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COLYNS — COLZA

ment à recueillir. On cite Moïse frappant le rocher, la Marinera Prédication sur la montagne, etc., etc. Colyns se plaisait, à la manière de quelques maîtres allemands, à multiplier patiemment de petites figures, et à peupler abondamment, sinon à animer, le spectacle.

COLYVA. Eglise grecque (V. Colybes).

COLZA. I. Botanique. — Nom vulgaire du Brassica napus oleifera DC. , plante de la famille des Crucifères, qui diffère du Brassica Napus esculenta DC ou Navet (V. ce mot), par ses racines grêles, pivotantes. On le cultive en grand pour ses graines oléagineuses. Ed. Lef. II. Agriculture. — Le colza a été introduit dans le nord de la France et en Belgique vers le milieu du siècle dernier. Depuis cette époque, sa culture a pris une grande extension. H y a une vingtaine d’années surtout, la production du colza était très prospère ; en 1873, cette culture occupait, en France, 170,000 hect. et produisait 2,380,000 hectol. de graines, mais aujourd’hui elle n’en occupe plus guère que 98,000. Cette diminution est due à la concurrence des pays du Danube et des Indes qui inondent nos marchés de celte graine. On connaît deux variétés principales de colza : 1° le colza d’hiver, qu’on sème au commencement de l’été, c’est la variété la plus productive ; 2° le colza de printemps, qu’on sème au printemps. Le colza atteint une hauteur de l m 30 à l m 50. C’est une plante bisannuelle, sauf le colza de printemps qui est annuel ; ce dernier sert généralement à remplacer le colza d’hiver détruit par les gelées.

Climat et sol. Le colza affectionne les climats brumeux et humides, il supporte un froid de 12 et même 15° lorsque le sol est couvert de neige ; par contre, il redoute les gels et dégels successifs, qui le déchaussent. Les terres argilo-siliceuses ou argilo-calcaires, les terres à blé lui conviennent bien, mais il craint les sols imperméables qui se chargent d’humidité stagnante en hiver. Engrais. Le colza est une plante épuisante, on compte qu’il enlève au sol l’équivalent de 933 kilogr. de fumier par hectol. de graines récoltées. Voici d’ailleurs, d’après les analyses de Bammerlsberg, les substances minérales renfermées dans les graines et la paille, substances évidemment prises dans le sol :

draine Paille

Potasse 23,18 8,13

Soude »

Chaux 12,91 19,82

Magnésie 11,39 ) ^n ny

Pyroxyde de fer 0,62 S ’

Acide phosphorique 45,95 4.70

— sulfurique 0,53 7,60

— carbonique 2,20 16,31

— chlorhydrique 0,11 19,93

Silice 1,11 0,84

100,00 100,00

Comme ce sont surtout les engrais récemment appliqués qui conviennent au colza, il est généralement placé au début de la rotation ; on le fait encore succéder à un défrichement de vieille prairie pour enlever l’excès de fertilité. Les engrais les plus communément appliqués au colza sont le fumier de ferme à la dose de 30,000 à 40,000 kilogr. par hect. ; dans le Nord, on y ajoute souvent de l’engrais flamand. D s’accommode très bien des engrais pulvérulents, du guano, de la poudrette, du noir animal, et surtout du tourteau tiré des graines decet te plante. Semù. Rarement on sème le colza sur place ; lorsqu’on le fait c’est à la fin de l’été, on répand de 5 à 8 kilogr.de graine par hect. Le plus souvent on sème en pépinière ; le plant étant moins disséminé, on le préserve plus facilement des insectes et surtout des attises, on le transplante ensuite au plantoir ou à la charrue. Si le temps est favorable, le colza transplanté a le dessus sur les herbes adventices ci reste vigoureux ; les sarclages sont alors faciles. Les lignes sont distantes de 23 centim. à 50 centim. suivant qu’on veut exécuter les sarclages à la main ou à la houe à cheval. On donnera au colza tous les sarclages nécessaires pour tenir la terre propre et meuble ; une première façon en automne et une seconde au printemps sont souvent suffisantes. Dans l’arr. de Hazebrouck, on donne jusqn’à 5 et 6 binages au printemps.

Récolte. L’époque de la maturité varie nécessairement avec les climats ; dans le Midi, le colza-d’hiver mûrit dans le courant de mai ; dans le Nord, on le récolte vers la fin de juin ou au commencement de juillet, lorsque les deux tiers environ des siliques sont jaunes. Si les tiges sont d’un volume ordinaire, on les coupe avec la faucille ; mais lorsqu’elles sont très grosses, on est obligé de recourir à l’emploi de la serpe. Comme le colza s’égrène facilement, on le laisse sécher en javelles, puis on le met en meules en ayant soin de le transporter avec des espèces de civières garnies en toile pour retenir les graines qui se détachent. Rendements. Les rendements varient entre 30 et 40 hectol. de graines ; aux environs de Lille un hectare rend de 30 à 35 hectol. ; du coté de Douai on dépasse rarement 28 hect. ; en Belgique, il oscille entre 25 et 30 hectol. L’hectolitre pèse en moyenne 63 kilogr. Le rendement de la paille est à celui de la graine : 165 : 100. Les graines de colza rendent de 30 à 40 % d’huile. Elles laissent de 40 à 50 kilogr. de tourteaux.

Usages et produits. L’huile de colza n’est utilisée que pour l’éclairage et dans l’industrie. Les tourteaux servent comme engrais et comme nourriture pour le bétail. La paille de colza, après le battage, constitue une excellente litière qu’on donne souvent aux porcs et qui convient surtout aux truies venant de mettre bas. Dans quelques localités où le bois est rare, on s’en sert ainsi que des souches, comme combustible. Les siliques ramollies par l’eau et mêlées aux fourrages cuits sont très goûtées des bêtes bovines. Les tourteaux de colza renferment de 4,90 à 5,60 °/ d’azote, une moyenne de 1,90 d’acide phosphorique et 1,12 de potasse. Les tourteaux provenant des colzas exotiques sont en général un peu plus riches en azote et moins riches en acide phosphorique que les tourteaux indigènes. En Angleterre, ces tourteaux sont utilisés pour l’alimentation du bétail, en France ils sont surtout employés comme engrais. Culture fourragère. Le colza est encore cultivé comme plante fourragère ; dans ce cas, on le sème vers la fin de l’été pour en retirer, au commencement du printemps, une nourriture fraîche que l’on fait le plus souvent consommer sur place ; le colza peut aussi être administré au râtelier ; il donne plusieurs récoltes, même lorsqu’on le coupe au moment où il est près de fleurir. Après avoir été fauché ou avoir fourni un pâturage en automne et en hiver, il peut encore offrir une médiocre récolte de graine. Recommandé principalement pour sa précocité, il convient aux bêtes à laine, aux porcs et aux vaches laitières. En raison de sa rusticité et de la faculté qu’il possède de végéter à une température peu élevée, le colza peut être utile dans le Midi comme plante fourragère d’hiver. En Afrique, semé sur une terre riche, à raison de 5 à 6 kilogr. de graine par hectare, en septembre, il donne plusieurs coupes de fourrages et ensuite une récolte de graines. Enfin, le colza peut encore être cultivé pour être enfoui en vert comme fumure. Le colza est surtout cultivé dans les départements du Nord ; il occupait en France, en 18X3, une superficie de 103,000 hect. et produisait cette même année 1,365 millions d’hectol. de graines. Mais cette culture se restreint d’année en année, à cause de l’importation des graines étrangères à bas prix et de l’accroissement toujours progressif de l’usage de l’huile de pétrole. Alb. Larbalétrier.

III. Chimie industrielle (V. Huile).

liniL. : Agriculture. — P. Joigneaux, le Livre de la ferme et des maisons de campagne, 18.NG, t. I«, in-8. — Magne et Baii.let, Traite’ d’agriculture pratique, 1875, t. II, in-18. — J.-A. Lîarral et H. Sagnier, Dictionnaire d’agriculture, 1887, t. II, in-8. — A. Lardalétrier, l’Agriculture et la science agronomique, 1888, in-12. — Girardin