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BORNÉOL — BORNHÔVEDE

fournit du camphate potassique et de l’alcool campholique :

2C 20 H 16 2 + KHO 2 = C 20 H 15 K0 4 + C 2( >H 18 2 . On sait d’ailleurs, que le camphre lui-même peut être obtenu par l’oxydation directe du caraphène, carbure solide ayant pour formule C 20 H 16 .

Baubigny traite par le sodium une solution de camphre dans le toluène, de manière à obtenir du camphre monosodé :


2C 20 H 16 2 -h Na 2 = 2C 80 H 18 NaO* + H 2 . L’hydrogène, mis en liberté, se porte sur une autre molécule de camphre en même temps que du sodium, ce qui donne du bornéol sodé, C 20 H 17 Na0 2 , corps que l’eau dédouble en soude et en bornéol. On arrive encore au même résultat en combinant l’essence de térébenthine à un acide, comme l’acide acétique, d’où résulte un éther qu’on saponifie par un alcali (Bouchardat) ; ou encore, en passant par l’intermédiaire de la combinaison picrique du térébenthène (Lextreit).

Pour se procurer l’alcool campholique, on dissout 50 gr. de camphre dans 500 gr. d’alcool à 96°, on met la dissolution dans un ballon muni d’un réfrigérant à retlux et on y projette, par petites portions, 60 gr. de sodium. La réaction terminée, on ajoute 50 co d’eau et on verse le tout dans le litre d’eau pour précipiter le bornéol ; on le recueille sur une toile, on le lave à l’eau, on le sèche et on le purifie par cristallisation dans l’éther de pétrole. L’alcool campholique pur est en petits cristaux transparents, friables, possédant une odeur à la fois camphrée et poivrée ; il fond à 206° et bout sans altération vers 220°. Il est insoluble dans l’eau, soluble dans l’alcool et dans l’éther. Oxydé avec ménagement, il reproduit le camphre du Japon ou aldéhyde campholique : C^H^O 2 + 2 = H 2 2 + C 20 H 16 2 .

Par une oxydation prolongée, au moyen de l’acide nitrique par exemple, Il se convertit en acide camphorique, C 20 H 16 8 .

L’acide chlorhydrique concentré le transforme en éther camphol chlorhydrique, C 20 H 17 C1, corps isomérique avec le chlorhydrate de térébenthène et doué de propriétés analogues. 11 donne également des éthers lorsqu’on le chauffe vers 200° avec les acides gras, avec l’acide benzoïque, etc. Chauffé légèrement avec de l’anhydride phosphorique ou le chlorure de zinc, il perd une molécule d’eau et se transforme en un carbure térébénique, sans doute le bornéène. Le bornéol accompagne souvent le camphre ordinaire dans les huiles essentielles. Pour le doser, M. Berthelot a donné un procédé qui est fondé sur la propriété qu’il possède d’être totalement transformé en éther par l’acide chlorhydrique, alors que le camphre reste inaltéré. A cet effet, on opère comme s’il s’agissait d’obtenir du camphol chlorhydrique, et on procède à un dosage du chlore. Le camphol chlorhydrique renfermant 20,6 °/ de chlore, on déduit de ce dosage la proportion de chlorhydrate campholique, et, par suite, la proportion de bornéol dans le mélange primitif.

En faisant réagir l’iodure d’éthyle sur un mélange de camphre et de bornéol sodés, il se dépose de l’iodure de sodium et il y a formation d’éthyle-camphre et d’éthylebornéol ; on sépare ce dernier en recueillant par distillation fractionnée ce qui se passe entre 195 et 210°. L’ethyle-bornéul, CMI<(C-°H 18 2 ), bout à 202» ; avec le perchlorure de phosphore, il donne du chlorure d’éthyle C 4 H 5 Cl. Lorsqu’on fait passer un courant de cyanogène dans une solution benzinique de bornéol sodé, il se forme une petite quantité de bornéol cyane, C 20 H 17 (CAzj0 2 . H 2 2 , corps hydraté, peu soluble dans l’eau bouillante, qui l’abandonne en aiguilles par le refroidissement, soluble dans l’alcool, l’éther et la benzine (Ilaller). Ed. Bourgoin.

H. Action physiologique. — D’après Stockman, le bornéol produit une paralysie du système nerveux. Une grenouille exposée au séjour dans de l’air contenant des vapeurs de bornéol devient léthargique, ne bouge plus, et sa respiration se ralentit ; les réflexes s’affaiblissent et disparaissent, les nerfs moteurs perdent bientôt leur excitabilité. Le cœur bat encore, mais s’arrête enfin en diastole. Chez le chat empoisonné par 2 ou 3 grammes de bornéol, après quinze ou vingt minutes d’une sorte d’intoxication, il survient un léger tremblement , et ensuite apparaissent des convulsions cloniques violentes, que le chloroforme arrête, mais qui, chez l’animal abandonné a lui-même, persistent jusqu’à la mort. La conscience, la sensibilité s’atténuent, disparaissent , et aussi les réflexes. Cet état peut durer quarante-huit heures, l’animal mourant par asphyxie, refroidi. Chez le chien il ne se produirait pas de convulsions. Les lapins et cobayes se comportent à peu près comme le chat. De petites doses ralentissent et augmentent l’énergie d’action du cœur, et ceci est peut-être dû à une action sur les ganglions de ce muscle. Chez les mammifères, le bornéol fait tomber parfois la pression artérielle, et le cœur ne change guère ; leur respiration se ralentit beaucoup ; le muscle ne s’altère qu’à des doses fortes ; le sang n’éprouve pas de modification appréciable, mais il y a de la glycosurie. L’effet sur la température du corps est inconstant. D r H. de V.

Bibl. : 1» Chimie. — Baubigny, Rech. sur le camphre et quelques-uns de ses dérivés (An. ch. etphys., t. XXI, 221 [4]). — Berzelius, Rapport annuel sur les progrès de la chimie, 161 ; 1842. — Berthelot, Rech. sur les élhers, etc. [An.ch. etphys., t. LVI.79 ; t.I,XI,471 ;t.LXV,396).— Biot, Compt. rend., t. XI, 371 ; t. LXII, 859.— Gerhard, Sur l’essence de Valériane (An ch. et phys., t. VII, 275 [3]).— Jeanjeam, Sur le bornéol de la Garance (Compt. rend , t. XL1I. 857 ;XLII, 857 ; XL.III, 103).— Haller, Bornéol cyanè, Thèse de la Faculté des sciences, 1879. — Pelouze, iransf. du camphre de Bornéo en camphre du Japon ’ (Compt. rend., t. VI, 365 ; 1841).— Pierlot, Essence de Valériane {An. phys. et eh.,t. LVI, 201 [3]). 2° Action physiologique. — Pellacani, Arch. f. exp. Path., t. XVII, 1883, p. 369. — Stockman, The physiological action of Bornéol (Journal of Physiology, 1888, t. IX, p. 65).

BORNHAUSER (Thomas), écrivain populaire et poète suisse, né en 179’J, mort en 1855. Il était pasteur dans le cant. deThurgovie ; démocrate ardent, il fut le chef du parti qui, en 1830, renversa la constitution réactionnaire de la Thurgovie, et supprima les couvents ; il prit part aussi au mouvement qui s’accentuait déjà alors en vue de reviser le pacte fédéral. Bornhauser, mettant sa plume au service de la cause qu’il défendait, écrivit d’abord une déclaration de guerre à la constitution de son pays, puis Andréas Schweizerbart. Comme écrivain, il est surtout connu par ses deux tragédies : Hans Waldmann et Gemma von Arth, ses chansons populaires, ses poèmes épiques : Heinz von Stein et Reudolf von Werdenberg, ainsi que par ses romans populaires : Ida von Foggenburg et Herzog Johann. La même pensée domine dans toutes ses œuvres : la liberté, l’amour de la patrie et l’humanité. BORNHEM. Commune belge de 5,000 hab., située dans la province d’Anvers, sur l’Escaut, à 22 kil. de Malines. Fabriques de toiles, de tissus de laine et de coton, de bières. Abbaye de Prémontrés, établie dans l’ancien et célèbre prieuré des Bénédictins.

BORNHOLM. Plateau de rocher insulaire danois de 583 kilom. q. de superficie, avec 33 hab., à i5 kil. au S.-E. de la Scanie, dans la Baltique. Il forme un bailliage distinct, dont le siège est à Roenne, principal port de la côte occidentale de l’Ile, au S. de Hasle, qui a des houillères. Sur un rocher du cap le plus septentrional de cette côte, on a établi le phare, dans les ruines de la forteresse célèbre de Hammcrshuus. Il y a dans les ravins et vallons de l’intérieur, dont les collines s’élèvent jusqu’à 154 m., partiellement de la très bonne terre, mais partout ailleurs les bruyères dominent. Il n’y a que des francs tenanciers, point de noblesse. De Bornholm relève au N.-E. le petit groupe insulaire d’Ertholm ou Christiansœ, avec un port de refuge.

B0 RN HÔVED E. Village d’Allemagne, royaume de Prusse*