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BOUGHESE — BORGHT

don, du même maître, est d’une naïveté délicieuse et d’un , coloris incomparable. Mentionnons enfin : de JacopoPalma, une Madone et les Saints, un portrait d’homme de Lorenzo Lotto, une Vénus et Adonis de Luca Cambiaso, etc. Van Dyck, qui a longtemps séjourné en Italie, y a laissé beaucoup de ses œuvres, religieuses surtout. La galerie Borghese en possède deux : une Mise au tombeau et un portrait de Marie de Médicis tenant deux roses à la main. A noter, dans l’Ecole allemande : un Lucas Cranach (Vénus et Amour) et un Jan Joest (Portrait du Cardinal Albrecht de brandebourg). F. Trawinski. Bidl. : Ernst Platner, lleschreihung der Stadl Rom.— Nibby, Monumenti scelti délia villa Borghese. BORGHESE (Villa). Villa romaine située en dehors de la Porta del Popolo, créée par Scipione Caffarelli Borghese, agrandie par l’annexion des jardins Giustiniani. C’est une des promenades favorites des Romains. Les œuvres d’art qu’elle renfermait sont maintenant au Louvre (V. ci-dessus). On en voit pourtant encore quelques-unes dans le casino de la villa.

BORGHESE (M me Juliette Bourgeois, dite), cantatrice j dramatique française, élève du Conservatoire de Paris. Elle fit une courte apparition à l’Opéra. Après avoir été en province et avoir passé une année à la Nouvelle-Orléans, M lle Borghese revint à Paris, signa un engagement avec le Théâtre-Lyrique, et débuta à ce théâtre avec un éclat rare, en 1856, dans un opéra nouveau d’Aimé Maillart, les Dragons de Villars, où sa création du rôle de Rose Friquet lui valut un succès retentissant. On applaudissait en elle non seulement une cantatrice habile, douée d’une voix magnifique, mais une comédienne intelligente, au jeu plein de mouvement et de passion. M lle Borghese qui, l’année suivante, épousait un commerçant, M. Louis Sauvages-Dufour, se montra encore au Théâtre-Lyrique dans trois ouvrages de Weber : Euryanthe, Oberon et Preziosa, où elle ne fut pas moins favorablement accueillie. Pourtant, après deux ou trois années passées à ce théâtre, elle quitta Paris et alla tenir son emploi dans les grandes villes de province, ainsi qu’en Belgique, etc., où elle jouait tour à tour la Favorite, le Prophète, Robert le Diable, VOmbre, Galathée et autres ouvrages du répertoire. Entre temps, elle donnait des représentations dans des villes de moindre importance, telles que Metz, Dijon, Besançon, le Mans, etc. En 1875, elle était engagée de nouveau à Bordeaux, où elle retrouvait tout l’éclat de ses succès passés. A partir de ce moment, on n’entend plus parler d’elle.

BORGHESI (Comte Bartolommeo), célèbre épigraphiste italien, né à Savignano près de Rimini le 11 juill. 1781, mort à San Marino le 16 avr. 1860. Il commença par étudier les documents du moyen âge, mais la lecture des chartes ayant considérablement affaibli sa vue, il fut obligé d’abandonner ces premiers travaux et partagea dès lors son temps entre l’épigraphie et la numismatique romaine. En 1819, il commença la publication de Nouveaux fragments des fastes consulaires du Capitole (2 vol. in— 8), œuvre d’une érudition magistrale, qui fixa sur son auteur l’attention du monde savant, et dont le résultat était de donner des bases positives à la chronologie de l’histoire romaine. A partir de 1821, Borghesi vécut retiré â Saint-Marin, entièrement absorbé par ses recherches d’épigraphie, de numismatique et d’histoire romaine, entretenant une correspondance scientifique des plus actives avec tous les savants de l’Europe. Il collabora aux Mémoires de l’Académie des Sciences de Turin, au Giornale Arcadico de Rome, aux Annales et au Bulletin de l’Institut archéologique de Rome, au Bulletin archéol. napolitain, etc. 11 prépara une nouvelle édition de ses Fastes consulaires et conçut le projet d’un vaste recueil comprenant toutes les inscriptions latines du monde romain. La mort ne lui laissa malheureusement pas le temps d’exécuter cette œuvre grandiose : l’Académie de Berlin, sous les auspices de M. Mominsen, l’a reprise pour son propre compte, et la publication du Corpus inseriptionum lutinarum touche aujourd’hui à sa fin. Borghesi, qui était membre étranger de notre Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, jouissait d’une autorité scientifique indiscutée ; il fut le promoteur des études épigrapliiques dans ce siècle de recherches historiques, et personne ne sut mieux que lui en tirer parti pour l’intelligence des textes anciens. Après sa mort, l’empereur Napoléon III ordonna de publier une édition des OEuvres complètes de Borghesi. Une commission fut nommée à cet effet et actuellement cette publication inachevée comprend 9 vol. in-4, dont voici la division : t. I et II, OEuvres numismatiques, 1862 ; III et IV, OEuvres épigraphiques ; V à VIII, Lettres sur l’histoire, la numismatique, l’épigraphie romaines ; le tome IX édité seulement de 1879 à 1884, contient : Nouveaux fragments des fastes consulaires et Préfets de Rome. Aujourd’hui, il est à craindre que la publication des œuvres de Borghesi demeure inachevée. E. B.

BORGHETTO. Bourgade d’Italie, prov. de Vérone, sur le Mincio, théâtre de plusieurs combats. BORGHI (Luigi), et non Borgo ni del Borgo, historien italien, qui vécut dans le courant du xvi" siècle. Secrétaire du Sénat, il fut chargé par un décret du Conseil, en 1552, d’écrire l’histoire de la République de Venise ; il se mit à l’œuvre, mais ne put en rédiger que les deux premiers livres et une partie du troisième. Conservé dans la Bibliothèque de Saint-Marc, ce manuscrit, connu sous le titre de Storia segreta, a été publié par Tommaso Gar dans le t. VII de VArchivio storico italiano : Storia Veneziana di Daniele Barbaro, supplila nella parte che manca colla Storia segreta di L. Borghi. D’après Gar, Borghi n’aurait fait que copier le manuscrit même de Barbaro en dissimulant son larcin sous des prologues, épilogues et dédicaces. Ces annales étaient rédigées à l’usage exclusif des sénateurs ; Borghi connaissait sans doute assez bien son monde pour être assuré qu’aucun de ceux pour lesquels il écrivait ne dépasserait la Dédicace. Bibl. : Averlissement et Notes de la 11° partie de l’ouvrage cité.

BORGHI-Mamo (Adélaïde Borghi, épouse Mamo, connue sous le nom de M me ), l’une des cantatrices les plus remarquables de l’époque contemporaine, née à Bologne le 9 août 1829. Elle a obtenu pendant vingt-cinq ans, grâce à sa voix superbe de mezzo-soprano et à son grand talent vocal et dramatique, d’éclatants succès en Italie, en France, en Angleterre et en Russie. Son début, qui date de 1846, eut lieu à Urbino, dans il Giuramento de Mercadante. Après avoir parcouru l’Italie pendant plusieurs années, elle fut engagée, en 1853, au Théâtre-Italien de Paris, où elle se produisit avec éclat dans il Trovatore, Semiramide, Matilde di Sabran, il Crociato in Egitto, gli Arabi nelle Gallie. Au bout de trois années, M me Borghi-Mamo passait de la scène des Italiens sur celle de l’Opéra, où ses succès n’étaient pas moins grands, dans le Prophète et la Favorite, puis dans les rôles d’Azucena dans le Irouvère, etc. En 1860, M me Borghi-Mamo rentrait au Théâtre-Italien pour y créer le rôle principal d’un opéra nouveau de M. Gaetano Braga, Margherita la Mendicante, et bientôt elle quittait Paris pour poursuivre à l’étranger, principalement en Angleterre et en Russie, le cours de sa brillante carrière. Depuis quinze ans environ, elle a renoncé au théâtre, et elle s’est, croyons-nous, fixée à Florence. — Une fille de cette grande artiste. M 116 Erminia Borghi-Mamo, s’est elle-même révélée, depuis une douzaine d’années, comme une cantatrice remarquable. BORGHOLM. Ville et port de l’Ile suédoise d’Oeland, sur la côte occidentale de celle-ci, à l’E. de la prov. de Calmar.

BORGHT ou BORCHT(Les van der). Nom d’une famille de tapissiers de Bruxelles qui fournit au xvir 9 et au xvm e siècle de nombreux artistes et maîtres hauts-lis— seurs. Leur nom est fréquemment cité dans les archives