Page:Lamennais - Esquisse d’une philosophie, tome 3.djvu/92

Cette page n’a pas encore été corrigée

LIVRE VII e . — CHAPITRE VI. 91 rellement. Exister et se manifester , exister et agir a été pour lui une seule et même chose. De cette action résultent des phénomènes variés , suivant la diversité des corps sur lesquels s'exerce l'affinité radicalement une du corps agissant ; et ces phéno- mènes représentent les rapports divers des natures diverses et leurs combinaisons possibles, chaque nature ou chaque forme restant d'ailleurs inalté- rable. Mais cette forme réalisée sous les conditions de l'étendue , cette forme corporelle contient en soi primitivement, nécessairement toutes les conditions de son existence et des manifestations de son exis- tence , dans ses différentes relations avec les autres formes , conditions sans lesquelles on ne la sauroit concevoir , qui n'ont point d'origine externe , qui sont son essence même. Chez les êtres organiques l'instinct n'est non plus que l'énergie spécifique de leur nature ou de leur forme essentielle. Ce point a été établi déjà ; mais, comme il importe qu'il soit compris aussi claire- ment que possible , nous essaierons de le présenter sous un nouveau jour. Tout se lie tellement dans l'œuvre de Dieu , et telle est l'unité de ses lois gé- nérales , qu'à moins d'en embrasser l'ensemble , chacune de ses parties reste pour 1 nous couverte de ténèbres impénétrables. Étant donné un corps inorganique, qu'aiin de