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COMATULE - COMAYAGUA

l’âge adulte ; calice formé d’une plaque centro-dorsale garnie de branches, de 5 nasales plus ou moins rudimenû

Fig. 1. — Larves de Comatule : a, l r ° larve en tonnelet montrant, dans son intérieur, les rudiments de la 2 e larve ; |" b, 2" larve débarrassée de son enveloppe en tonnelet et déjà fixée.

taires, de S radiales et de 2 brachiales. Bras bien développés au nombre de S à 20 et plus, simples, non bifurques, à rangées alternantes.

— Ces Crinoïdes, à l’époque

actuelle, habitent les faibles

profondeurs ; ils ressemblent

dans leur jeune âge à des

Pentacrinus et ont été dé-

crits comme tels ; à l’âge

adulte ils se débarrassent de

leur tige et vivent librement

mais conservent des habitu-

des sédentaires et se fixent

au moyen de cirres situés

sur la plaque centro-dorsale

qui recouvre les basales.

Sous cette forme, ils ressem-

blent à certaines Etoiles de

mer (Ophiures et Euryales),

près desquelles les anciens

les plaçaient : mais toute leur

organisation les rapproche des

Crinoïdes. — Le genre Co-

matule (Antedon), type de

cette famille, est remarquable

par ses métamorphoses qui

ont été étudiées par Thomp-

son et Carpenter. Le jeune

sort de l’œuf sous forme de

larve en tonnelet nageant

librement à l’aide do ses

cercles de cils. Cette larve présente déjà l’ébauche du calice et du pédoncule, le premier étant déjà muni de dix pièces (3 orales et 5 basales) bien distinctes. Le pédoncule s’allonge de plus en plus et la larve se fixe par ce pédoncule, en prenant la forme pentacrinoïde. Le calice est d’abord dépourvu de bras comme celui de la plupart des Cystoïdes : ces bras apparaissent sur la dernière des plaques radiales comme un diverticulum du calice et sont immédiatement bifurques : l’animal prend ainsi la forme que l’on a décrite sous le nom de Pentacrinus européens. Enfin au bout de cinq à six mois, le disque se sépare de la tige, et l’animal nage à l’aide de ses bras, mais ne s’en sert que pour aller se fixer aux objets environnants au moyen de ses cirres dorsaux.

Le type du genre est la Comatule de la Méditerranée (Antedon mediterranea) , dont nous figurons les divers états. A l’âge adulte, elle a dix bras et trente Fig. 2. — Larve de Coma-

tule, sous sa troisième

forme, munie de bras et

fixée (phase pentacri-

noïde).

cirres dorsaux. D’autres espèces plus ou moins voisines se trouvent dans tous les océans, du pôle à l’équatcur. Fis. 3.

■ Comatule adulte libre, grimpant le lonj tige à l’aide de ses cirres dorsaux. d’une

Celle-ci est des mers d’Europe et chaque espèce parait cantonnée dans des limites assez étroites. Ces animaux présentent des couleurs vives (rouge, bleu, jaune, etc.), et se fixent par bandes nombreuses à une profondeur de 12 à 20 brasses, sur les plantes marines, où ils se déplacent en grimpant à l’aide de leurs cirres, ne nageant que lorsqu’ils y sont contraints et cherchant immédiatement à s’accrocher de nouveau au premier objet qui se trouve à leur portée. Ils s’y fixent, la surface buccale tournée du côté ou vers le haut et les bras légèrement recourbés, prêts à saisir la proie qui se présente à l’aide des nombreux appendices que portent les pinnules dont les bras sont hérissés. Les genres Actinomctra (V. ce mot), Phanogenia, Ophiocrinus et Promachocrinus sont des mers chaudes et appartiennent au même groupe que les Comatules (V. Crinoïde). II. Paléontologie. — Bien que représentant la forme la plus moderne et la plus modifiée des Eucrinoïdcs, les Comatules remontent à l’époque jurassique, et les types de cette époque reculée constituent de simples sous-genres i 1 Antedon. Tel est le Solanocrinus eostatus (Goldfuss), du jurassique supérieur de Bavière. Le genre fossile Sac-COComa, que l’on a rapproché des Comatules, doit tonner une famille et même un sous-ordre (Costata) à part (V. Saccocoma). Au point de vue de la phylogénie des Crinoïdes, les Comatules présentent un grand intérêt, la disposition des plaques du squelette de la larve reproduisant des caractères que l’on trouve chez les Articulés paléozoïques (Pentacrinidœ ) adultes, c.-à-d. chez les plus anciens Crinoïdes connus. La structure de l’opercule calicinal est encore plus remarquable à ce point de vue. Les genres fossiles Coccocrinus et Haplocrinus (Tesselata ou Palœocrinoïdea) qui sont du silurien et du dévonien, ont la même disposition de l’opercule que les jeunes Comatules. De ces faits on peut conclure que les Tesselés représentent la souche inférieure des Eucrinoïdes, et celle qui est encore la plus apte à se développer, comme le montrent les métamorphoses de la Comatule. (V. CrinoÏde, Paléontologie.) E. Trt. COMAYAGUA. Ville de la république de Honduras et ch.-I. du dép. du même nom ; ancienne capitale de la République ; 8,000 hab. Elle est située dans une