralement le dessus de la tête et du cou fortement tacheté de noir à reflets bleuâtres ou de violet foncé, le dos noirâtre, maculé de blanc, de gris et de fauve et la croupe d’un gris brunâtre ; leur face, un peu dénudée, présente de nombreuses papilles jaunes ou rougeàtres et leur cou est entouré d’une fraise de plumes raides, diversement colorées, que surmontent deux touffes formées par les plumes des côtés de la nuque. La poitrine est variée de blanc, de violet et de noir, tandis que l’abdomen est d’un blanc plus ou moins pur ; les ailes sont, d’un brun nuancé et mélangé de gris ; les pennes caudales brunes, rayées transversalement de brun noirâtre ; les pattes d’un brun jaunâtre ou verdàtre, les mandibules brunâtres et les yeux bruns. On remarque d’ailleurs parmi les mâles adultes, en livrée de noces, de telles différences qu’il est bien difficile de donner une description qui s’applique à la majorité des individus. II y a des mâles qui sont de couleur très foncée, d’autres chez lesquels les teintes rousses ou les teintes grises dominent décidément, d’autres enfin qui sont presque albinos.

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